J'ai tant de questions en tête. L’histoire que mon père me racontait lorsque j’étais petite est donc vraie ? Ces hommes avec une allure étrange qui se trouvent devant moi sont donc des pirates ? Vais-je mourir sacrifiée ? Il n’en est pas question ! Je me lève et courre vers le bord du navire quand je m’arrête net. Un homme, celui au perroquet et visiblement le chef de la bande, s'interpose me bloquant le passage.

 

- Où crois-tu aller femme ? demande-t-il.

- Il est hors de question que je reste les bras croisés à attendre que je sois sacrifiée par des monstres comme vous, réponds-je.

-  Mademoiselle Sakura, s’inquiète Hinata.

 

À ma grande surprise, les hommes éclatent de rire. Je ne vois pas ce que j’ai pu dire de si amusant. Je les fusille du regard un à un, vexée. L’homme au perroquet s’approche de moi et m’attrape le poignet. Je grimaçe, le simple fait d’être touchée par ce pirate –bien que très sexy- me dégoûte.

 

- Sakura c’est ça ? Sais-tu pourquoi nous enlevons des femmes de génération en génération ? me demande-t-il.

- Ça sera Mademoiselle Haruno pour vous, grommelé-je.

- Ma chère Sakura, on enlève des femmes pour qu’elles deviennent nos épouses, explique le capitaine en ignorant ma remarque.

 

Je le regarde surprise, la légende n’est pas tout à fait vraie. N’ayant jamais su ce qui est advenu des femmes, la conclusion s'est imposée de façon évidente : elles ont été tuées ou sacrifiées. Jamais personne n’a pensé qu’elles se sont mariées à des pirates. Et puis, qui voudrait d’un pirate comme époux ? Certainement pas moi en tout cas et il en est absolument hors de question.  Si j'échappe à un mariage non désiré ce n'est pas pour me marier avec un pirate à la place. C’est quoi déjà le nom de leur île ? Black land ? Ah non Black Island. L’île noire, il n’a pas plus sinistre comme nom franchement ? 

 

- Black Diamond, Black Island. Vous aimez bien le noir vous, ironisé-je. Tout est noir ici, les noms, le bateau, vos vêtements et même vos cheveux. Et puis ôtez vos mains sales de mon poignet, menaçé-je d’un regard noir en dégageant ma main.

- Vous êtes bien courageuse, ne vous a-t-on jamais appris que les femmes devaient faire profil bas devant les hommes ?

 

       Non d'un petit bonhomme pour qui se prend-il ? Il commence à me courir sur le haricot celui-là, pirate ou pas je ne vais certainement pas me taire.

 

- C’est effectivement ce qu’on a essayé de m’apprendre, mais je ne suis pas d’accord sur ce principe. Je préférais être mangée par un requin que d’épouser l’un de vous.

- Je ne sais pas si vous êtes idiote ou courageuse mais c’est décidé, vous serez ma femme ma chère Sakura.

- Pardon ? articulé-je.

- Vous serez ma femme, répéte le pirate.

 

Je le regarde, estomaquée. Il pense vraiment que je vais accepter de devenir sa femme ? Je ne veux pas de ce barbare de pirate comme époux. Il en est hors de question. Jamais. Avant que je puisse répondre il attrape mon poignet pour m'attirer vers lui et pose sa bouche sur la mienne. Ce goujat a osé m’embrasser et qui plus est devant tout le monde ? Il se détache de mes lèvres et me fixe jugeant ma réaction. Je pose délicatement deux doigts sur ma lèvre inférieure encore tiède. Mon premier baiser. Ce maudit pirate vient de me voler mon premier baiser.  Je le fusille du regard, incapable de dire un mot encore sous le choc du baiser. Une multitude d'insultes me viennent en tête. 

 

- Territoire marqué, tu es à moi, sourit-il. Naruto, emmène-la et enferme la dans ma cabine. Vous autres, choisissez vos femmes et mettez-les dans vos cabines respectives. J’ai à faire.

 

      Marquer son territoire ? Non mais il se prend pour un chien ou quoi celui-là ? Il ne veut  pas me pisser dessus aussi tant qu'il y est ? Je n'ai pas le temps de répondre que le blondinet, Naruto, m'attrape par le coude et m'emmène de force. J’essayai de me débattre sans succès. L’homme ouvrit une porte et me jeta violemment par terre. La douceur ça vous dit quelques chose bon sang ? J'allais finir couverte de bleus ! Je me relève aussi vite que possible mais la porte a déjà été fermée à clef. Je frappe de toutes mes forces contre le bois en criant. Au bout de plusieurs minutes, épuisée et résignée je me tais. Mes cris ne fatiguent que moi malheureusement. Personne n’est venu. J'examine rapidement à cabine, composé d'un simple lit deux place, d'une table de chevet et d'une armoire. Je décide de m’asseoir sur le rebord de la fenêtre et pose ma tête contre la vitre. Je m’endors au bout de quelques secondes épuisée par les événements. 

 

      Je suis tirée de mon sommeil par une voix d’homme. J’ouvre doucement les yeux et sursaute quand je vois le goujat de tout à l’heure. Oh non pas lui.  Je me lève précipitamment et courre à l’autre bout de la pièce.

 

- Qu’est-ce que vous faites ? demande le pirate surpris.

- Ne vous approchez pas de moi ou je hurle.

 

Le pirate éclate de rire. Je le regarde d’un air mauvais. Quand va-t-il arrêter de rire à tout ce que je dis ? Je me doute bien que la jeune fille frêle que je suis ne lui fais pas peur mais quand même, c'est vexant qu'il me prenne aussi peu au sérieux.

 

- Vous pouvez hurler autant que vous voulez ma chère, nous sommes en pleine mer et sur MON bateau qui plus est. D’ailleurs, j’espère bien vous entendre crier lors de nos ébats, sourit le pirate.

- Nos quoi ? m’estomaqué-je.

- Nos ébats, répète-t-il.

- Je vous arrête tout de suite, je ne m’offrirais pas à vous.

- Dans peu de temps vous me supplierez pour que je vous touche, Sakura.

- Jamais, répondis-je d’un ton ferme.

- C’est ce que nous verrons et ce dès ce soir, sourit le pirate. Ah oui, je ne me suis pas encore présenté. Je m’appelle Sasuke. A tout à l’heure, ma chère Sakura.

- À jamais, chuchoté-je.

 

Le pirate au perroquet -hors de question de l’appeler par son prénom- ferme la porte, non sans oublier de la refermer à clef derrière lui. Je soupire et retourne m’asseoir à la fenêtre. J’essaye de l’ouvrir mais elle reste fermée. Je soupire une nouvelle fois, je suis vraiment bloquée ici. J’appuie mon front contre la vitre froide et fixe la mer au loin. Je n'y vois rien, il fait toujours nuit.

 

Mère… Père… Ils vont découvrir avec horreur ma disparition dans peu de temps, au lever du jour. Ainsi que celle d’Hinata. Père va croire que je me suis enfuie pour ne pas me marier alors qu'en réalité j’ai été enlevée par d’affreux pirates. Je suis heureuse de ne pas me marier, car je veux que mon époux soit l’homme que j’aime. Seulement ce pirate, va me prendre pour épouse et surement voler ma virginité par la même occasion. Je retombe au point de départ, mariée à un homme que je n’aime pas. Je pousse un long soupire. La vie est si injuste.

 

Je suis tellement fatiguée, mes yeux se ferment quelques secondes avant de s’ouvrir à nouveau. Je veux dormir mais mon cerveau en ébullition refuse de se mettre en mode off. Et il n’a pas tort, ce pirate est capable d’abuser de moi pendant mon sommeil. A cette pensée un accès de rage monte en moi. Je me lève d’un bond et attrape cette poignée de porte qui refuse de s’ouvrir. Je la tire, la secoue en vain. Dans un élan de colère, mon pied s’abat violemment contre la porte.

 

- Maudit pirate, hurlé-je à plein poumon.

 

La porte s’ouvre en laissant apparaître ce fameux "maudit capitaine". Il me regarde amusé, le sourire aux lèvres. Je le fusille du regard pour la énième fois.

 

- Vous trouvez cela amusant ? Soyez sûr que je me sauverais à la première occasion,  avertis-je.

- Vous pouvez toujours essayer mais je doute fort que vous y parveniez, sourit le pirate.

- Et bien c’est ce que nous verrons, déclaré-je en voulant mettre un terme à la conversation.

 

Il entre et referme la porte à clef derrière lui. Il a bien raison de la fermer à double tour sa fichue porte s'il ne veut pas que je m’échappe. Mais ce n’est pas lui qui va me retenir ici. Il m’attrape le poignet et m’attire vers le lit. Je me débats, il n’est pas question de dormir avec lui, qu’est-ce qu’il croit ?

 

- Lâchez moi, protesté-je. Jamais je ne dormirai avec vous.

- Ma chère Sakura, il n’est plus l’heure de parler mais d’agir.

 

Avant que je puisse lui répondre d’aller voir ailleurs si j’y suis, mes lèvres sont capturées de force par les siennes. Il s’écarte légèrement puis me pousse violemment sur le lit. Un petit cri m'échappe mais il est rapidement étouffé par sa bouche capturant à nouveau mes lèvres. Je pose mes mains sur son torse en essayant de le repousser aussi fort que possible. Malheureusement il ne bouge pas d’un pouce. Je sursaute en sentant sa langue titiller la mienne. Je ferme les yeux espérant que tout ceci n’est qu'un horrible cauchemar et que je vais me réveiller d’un instant à l’autre. Mais je suis toujours dans ce maudit bateau avec ce pirate pervers tout aussi sinistre que son navire. Je lève la main et attrape ses cheveux que je tire en arrière de toutes mes forces. En guise de réponse il m’attrape le poignet avant de le bloquer derrière ma tête. Je peux enfin reprendre mon souffle lorsqu’il délaisse ma bouche pour s’occuper de mon cou. Je sens ses lèvres effleurer ma nuque tandis que je respire bruyamment. Son souffle chaud contre ma peau provoque une montée de chaleur dans tout mon corps. J’ai l’impression qu’un feu vient de s’embrasser dans la pièce, juste à côté du lit tellement j’ai chaud. Il embrasse mon cou et le mord. Je sursaute en poussant un petit cri, surprise. Non mais il ne va pas bien lui, il s'est pris pour Dracula ?!  Tout en continuant à embrasser ma nuque, je sens sa main libre glisser le long de mon bustier. Je porte encore ma robe, m’étant endormie d’épuisement dans ma chambre avant l’enlèvement. Lorsque sa main remonte le long de ma cuisse en relevant le tissu, je me pétrifie. Les yeux écarquillés par la peur je crie. Mais je suis bientôt réduite au silence quand ses lèvres prennent à nouveau possession des miennes. Je tressaille lorsque je sens sa main se poser délicatement sur ma hanche. Je ne tiens plus, s'en est trop pour moi. Il n’a pas le droit. Je tends ma main libre et l'abat de toutes mes forces sur sa joue. Surpris, il perd l’équilibre et tombe du lit. Je me relève et recule pour me réfugier au bout du lit, les bras croisés devant ma poitrine pour me protéger. Je le regarde, effrayée, les larmes aux yeux et les cheveux décoiffés. Je veux crier et l’insulter de tous les noms possibles mais aucun son ne sort de ma bouche. Il me regarde surpris avant de se relever et de s’asseoir sur le lit. Il me fixe quelques minutes puis tend une main vers moi. Je ferme les yeux et baisse la tête, tremblante. Je ne veux pas qu'il me touche. 

 

- Dors, tu dois être fatiguée. Je dormirais ailleurs pour cette nuit, dit-il en abaissant son bras sans m'avoir touché.

 

Je relève doucement la tête et le voit s’éloigner en fermant la porte derrière lui. Il ne me semble pas avoir entendu la clef se tourner dans la serrure mais peu importe. Je ne veux qu’une seule et unique chose : dormir. C’est épuisée que je sombre dans les bras de Morphée, assise, la tête appuyée contre le mur.

 

J’ouvre doucement les yeux. La pièce est légèrement éclairée par les premiers rayons du jour. Le soleil vient de se lever. Un sourire s’étire sur mes lèvres qui disparaît aussitôt en réalisant où je suis. Je me rappelle alors les événements de la veille. Je m’e suis endormie assise contre le mur et je viens de me réveiller allongée dans des draps fins. Le comble est que je ne suis pas seule dans ce lit. Le pirate dort tranquillement à mes côtés. Il est torse-nu et ne porte que son corsaire –avec un sous vêtement en dessous j'espère-. N’a-t-il pas dit qu’il dormirait ailleurs ? Les joues rouges de colère et d’embarras je le pousse violemment en bas du lit. Il se réveille en sursaut, les cheveux en bataille et légèrement surpris. Il tourne la tête vers moi perplexe.

 

- Vous aviez dit que vous dormiriez ailleurs ! Que diable faites-vous ici ? m’égosillé-je indignée.

- C’était pour que vous dormiez. Si je vous avais dit que je revenais dans quelques minutes vous ne vous seriez jamais endormie.

- Vous avez abusé de moi pendant mon sommeil ?! m’exclamé-je outrée.

- Mais non, rassurez-vous vous êtes aussi vierge qu’un nouveau-né, soupire-t-il en se massant le fessier.

 

       Je ne réponds rien, mais je suis ravie de cette nouvelle. Il n’a pas abusé de moi, je suis toujours vierge. Il n’est peut-être pas aussi brut et impoli que je le pense finalement.

 

- Les autres femmes sont en train de prendre leur petit déjeuner, je vais vous y conduire. Suivez-moi. Et je m’appelle Sasuke Uchiwa, retenez-le.

- Maintenant ? Mais je ne suis même pas coiffée, protesté-je en enfilant ma seule et unique paire de chaussure.

-  Votre coiffure attendra, et puis les cheveux en batailles vous vont bien aussi. Ça fait sauvage, dit-il avec un sourire en coin.

 

Je n’ai pas le temps de répondre qu’il m’a déjà attrapé le poignet pour m’amener manger. Il ouvre une porte et je vois Hinata et les autres filles assissent à table prenant tranquillement leur petit déjeuner. Monsieur Uchiwa dépose un rapide baiser sur ma joue avant de s’éclipser. Je ne releve pas ce geste, bien trop ravie de retrouver mon amie. Hinata se lève et me salue en s'inclinant. Je courre la serrer dans mes bras les larmes aux yeux. Elle me caresse doucement le dos comme elle a l'habitude de le faire pour me consoler.

 

-Tout va bien mademoiselle. Venez manger, vous devez être affamée.

 

Je m’écarte et lui souris. Elle a raison, mon estomac ne rêve que d’une chose : manger. Et il le fait savoir en émettant un gargouillement que tout le monde entendu. La honte. Gênée, je m'assois près d’Hinata qui m'a gentiment gardé une place. Je prends une tranche de pain avant de la tartiner de confiture à la fraise. Hinata me sert un verre de jus d’orange et je la remercie en souriant. Je porte le verre à mes lèvres et commence à boire. Je suis tellement assoiffée. Tous ses événements m'ont mise en appétit.

 

- Comme je disais avant que ce pirate nous interrompe, le mien n’a pas été doux non plus. Il m’a sauté dessus et m’a pris ma virginité tel un sauvage. Je dois avouer que j’ai encore un peu mal, je dois me déplacer comme un canard boiteux, se plaint la jeune fille aux quatre couettes blondes.

 

Je recrache mon jus d’orange dans le verre. Ai-je bien entendu ? Cette fille n’est plus vierge et qui plus est son "compagnon" s'est comporté comme un gros sauvage ? Toutes me dévisagent. Hinata me pose la main sur l’épaule.

 

- Tout va bien Mademoiselle ? demande-t-elle inquiète.

- Oui, je vais bien. Vous avez toutes perdu votre …  virginité ?, demandé-je en chuchotant le dernier mot.

- Oui et ce fut assez douloureux pour chacune de nous. Au faite moi c’est Temari, se présente la fille aux quatre couettes blondes.

-  Et moi Ino, répond celle à la queue de cheval blonde. Pourquoi as-tu l’air si surprise, tu as perdu toi aussi ta virginité non ?

 

      Je ne réponds rien et me contente de secouer la tête. Elles me regardent ébahies la bouche grande ouverte. Les filles attention vous aller gober les mouches. Ma révélation est-elle si surprenante ? "Mon" pirate n'a pas le droit d'être un peu gentleman ?

 

- Tu veux dire que tu es toujours vierge ? me demande Temari surprise.

 

       Encore une fois je me contente d'hocher la tête. Et oui, je ne suis pas encore passée à la casserole mais je ne pourrais peut-être pas tenir ce discours demain matin.

.

- Et bien, tu en as de la chance. Nous ne voulions pas non plus et nous n’avons pas eu le choix. Le moins que le puisse dire c’est qu’aucun n’a fait preuve de délicatesse,  soupire Ino.

- A croire que ses idiots n’attendaient qu’une chose : tremper leur biscuit, râle Temari.

 

Je me tourne vers Hinata. Elle a subi le même sort que les autres si j'ais bien compris mais elle n'a fait aucun commentaire sur sa nuit ou son expérience.

 

- Ne vous inquiétez pas Mademoiselle, je vais bien.

 

Elle me sourit comme si rien ne s’était passé. Va-t-elle vraiment bien ou se force-t-elle à sourire devant moi comme on lui a toujours appris. Je serre sa main sous la table en guise de soutien. Je suis la seule qui n’a pas été forcée à m’unir. Finalement il n’est pas si méchant que ça…

 

- Je suis un peu étonnée quand même, tu as été choisi par le capitaine, poursuit Ino. Je pensais qu’il t’aurait pris ta virginité et qu’il aurait recommencé plusieurs fois jusqu’à épuisement.

 

       Et bien merci ! À cette heure-ci je serais encore en train de dormir, l'entre jambe en feu. Jusqu'à l'épuisement ? Il ne faut peut-être pas trop en demander à une vierge. 

 

- Je pense juste avoir obtenu quelques jours de sursis… Si ses hommes ont réussi à s’unir avec leur future femme je doute qu’il attende bien longtemps pour faire de même. J'imagine qu'en tant que capitaine il va vouloir être à niveau égal, soupiré-je.

- On va vraiment les épouser ? demande Ino.

- Bien sûr, je doute qu’ils nous laissent partir. Et puis comment veux-tu rentrer ? Sur le dos d'un dauphin ? ironise Temari. Après ça aucun homme ne va vouloir de nous. Nous ne sommes plus vierges, nous sommes salies par des pirates. Mon père me tuerait de ses propres mains pour ne pas que j’entache sa réputation, répond Temari en baissant les yeux.

- Tu as raison, soupire Ino. Nous finirons soit mortes, soit seules jusqu’à la fin de nos jours.

- Il se pourrait même que l’une ou plusieurs d’entre nous soit enceinte, chuchote Hinata.

 

Un lourd silence s’installe à la table. On reprrend le repas sans un bruit, sans une parole échangée. À la fin, je me lève et pars précipitamment sur le pont. Il faut que je prenne l’air, maintenant. Monsieur Uchiwa est surpris de me voir débarquer sur le pont telle une furie. Il ne pense quand même pas que je vais passer mes journées, enfermée, dans sa cabine. Il quitte la barre et me rejoint.

 

- Vous devriez rentrer Sakura, ces eaux ne sont pas sûres, m'avertit-il. Nous risquons d’être attaqués et je me sentirais mieux de vous savoir en sécurité dans les cabines, à l’abri.

- Et bien si je vois un bateau je courrai me réfugier dans votre cabine. Mais là j’ai besoin de respirer l’air frai, répondit-je en ignorant son avertissement.

- Comme vous voudrez.

 

Il s’éloigne en direction du gouvernail. Je m’approche du bord et m’appuie contre le rebord du bateau. Je fixe la mer quand je vois un dauphin nager à coté de nous. Fascinée je me penche un peu plus pour l’admirer. J’aimerais être une sirène pour nager à ses côtés et m’échapper de ce bateau. J’aurais pu aller où bon me semble, retourner chez mes parents ou alors partir dans un endroit inconnu. Je m’approche un peu plus près du bord quand je me prends les pieds dans ma robe me faisant perdre l’équilibre. Tout se passe très vite, je n’ai même pas le temps de crier que je tombe  à l’eau en entendant quelqu’un hurler mon prénom. Je remonte à la surface tant bien que mal, j’ai beaucoup du mal à rester à la surface : ma robe mouillée pèse une tonne et m’attire vers le fond. J’essaye de l’enlever pour pouvoir rester à la surface et nager plus facilement. Une fois débarrassée de ma robe, je lève la tête vers le bateau et je vois Sasuke se précipiter vers le bord du navire, paniqué en criant mon prénom. Il crie une nouvelle fois mon prénom en m'apercevant dans l'eau. Il monte sur le rebord et plonge. Il remonte à la surface et nage vers moi. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai ce réflexe débile de nager dans le sens inverse, ne voulant pas qu’il m’attrape. Je l’entends pester et m’appeler encore une fois. Au bout de quelques minutes une main m’attrape la cheville, je me retourne et découvre sans grand étonnement Sasuke.

 

- Espèce d’idiote ! Vous ne pouvez donc pas rester en place ? s’énerve le pirate.

- Lâchez moi, crié-je.

- Taisez-vous, hurle-t-il dans une colère noire.

 

Surprise par son ton froid je n’ajoute pas un mot. Il passe son bras en dessous de mon aisselle droit et sous ma poitrine et nage en me tirant vers le bateau. Les autres pirates ont fait descendre une structure pour nous remonter : un grand rectangle en bois qui est relié au mat par deux grandes cordes à chaque extrémité. (image)

 

- Descendez le un peu plus, que cette idiote puisse monter facilement, ordonne Sasuke. Bon, vous montez avec moi sur la planche. Accroche-vous à la ficelle d’une main et à moi avec l’autre.

     

       Je ne réponds rien et me contente d'hocher la tête en signe d'approbation. Je me hisse sur la plateforme en bois, ce qui n’est pas très difficile, la moitié est immergée dans l’eau. J’attrape la ficelle comme Monsieur Uchiwa me l’a demandé et attend qu’il monte à son tour pour m’accrocher à lui.

 

- C’est bon, l'informé-je.

 

Il grimpe puis la plateforme monte doucement. Une fois à la hauteur du pont, l'équipage approche la plateforme à l'aide de perches. En quelques minutes nous sommes de retour sur le navire. Je suis trempée jusqu'aux os, les bras croisés je grelotte complètement gelée. Je suis aussi légèrement gênée de me tenir devant tout ce monde en corset et en 'sous' robe fine blanche (image). La tête baissée je fixe le sol.

 

- Nous allons dans ma cabine, tout de suite. Naruto je te laisse le gouvernail.

 

Il m'attrape le poignet et me traîne derrière lui jusqu’à sa cabine. Je le suis sans protester. Il a l’air assez énervé comme ça pour que j’en rajoute une couche. Il ouvre brusquement la porte qu’il claque violemment derrière moi. Il me jette sans ménagement sur le lit.

 

- Idiote, voilà ce que vous êtes, une idiote, crie-t-il. Vous vouliez vous tuer ma parole ?! C’est si horrible que ça que d’être sur ce bateau ? Je vous dégoûte à ce point ?  s’énerve le capitaine avec une pointe de tristesse dans le regard.

 

      J'ai compris que je suis une idiote, il va encore le répéter une troisième fois au cas où je suis une grosse débile qui comprend rien ? Et en plus il m'a prise pour une suicidaire. Je ne ne suis pas du tout enchantée d'être sur ce navire mais quand même pas au point de sauter du bateau.

 

- C’était un accident, protesté-je.

- Et en plus vous vous moquez de moi ? Vous me prenez vraiment pour un idiot  Sakura, s’énerve-t-il de plus belle.

- Je vous ai dit que c’était un accident, crié-je à plein poumon.

 

Il me dévisage surpris pendant que je reprends ma respiration. J’ai crié si fort que j’ai la gorge qui me brûle. Les quelques tasses d’eau de mer que j’ai bu me l’ont légèrement irritée.

 

- Vous pourriez arrêter de me dévisager ainsi s’il vous plait. Je suis désolée, je vous assure que ce n’était pas intentionnel. J’ai juste glissé sur ma robe. Je ne voulais pas sauter je vous le jure, dis-je avant d’éternuer.

- Vous êtes trempée.

- Oui j’ai fait trempette j’avais chaud, plaisanté-je. Vous l’êtes aussi, trempé, ajouté-je.

- A qui la faute, je me le demande.

- Moi aussi, sourié-je.

-Vous n’êtes vraiment pas possible, sourit-il lui aussi.

 

On se fixe pendant quelques secondes puis il s’approche du lit où je suis toujours assise. Un genou appuyé sur le lit, il se penche pour effleurer mes lèvres avant de les capturer pour un langoureux baiser. Je ne proteste pas et le laisse faire avant de répondre à son baiser. Je sens sa main frôler mon bras pour atteindre mon dos. Il attrape la ficelle du corset et commence à le défaire lentement. Ma poitrine est moins comprimée et je peux respirer plus facilement. Je ne sais pas qui a inventé cet instrument de torture mais je lui dirais bien quelques mots sur sa merveilleuse invention. Mon corset est envoyé à l’autre bout de la pièce. Je suis légèrement gênée, il ne me reste plus que cette fine sous robe comme vêtement. Il passe sa main dans mes cheveux tout en m’embrassant. Je défais les quelques boutons de sa chemise avant de la faire glisser. Celle-ci rejoint très vite mon corset au sol. J’approche timidement ma main de son torse et commence à le caresser. Je rougis, c'est la première fois que je touche le corps d’un homme. Il a un torse musclé. C’est très agréable, sa peau est douce. Soudain, je bascule en arrière et Monsieur Uchiwa presse son corps contre le mien avant de reprendre possession de mes lèvres. Une bouffée de chaleur m’envahis, nous sommes si proches. Jamais je n'ai été aussi proche de quelqu'un et encore moins d'un homme. Je sens quelque chose durcir contre ma cuisse. Je sursaute quand on frappe à la porte.  Monsieur Uchiwa se relève en pestant.

 

- Sasuke, nous sommes attaqués, annonce le pirate.

- Et merde ! C’était bien le moment. J’arrive Naruto.

 

Il enfile sa chemise et la boutonne rapidement avant de se retourner vers moi, toujours allongée sur les coudes et légèrement secouée. Il se penche et dépose un baiser sur mes lèvres.

 

- Restez ici, je reviens. Et je vous en supplie pour une fois, écoutez-moi et ne bougez pas d’ici.

- Oui Monsieur Uchiwa, répondis-je.

- Appelez-moi Sasuke, je préfère, dit-il en rigolant.

 

Puis il disparait en refermant la porte. Je l'ai laissé m'embrasser et lui ai même enlever sa chemise, quelle idiote. Mon cerveau a dû se noyer tout à l'heure et ne fonctionne plus. Ou alors il est passé en mode petit pervers. Puis je repense à ce que Naruto a dit : une attaque de pirate. C’est angoissant d’attendre ici alors que le navire est attaqué. Il va sans doute y avoir des blessés. La peur me noue l’estomac. Hinata et les autres filles doiventt être effrayées elles aussi. Je sors de la cabine en laissant la porte ouverte et m’aventure dans le couloir ouvrant porte par porte à la recherche des filles. A la quatrième, je soupire de soulagement en les voyant toutes assissent par terre en pleine discussion.

 

- Hinata !

 

Je me précipite vers elle et me jette à terre dans ses bras tandis qu'Ino se levait pour refermer la porte.

 

- Mademoiselle Sakura, vous allez bien ? s’inquiète Hinata. Pourquoi ne portez-vous plus votre robe ?

-Oui je vais bien, répondis-je en m’écartant d’elle. Je suis juste tombée à l’eau mais ne t’inquiètes pas je vais très bien. Monsieur Uchiwa a plongé et m’a ramené à bord.

- Un prince charmant ce capitaine, commente Temari avec un grand sourire.

- C’est un pirate, protesté-je.

- Et alors ? demande Temari.

- Il est attentionné avec toi et il est très beau garçon. Il doit avoir un torse musclé, taquine Ino.

 

Je me rappelle les événements survenus quelques minutes plus tôt et mes joues  s’empourprèrent. Ce qui ne passe pas inaperçu auprès des filles.

 

- Elle rougit ! Pourquoi deviens-tu toute rouge Sakura ? plaisante Ino.

- Raconte-nous, s’impatiente Ino.

- Je confirme il est musclé, lâché-je les joues en feu.

- Mais encore ? taquine Temari.

 

       Je leur raconte rapidement ce qu’il s'est passé avant que l’on vienne chercher Sasuke. Les filles m’écoutent attentivement.

 

- Et voilà, après il a dû partir. Je ne sais pas si je suis soulagée ou déçue qu’on ait été interrompus…  Pourtant je le déteste enfin je l'aime pas vraiment.

- Je pense que tu détestes surtout le fait qu’il soit un pirate, commente Temari. C’est vrai que c’est effrayant, et la légende qui circule sur eux n’arrange rien. Mais même s’ils sont des pirates, ils sont humains aussi et peut-être même plus que certains de notre ville. D’accord ils n’ont pas été très doux lorsqu’ils nous ont pris notre virginité mais pour ma part nous avons discuté après, il m’a écouté pendant que je sanglotais, c’est jamais agréable à ce qui parait la première fois et encore moins lorsque c’est avec un inconnu. Mais c’est une coutume chez  eux et je ne pense pas qu’ils s’en rendent compte. Sa mère a aussi été enlevée par son père étant plus jeune. Pour eux c’est tout à fait normal ce qu’ils font.

- Pour une fois que je suis d’accord avec toi, sourit Ino.

 

Je n’ajoute rien. Elle a raison, la chose qui me dérange le plus chez lui c'est qu’il soit un pirate. Dans toutes les histoires ou récits, ils sont malfaisants, des êtres sans pitié. Peut-être qu'ils ne sont pas si méchants, et qu'être pirate est comme un métier pour eux. Les filles continuent à parler mais je n'écoute plus, trop occupée à réfléchir et analyser ce qui m'arrive et ce que je ressens. Je suis perdue dans mes pensées quand la porte s’ouvre en fracas laissant apparaître un Sasuke hors de lui et essoufflé.

 

- Vous ! Vous allez finir par me tuer un jour, s’énerve-t-il.

-  Qu’est-ce que j’ai encore fait ? protesté-je en me levant.

- Ne vous ai-je pas demandé de rester dans ma cabine et de ne pas bouger ? Vous n’étiez plus là et la porte était grande ouverte quand je suis revenu. J’ai crains le pire. La prochaine fois je vous attacherez au lit, soyez en sûre, prévient Sasuke.

- Mais...

- Pas de mais, la prochaine fois vous m’écouterez, déclare-t-il d’un ton ferme.

 

La prochaine fois rien du tout, j'ai déjà du mal à écouter mon père alors je ne vais pas obéir à un pirate ! Je n’ai pas d’ordre à recevoir de lui. Si j’ai échappé par miracle à mon mariage arrangé ce n'est pas pour devenir son esclave ou sa servante en lui obéissant au doigt et à l’œil. Et si c'est ce qu'il pense et bien il se trompe lourdement. Je le fusille du regard, prend la première chose à portée de main et la lance en direction de ce maudit pirate. Un vase se brise contre la porte, derrière Sasuke. Il peste en regardant les débris de verres au sol. Il reporte son attention sur moi et me dévisage d'abord surpris puis furieux.

 

- Allez-vous faire voir, crié-je.

 

Furieuse, je pars en claquant la porte sous le regard incrédule de Sasuke. Je me réfugie dans la cabine du capitaine et m'allonge sur le lit pour fixer le plafond. J’ai d’abord voulu me rendre sur le pont mais dans cette tenue j'ai préféré rester seule dans la cabine. Enfin seule, si on oublie ce maudit perroquet ! Pourquoi diable ne l’a-t-il pas pris avec lui ? Il ne cesse de parler une langue incompréhensible, ce qui est très agaçant. Je ne peux même pas me reposer en silence.

 

- Tais-toi donc, crié-je.

- Tais-toi donc, répète le perroquet en appuyant sur chaque fin de mot.

 

Mon dieu, je vais empailler cet animal de malheur. Maintenant le volatile sait parler français. Je me lève brusquement et me poste droit devant l’oiseau en le pointant du doigt.

 

- Écoute-moi bien la cervelle de moineau, tu ferais mieux de te taire si tu ne veux pas finir empaillé ou dans mon assiette. Ça ne doit pas être mauvais un perroquet rôti non ? T’en pense quoi ?

-  J’en pense que vous devriez être plus gentille avec mon adorable ami.

 

Je me retourne et je suis surprise de découvrir Sasuke sur le pas de la porte. Il s’approche et donne un biscuit à son maudit perroquet.

 

- Il s’appelle Black Sky, m’informe-t-il.

 

Je ne peux m’empêcher de rire. Black Sky, sérieusement ? C’est une de leurs coutumes aussi de mettre black partout ? Black Diamond, Black Island et maintenant Black Sky ? Je m’adosse au mur et pars dans un nouvel éclat de rire. Je n’ai pas souvenir d’avoir ris autant, je n’arrive pas à m’arrêter. Sasuke me fixe perplexe ne comprenant pas ce qui a pu provoquer mon hilarité. Les minutes passent et je finis par reprendre petit à petit mon sérieux.

 

- J’aurais dus m’en douter. Dites-moi votre fils plus tard vous comptez l’appeler comment ? demandé-je en me pinçant les lèvres pour contenir mon envie de rire.

- Black Sasuke junior bien sûr, plaisante Sasuke en entrant dans mon jeu.

 

C’en est trop, je pars dans un nouvel éclat de rire. Je suis maintenant assise sur le plancher contre le lit en me tenant le ventre. Soudain je me sens quitter le sol et atterrir sur le matelas. Sasuke se cale au-dessus de moi en me bloquant les poignets de chaque côté de la tête.

 

- Je vais vous faire passer l’envie de rire, Mademoiselle la rebelle, dit-il en souriant.

 

Puis sur ses mots il capture mes lèvres avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.