Baby - Chapitre II ~~

Chapitre II

J’émergeai doucement de mon sommeil. Je me frottai les paupières avant d’ouvrir les yeux et m’étirai. Li qui me tournait le dos dormait toujours. Je reportai mon attention sur Nadeshiko et une idée me vint. Je pris le poupon, me levai et m’agenouillai devant Li. Le sourire aux lèvres, je glissai délicatement Nadeshiko dans ses bras. J’avais hâte de voir sa tête et sa réaction à son réveil.

 

Fière de moi je me levai quand je remarquais un livre posé sur le bureau de Li. Je m’approchai et le prit : « Au péril de ma vie » de Yelan Li. Cette femme était célèbre dans le monde des sorciers. Elle avait combattu de nombreux ennemis puissants et redoutables par le passé, maintenant elle était à la tête du ministère de la défense. Une femme de pouvoir. Ce livre était son premier récit, je l’avais lu plusieurs fois durant mon adolescence. Cette femme était courageuse et intelligente, une sorte d’idole pour les jeunes. Cet exemplaire était abîmé et avait les coins cornés, visiblement il avait était lu des dizaines de fois si ce n'est plus. Puis tout à coup, je compris. Yelan Li, était sa mère bien sûr comment je n'avais pas fait le rapprochement, le nom Li était rare. J’allais l’ouvrir quand on me l’arracha violemment des mains. Je me retournai et vis Li qui semblait en colère.

 

-        Qui t’as permis de toucher à mes affaires, rugit-il.

 

Surprise par son agressivité je reculai d’un pas et me retrouvai coincée entre Li et son bureau. Je voyais à son regard et son expression qu’il était fou de rage. J’avais juste touché son livre, un que tout le monde avait lu au moins une fois dans sa vie. Pas de quoi en faire un drame.

 

-        Désolé Li. C’est juste un livre écrit par ta mère.

-        Ne parle pas de ma mère, hurla mon camarade.

 

En plein milieu de sa phrase il avait violemment jeté le livre à l’autre bout de la pièce qui s’était écrasé contre le mur, me faisant sursauter. A cet instant la peur commença à me gagner, je n’avais jamais vu Li dans cet état, il bouillait de rage. Il leva le bras et c’est à ce moment que je vis qu’il tenait Nadeshiko depuis le début. Il saisit de sa main libre l’autre bras du poupon puis me regarda droit dans les yeux.

 

-        Tu ne me connais pas, Sakura.

 

J’écarquillai les yeux, jamais il ne m’avait jamais appelé par mon prénom. Puis horrifiée je le vis arracher le bras de Nadeshiko. Les larmes me montèrent aux yeux, c’était trop cruel. Même si il ne s'agissait que d'un poupon, elle représentait à mes yeux une part de ma mère décédée. Il jeta la poupée derrière lui comme un vulgaire bout de chiffon. Folle de rage je j'abattais mes poing sur son torse en le traitant de monstre. J’avais beau y mettre toutes mes forces je doutais qu’il ait très mal, il ne bougeait même pas. La frustration se mélangea à ma colère, des larmes coulaient maintenant le long de mes joues. Li réagit enfin et me bloqua les poignets.

 

-        Toi et ton putain de poupon dégagez de ma vue, menaça-t-il.

 

Je n'eu pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il me jeta violemment sur le lit avant de me désigner du doigt la porte. Je ne me fis pas prier, je pris Nadeshiko et son bras arraché que j’attirai à moi à l’aide d’un sort et sorti de la chambre en trombe.

 

Je déambulai dans le couloir en pleure, serrant ma pauvre Nadeshiko contre moi. Je le détestais. Ce con est aussi beau que méchant. A cause de lui, non seulement, il manquait un bras à ma puce que je ne pouvais même pas remettre avec la magie qui était interdite pour cette activité. Mais en plus je m'étais tordue la cheville. Je boitais et je pleurais dans le couloir, quel tableau ! J’espérais ne croiser personne car je dois l’avouer je devais faire peur à voir.

 

J’avais maintenant regagné ma chambre, j'étais allongée sur le lit, Nadeshiko toujours logée dans mes bras. J’attendais le retour de Tomoyo, je savais qu’elle viendrait directement me voir après les cours. Je repensais à ce qui s’était passé avec Li. Les larmes ressurgirent de plus belles. J’avais eu peur mais j’avais été aussi blessé physiquement et moralement. Le travail qu’on avait à faire était foutu ! Le professeur Tsukishiro allait nous transformer en crapaud. Li avait noyé deux fois ma pauvre Nadeshiko avant de lui arracher son petit bras. Ce sans cœur, pourquoi avait-il fallu qu’il soit mon binôme franchement ! J’étais folle de rage, je devais évacuer toute cette tension. Je posais le poupon sur le lit, me levai et me postai devant la porte. J'allais donner un grand coup de pied dedans pour évacuer ma rage quand la porte s’ouvrit. Mon pied était déjà lancé, je ne pouvais l’arrêter. Mon visiteur se prit un bon gros coup de pied dans le tibia qui lui arracha un gémissement de douleur. J’allais m’excuser quand je vis qu’il s’agissait de Li. Il était hors de question que je m'excuse au contraire j'étais même contente qu’il se soit pris le coup à la place de la porte.

 

-        Qu’est-ce que tu veux Li ? demandais-je froidement.

-        Je suis vraiment désolé pour tout à l’heure, marmonna-t-il.

 

A sa tête il avait l’air sincère mais cela m’importait peu. Qu'il aille brûler en enfer.

 

-        Je m’en fiche, dégage.

-       Je suis allé voir le professeur, je lui ai expliqué qu’il manquait un bras à Nadeshiko et pourquoi. Il a accepté qu’on utilise exceptionnellement une seule et unique fois la magie pour lui recoller.

-        Vraiment ? demandais-je méfiante.

-        Oui.

 

Il me contourna sans attendre de réponse de ma part pour s’approcher de Nadeshiko. Il sorti sa baguette et d’une formule magique le bras retrouva sa place d’origine comme s’il n’avait jamais été arraché. Je me précipitai vers elle et la prise dans mes bras. Je me retournais vers Li et lui chuchotai un « merci ». Il sourit puis s’assit aux bords de mon lit.

 

-        Je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé tout à l’heure Kinomoto.

-        Je te pardonne mais juste pour cette fois, dis-je froidement.

 

Li ne dit rien, il se contenta d'afficher un faible sourire. Tout le monde avait droit à une seconde chance, j'avais sans doute touché un point sensible ou un sujet tabou pour lui sans le vouloir. Mais je comprenais vraiment pas pourquoi il détestait sa mère à ce point, c'était une femme formidable. Toutes les filles rêvaient de lui ressembler.

 

-        Je n’avais pas fait attention que tu étais le fils de Yelan Li, tu as de la chance.

 

Le visage de Li se ferma et se fit plus sombre. Sa mère n’était pas son sujet de conversation préférée.

 

-        Tu te fais des idées. J’aurai préféré ne pas être son fils, souffla Li le regard dur.

 

Puis il se leva et se dirigea vers la sortir. Sur le pas de la porte il se retourna.

 

-        Tu ne connais pas ma mère, elle n’est pas celle que tu crois.

 

Voyant mon regard surpris il ajouta pour conclure :

 

-        J'y vais, je prends le gosse, a plus.

 

Puis il disparu en emportant Nadeskiho. Épuisée par cette journée je m'allongeai sur mon lit et décidai de faire une petite sieste. Deux heures plus tard Tomoyo fit irruption dans ma chambre. Les cours venaient de se finir. 

 

-        Raconte-moi ce qu'il s'est passé après que tu ais quitté la classe. Tu n’es jamais revenu en cours, s'inquiéta mon amie.

 

Je racontai tout mon après-midi à Tomoyo, ma dispute avec Li puis la réconciliation ou plutôt le « traité de paix », lui et moi n’étions pas ami. J’avais également mentionné son attitude étrange quand je lui avais parlé de sa mère ainsi que son étrange phrase : « Tu ne connais pas ma mère, elle n’est pas celle que tu crois ». Tomoyo avait écouté mon récit du début à la fin sans m’interrompre même si je savais qu’elle en mourait d’envie afin de poser des questions ou de commenter. Une fois ma tirade fini j’inspirais un grand coup et laissa la parole à mon amie.

 

-        Au moins vous avez toujours votre poupon entier, Monsieur Tsukishiro a été gentil de vous autorisez à le réparer par la magie. Par contre pour Li je pense que tu as effectivement touché un point sensible : Yelan Li. Je suis persuadée que si tu avais pris autre chose que ce fichu livre, il n’en aurait rien eu à faire.

-        Je pense aussi. Mais j’ai envie d’en savoir plus maintenant…

-       Mauvaise idée Sakura, tu as vu dans l’état que ça l’a mit de te voir touché à son livre ? Je pense que tu serais la dernière personne à qui il voudrait en parler, me dissuada Tomoyo. Et puis sans vouloir être méchante ça ne te regarde pas ma chérie, dit-elle doucement.

 

Je savais qu’elle avait raison, que Li ne voudrait jamais se confier à moi et je le comprenais. Jamais je ne souhaiterais me confier à lui non plus. Cette histoire ne me regardait pas non plus mais tout ça m’intriguait tellement. On parlait de Yelan Li Bon sang ! L'idole de toute mon adolescence. Ma curiosité mal placée voulait avoir le fin mot de l'histoire.

 

-        Je sais ce que tu as en tête et je sais aussi que tu ne m’écouteras pas, soupira mon amie. Bon allons-nous changer les idées, on a des choses à faire : nos devoirs, plaisanta-t-elle.

 

Je gémis. J’étais tout sauf motivée pour faire des devoirs mais je n’avais pas trop le choix. J’avais séché les cours de l’après-midi, si en plus je boycottais mes devoirs mes notes allaient sans aucun doute chuter. Avec Tomoyo nous avions pris l’habitude depuis la première année de les faire ensemble histoire de rendre ce moment plus agréable et moins barbant. Mais cette fois-ci contrairement au autres jours j’avais plus de mal à me concentrer sur les exercices à faire. Je fulminai intérieurement car Li occupait toutes mes pensées et je n’arrivais pas à me le sortir de la tête. Jamais auparavant je n’avais autant pensé à lui, mon cerveau n’arrêtais pas d’imaginer divers scénarios à propos de lui et sa mère. Vu les nombreux regards en coin que me lançait Tomoyo, elle avait deviné que quelque chose me tracassais ou plutôt quelqu’un. Et j’étais sûre quelle savait le nom de cette personne mais elle ne fit pas de commentaire. Nos bébés étaient avec les "papas" je me demandais ce que Shaolan faisait avec Nadeshiko. J'espérais seulement qu'il n'essayait pas de la noyer encore une fois.

 

Au bout de deux heures, nous avions enfin fini nos devoirs. Il était l’heure de se rendre au réfectoire. Nous descendîmes tranquillement tout en discutant de tout et de rien. En arrivant je remarquais que nous étions dans les retardataires et que les élèves de notre cours c’était regroupés par binôme.

 

-        Bon bah a plus tard, lançais-je à Tomoyo.

 

Je me dirigeai vers Li et pris place. Il me mit le bébé dans les bras en poussant un soupir de soulagement puis posa son biberon sur la table.

 

-        Enfin ! Je devenais fou, se plaigna Li.

-        Tu l’as eu seulement quelques heures, fis-je remarquer.

-        Et bien c’est déjà trop !

 

Mais quelle chochotte celui-là ! Comment il fera quand il aura un enfant ? Sa femme va s’en occuper pendant que monsieur glandera tranquillement ? Je soupirais puis pris le biberon en commençant à le donner à Nadeshiko. Li quant à lui mangeait tranquillement tout en discutant avec un de ses amis assis à côté. 

 

- Avec Chiharu on avait perdu le bébé, la galère, raconta l'ami de Li. On l'a finalement retrouver à la bibliothèque. Cet exercice est horrible, ça fait qu'une journée et j'en ai déjà marre. Imagine si le bébé pleure cette nuit ? 

- Parle pas de malheur, grogna Li.

 

Je regardai Nadeshiko, j’espérai vraiment qu'elle sera sage cette nuit. Je savais que beaucoup de bébés ne faisait pas leur nuit au début et si notre poupon pleurait cette nuit ça allait être très épuisante. Une fois le biberon finit, je la gardais sur mes genoux et commençai enfin à manger. Mon binôme avait fini son assiette et rigolait tranquillement avec son pote pendant que je faisais tout le boulot. Il pouvait pas prendre sa fille un peu ? Je galérai à manger avec Nasdeshiko sur les genoux qui ne faisait que glisser. Je soupirai et fini par capituler. Je pris le poupon et le donna à Li qui me regardait avec les yeux comme des soucoupes.

 

- Quoi ? demanda-t-il.

- Prends la un peu, j'arrive pas à manger elle glisse sur mes genoux.

- Pose la sur la table.

- On ne pose pas un bébé comme ça sur la table voyons Li, soupirai-je.

- On s'en fou, c'est qu'un putain de poupon, râla Li.

- Je veux une bonne note à cet examen alors tu vas prendre Nadeshiko sur tes genoux et la fermer, ordonnai-je.

 

Li soupira et pris notre bébé sur ses genoux. Je pu enfin manger tranquillement tout en discutant avec ma voisine, une fille de ma classe. Alors que nous étions en grande conversation sur cet examen, j'entendais Li et son pote faire un sacré raffut. Je tournai la tête et écarquillai les yeux devant ce spectacle. Ses deux crétins avaient transformé nos beaux bébés en aborigènes. Ils leurs avaient fait des traits au ketchup et à la mayonnaise sur tout le corps. Nadeshiko n'avait plus ses vêtements seulement sa couche. Je soupirai. J'allais tuer mon binôme avant la fin du mois pour sûr. Je me levai de ma chaise et asséna un coup sur arrière du crâne de Li. Il se retourna et me lança un regard noir que je lui rendit avec un grand plaisir. 

 

-Dépêches toi, on va nettoyer tes conneries.

 

Il me regarda sans comprendre. Je commençais sérieusement à perdre patience.

 

- Ton putain de ketchup sur Nadeshiko, m'énervai-je. Tu en as pas marre de faire le clown ?! 

 

Avant qu'il puisse dire quoi que ce soit je repris la parole en lui lançant un regard noir.

 

- Et n'essaye même pas de me répondre si tu tiens à la vie Li, avertis-je.

 

Il me regarda surpris puis sourit.

 

- Tu m'excites quand tu t'énerves Kinomoto.

 

J'en pouvais plus de ce mec, un jour j'allais le tuer dans son sommeil. Je ne répondis rien, pris Nadeshiko de ses bras et me dirigeai vers "notre" chambre. J'entendais les pas de Li derrière moi. Je me dirigeai directement vers la salle de bain et lavai Nadeshiko au gant de toilette. Je la séchai doucement au sèche cheveux sous les moqueries de Li. Je lui répondis gentiment de la fermer et d'aller se coucher. Une fois mon petit bébé propre, je sortis de la salle de bain et vis mon binôme sous les couvertures endormi. Je souris, je l'aimais bien quand il dormait au moins j'avais le calme. Je déposai Nadeshiko à côté de lui, me changeai rapidement et entrai sous les draps. Heureusement que le lit était très grand, je ne risquais pas de toucher Li pendant la nuit a moins qu'il vienne squatter ma place. Épuisée par cette première journée je m'endormis en moins de cinq minutes.

 

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Saky (mardi, 25 juillet 2017 12:35)

    J'ai lu ce deuxième chapitre et j'ai adoré, vraiment c'est un super chapitre.
    J'ai remarqué quelques fautes et comme j'adore corriger les fautes des autres, je n'ai pas pu m'empêcher de corriger les tiennes.
    Quelques fautes que j'ai remarqué (je les ai mises dans l'ordre du début à la fin du texte) :
    - "et me retrouva..." = "retrouvai"
    - "que je viens..." = "je vis" enfin je crois. Parce qu'il y avait écrit "et c'est à ce moment que je viens qu'il tenait Nadeshiko depuis le début."
    - "le poupée" -> la.
    - "les larmes resurgirent" -> avec deux -s. = ressurgirent.
    - "sang coeur" -> avec un -s pas un -g. = sans.
    - "et lui chuchota" -> chuchochai.
    - "Li ne dis rien" = "dit"
    - "quand je lui avait" = "avais"
    - "sa femme va s'en occupé" -> "occuper"
    - "et vu mon binôme" -> "vit".

    Voilà, c'est tout ce que j'ai vu, peut-être qu'il y en a d'autres.
    En tout cas, merveilleux chapitre !