Un autre monde - Chapitre IV

Un bruit étrange et très désagréable me tire de mon sommeil. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de les ouvrir. Bon sang quel est son son atroce. Je tournai la tête et vis Aoi qui s'étirait dans son lit en baillant.

 

- Maudit coq, grogne-t-elle. C'est une idée stupide de mon frère pour nous réveiller les matins, il aurait mieux fait de se casser une jambe le jour où il est aller le chercher, soupire-t-elle.

 

Je souris à la remarque d'Aoi. Ce bruit était donc le cri d'un coq, je n'en avais entendu ni vu à part dans des livres lors de mon enfance. Si l'animal chantait tous les matins de cette façon j'allais l’assommer avec une planche. Au bout de on longues minutes qui me paraissent interminables le coq l'a met enfin en veilleuse.

On s'habille rapidement et on descend prendre le petit déjeuner où Natsume nous attend assis, un livre à la main. 

 

- Bonjour, dis-je.

 

Il lève les yeux vers moi et marmonne un petit bonjour avant de replonger dans son bouquin. On petit déjeune tranquillement puis après avoir débarrassé la table Aoi me quitte pour aller aider sa mère. Je jette un œil à Natsume qui est toujours plongé dans son livre. Je m'approche doucement près de lui et me penche pour regarder ce qu'il lit. Je survole rapidement les lignes et je vois beaucoup de mots que je ne connais pas, des tournures de phrases bizarres.

 

- Tu lis quoi ? Ça à l'air compliqué, demandé-je toujours le regard sur les pages du livre.

- Mikan et les loups, taquine-t-il.

- Haha très drôle.

 

Je lève les yeux vers lui mais je remarque qu'il ne regarde ni le livre, ni moi enfin pas mon visage. Non, il lorgne sans aucune discrétion mon décolleté. J'écrase brusquement ma main contre ma poitrine afin de cacher mes seins de ses yeux pervers. 

 

- Faut pas se gêner surtout.

 

Il ferme son livre avec un grand sourire avant de se lever de sa chaise. Il me fait face et je me sens ridiculement petite à côté de lui. 

 

- Bon j'ai du boulot pour toi, sourit-il. Suis moi.

 

Son sourire ne m'annonce rien de bon, je ne sais pas ce qu'il me réserve mais je suis sûre d'une chose : je ne vais pas aimer. Je le suis en silence jusqu'à l'étale. Je suis surprise d'y trouver les vaches, il a du les rentrer ce matin. Mais qu'est ce que je fais là ? Je ne vais pas encore nettoyer leur box quand même. J'en ai marre des excréments et des odeurs nauséabondes. Il se tourne vers moi toujours ce foutu sourire aux lèvres.

 

- Tu devines ce que tu vas faire ? demande-t-il.

- Nettoyer leur box ? répondit-je en soupirant.

- Non mieux, tu vas les traire. 

 

Quoi ? Il veut que je trais les vaches ? Que mes petites mains touchent leurs pis flasques, que je les tripotes ? Oh j'ai envie de vomir. Et si je leur fais mal et qu'elles me donne un coup de pied. La journée commence mal.

 

- Je n'ai jamais fais ça, c'est mieux que tu le fasse et que je te regarde, souris-je.

- Mais non. C'est simple, je vais te montrer.

- Tu m'en vois ravie, ironisé-je.

 

Je m'assois sur un petit tabouret sur le côté de la vache tandis qu'il installe un seau sous les mamelles du mammifère.

 

- Tends tes mains, ordonne Natsume.

 

J'obtempére en silence et tends les mains devant moi. Il verse une noisette d'un liquide au creux de chacune de mes paumes.

 

- Frotte tes deux mains ensembles. C'est pour que ça glisse mieux et que tu n'irrites pas ses mamelles, m'explique-t-il.

 

Il s'accroupit derrière moi et il me prends les mains pour en poser une sur les deux pis de devant. La sensation est très étrange, je tente de les retirer mais il me les maintient en place. Il exerce une légère pression sur ma main droite placée à la base des pis et du lait sort des mamelles. Il fait le même mouvement à la main gauche cette fois. Je suis fière de moi, c'est la première fois que je faiis ça et c'est plutôt cool.

 

- Wouah, m'exclamé-je.

- Tu vois, ce n'est pas difficile. Allez continue.

 

J'attends qu'il enlève ses mains des miennes mais il les laisse poser sur les miennes. Je rougis malgré moi, ce contact commence à me rendre nerveuse. Heureusement qu'il ne voit pas mes joues cramoisies. Je mets quelques secondes pour me reprendre et oublier la présence de Natsume même si c'est difficile avec son souffle qui vient chatouiller mon oreille. Je continue mon mouvement de pression vers le bas pour faire sortir le lait et je suis plutôt douée.

 

- Voilà comme ça, souffle-t-il à mon oreille droite.

 

Un petit gémissement s'échappe de mes lèvres, j’écarquille les yeux en espérant qu'il ne l'ai pas entendu. Je continue l'air de rien mon travail et à mon grand soulagement Natsume ne fait aucune remarque. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai commencé à traire mais j'ai rempli mon seau plutôt rapidement. Natsume me félicite et me dit que je pourrais recommencer demain avec une autre vache. 

 

Je retourne à la ferme raconter mon exploit à Aoi, elle m'écoute attentivement et rit de bon cœur à mon histoire. Elle me propose de l'accompagner avec sa mère au marché, ce que j’accepte évidement. Nous partons au centre ville à pied, des paniers à la main. J'ai l'impression d'être dans un films d'époque, les habitations, les routes qui ne sont pas goudronnées comme chez nous, et les habits. Le marché est plus grand que ce que je pensais, on y trouve de tout. Des fruits, du poissons, des légumes et pleins d'autres aliments mais aussi du tissus, des vêtements ou encore des animaux. Je suis fascinée, Aoi me tient par le bras pour pas que je me perde. Nous achetons de la nourriture et Kaoru insiste pour m'acheter une robe. Malgré mes protestations, nous rentrons avec une robe bleue dans mon panier. De retour à la ferme nous rangeons les courses et nous commençons à préparer le repas. 

 

Alors que notre repas mijote tranquillement, nous discutons toutes les trois quand Natsume entre dans la cuisine. 

 

- C'est quoi le programme de cette après-midi, chef ? taquiné-je.

 

Il essaie de rester impassible mais je perçois son petit sourire en coin. 

 

- Malheureusement quelque chose que tu ne peux pas faire, sourit-il.

- Je peux tout faire, je proteste vexé.

 

Ou du moins a peu près tout, si on m'explique et qu'on me montre bien sur.

 

- Vraiment ? ricane Natsume en levant un sourcil.

- Absolument, répondit en me levant de ma chaise.

- On verra ça tout à l'heure alors, Madame Muscle, sourit-il.

 

J'ai hâte d'être cette après-midi, je suis sûre d'y arriver. Après tout j'ai bien rentré des chèvres, nettoyé des box qui puent et trais une vache. On peut faire quoi d'autre à la ferme ? Tondre des moutons ? Oui, mais ils n'en ont pas à moins que je ne les ai pas vu. Ils n'ont pas cochons non plus... mais des chevaux. Changer leurs sabots peut-être ?

 

- Dis-moi ce qu'on va faire, demandé-je.

- Non, c'est une surprise. Non négociable, répondit-il en souriant.

 

Je n'aime pas les surprises, il est hors de question que je patiente plusieurs heures pour savoir ce que je vais faire. Alors que Monsieur "je fais mon mystérieux" s'assoit à coté de moi, il n'imagine pas qu'il a affaire à la fille la plus têtue du monde. Pendant tout le repas j'ai harcelé Natsume, je l'ai embêté pour le pousser à bout sans succès. Pourtant j'ai tout donné. Je lui ai donné des coups de coude, piqué la cuisse avec ma fourchette à plusieurs reprises, volé des petits poids dans son assiette et je lui ai même fais les yeux doux en clignant des cils. Aucun résultat, si ce n'est les yeux levés au ciel ou des rires. Je dois le reconnaître mon adversaire est coriace, beaucoup plus que ce que j'imaginais.

 

Nous partons enfin vers ma prochaine tâche, je suis Natsume mais je me fige quand je vois qu'on va vers la foret. 

 

- Euh et les loups ? demandé-je en commençant à paniquer. Oh non, ne me dit pas qu'on va aller tuer ces vilaines bêtes ? Il en est hors de question ! Je sais qu'elles tuent vos animaux mais on ne peut pas les tuer. C'est juste la loi de la chaîne alimentaire, ce n'est pas vraiment de leurs fautes.

 

Il me fixe l'air blasé, abasourdi mais je continue mon monologue et reprend la défense de la cause animale. Hors de question qu'on tue des loups !

 

- Penses à leurs pauvres bébés loups, il seront seuls livrés à eux mêmes, seuls au monde. Imagine que des géants tue ta maman ? C'est triste non ? Tu veux faire subir ce sort à ses pauvres petites bêtes poilus? D'accord elles font peur avec leurs grosses dents mais ce n'est pas une raison. Je ...

 

La main de Natsume s'est écrasée sur ma bouche me coupant la parole. Elle est où la politesse ? Je fronce les sourcils et enlève sa main pour parler quand il me devance.

 

- Quand est-ce que j'ai dis qu'on allait tuer des loups ? rugit-il.

 

Je le fixai en clignant des yeux.

 

- On ne va pas tuer des loups ? demandé-je surprise.

- Non, s'exaspère-t-il. Je ne sais pas comment tu as pu penser qu'on allait tuer des loups, soupire Natsume.

- Mais la forêt, bredouillé-je.

- On fait d'autre chose dans la forêt qu'abattre des animaux. Et tu voulais les tuer comment, sans fusil idiote ! A mains nues peut-être ? taquine-t-il.

- Je ne sais pas, chuchoté-je.

- Qu'elle imagination débordante, tu es épuisante.

 

Je fronce les sourcils et lui écrase le pied en lui tirant la langue. J'entends un petit rire mais je l'ignore en passant devant lui. 

 

- C'est bien beau d'être devant mais tu sais où on va ? 

- Fais chier, grogné-je.

 

Il repasse devant et je le suis en silence. Quand on arrive je remarque qu'il y a déjà quelqu'un sur place. Un jeune homme blond, d'une vingtaine d'années.

 

- Salut Luca.

 

Natsume fait une rapide présentation et j'apprends qu'ils sont amis d'enfance.

 

- Luca je te présente, Mikan, une idiote à l'imagination débordante.

- Hé, protesté-je. Ce n'est pas vrai !

- Tu veux que je lui raconte ton histoire des loups ? menace-t-il en souriant. 

- Non, ça ira, grimacé-je. 

- Je ne pensais pas que tu amènerais une fille pour couper du bois, s'étonne Luca.

- Couper du quoi ? m'exclamé-je.

- On va couper du bois, je compte sur toi pour me montrer tes gros muscles Mikan, puisque tu peux tout faire, sourit-il.

 

L'enflure. Il aurait pu le dire plutôt je m'attendais à tout sauf à ça. Je pousse un long soupire intérieurement. Pourquoi je ne suis pas restée à la ferme avec Aoi. Mais il est hors de question de donner satisfaction à Natsume, jamais. Je vais lui couper son foutu bois, il va voir.

 

Exactement je peux tout faire, donne-moi une hache.

 

 

Tout sourire, il plante l'outil au sol. J'attrape le manche à deux mains et extirpe la hache. Bon sang, c'est plus lourd que je l'imaginais. Je me dirige vers un morceau de bois, me positionne devant et lève la hache au dessus de ma tête. J'allais abattre l'outil quand la main de Natsume m’arrête en agrippant le manche.

 

- Donne-moi tout de suite cette hache. Tu va te tuer, gronde-t-il.

- Mais non, je gère !

- Tu ne gères rien du tout ! Alors maintenant tu vas poser ton arrière train sur la souche de bois là-bas et tu ne touches plus à cette hache, ordonne-t-il.

 

Je soupire et lui laisse l'outil avant d'aller m’asseoir comme il me la demandé. Je regarde sagement les garçons couper du bois pendant que je m'ennuie tel un ras mort sur ma souche. Je regrette d'être venue, si c'est pour passer l'après-midi assise ici comme une idiote, j'aurai été mieux à la ferme. Quand Natsume plante sa hache au sol ça attire mon attention et je dirige mon regard vers lui. Il agrippe le bas de son t-shirt et le fait passer au dessus de sa tête. Oh bordel de merde, il est bâti comme un dieu ce con ! Finalement j'ai peut-être bien fait de venir, le spectacle n'est pas si mal. Est-ce que tout les fermiers sont foutu comme ça ? Je me mords la lèvre inférieur et fixe Luca avec insistance en essayant de deviner s'il est aussi musclé que son ami. 

 

- Oh toi là-bas ! Tu vas faire fondre son t-shirt à le fixer comme ça !

- Jaloux, crié-je en riant.

 

Natsume me demande gentiment de me taire avant de reprenne son travail. Mes yeux se posent sur son torse. Je croise son regard plusieurs fois, et j’aperçois parfois un petit sourires sur ses lèvres. Quel crétin !

 

- T'inquiète pas, c'est toi le plus beau, crié-je. Tu restes mon chouchou.

 

On se regarde tous les trois, puis nous éclatons de rire. Finalement l’après-midi s'est très bien passé, j'ai pu admirer la musculature de Natsume et nous avons bien rit au final. Nous avons dit au revoir à Luca et nous rentrons vers la ferme.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Ayumi (mardi, 01 août 2017 20:24)

    La venue de mon luca d'amour ♥ Mon très cher mari ** ♥
    J'ai bien aimer ce chapitre, avec la pique de Mikan à la fin j'ai bien ris XD
    Et tu t'es bien renseigner pour la traite de la vache ahahah Tu vas pouvoir le faire :P
    Bisous ma bestouille !

  • #2

    Hanna (mardi, 01 août 2017 20:54)

    Ouais attention luca débarque mouhahah
    Ouais je suis incollable on ira traire des vaches ensemble pour nos 30 ans hahah

    Bisous <3

  • #3

    Saky (jeudi, 03 août 2017 18:08)

    Coucou !
    Ce chapitre est génial ! Et j'ai rigolé avec la fin avec Mikan x)
    J'ai remarqué quelques petites fautes, que je vais t'écrire en dessous :
    - Aoi me quitte pour aller aidée sa mère -> aider.
    - à Natsume qui est toujours plonger -> plongé.
    - et quelles me donnent -> qu'elles.
    - Kaoru insiste pour m'acheté -> m'acheter.
    - une robe bleu -> avec un E = bleue.
    - qu'il à affaire -> a.
    - « ... mais tu sais ou on va ? » -> où.

    C'est tout ce que j'ai vu.
    Sinon, magnifique chapitre et bonne continuation !
    Bisous à bientôt :D

  • #4

    Hanna (jeudi, 03 août 2017)

    Oh merci contente que ça t'ai plus ça fait plaisir :)
    Merci aussi pour les fautes je vais aller corriger ça :D

    Bonne soirée Bisous :)

  • #5

    Naa-san (mercredi, 03 juin 2020 16:24)

    Une deuxième journée qui passe plus rapidement que la première... Pour l'instant, tu plantes le décor de ce monde où tout à l'air ancien si ce n'est les moeurs des habitants qui elles ont l'air plutôt libre. Les moments de promiscuité entre Mikan et Natsume me font vraiment fondre. On ressent parfaitement les émotions qui habitent Mikan dans ce jeu de séduction non feint. C'est très agréable à lire. La traite de la vache où elle lubrifie ses mains afin de glisser le plus naturellement possible ses doigts sur les mamelles du mammifère pourrait presque être un sous-entendu sexuel ou alors j'ai vraiment l'esprit très mal tourné -rire !
    On fait la connaissance de Luca qui se fait plutôt discret mais dont on apprécie la venue dans ce chapitre.
    Mikan est trop bavarde et fanfaronne un peu trop. Le coup de la hache entre ses frêles petites mains n'était vraiment pas une bonne idée. Mais l'empêcher d'aller plus loin dans sa tâche au dernier moment est juste.
    Pour une fille qui a subi autant de violences physiques depuis son enfance, je la trouve bien agressive ! Comment ça, elle pique la cuisse de Nats' avec une fourchette ?! xD