Passion X

Il s'est passé un mois depuis ma petite altercation avec Naruto. On se reparle comme avant, comme s'il ne s'était rien passé. Ni lui, ni moi sommes rancuniers. Ce n'est pas la première fois qu'on se bagarre et ça ne sera sans doute pas la dernière. En ce qui concerne sa relation avec Hinata, tout se passe bien. Ils ne sortent pas officiellement ensemble, mais c'est tout comme. Ils se voient tous les jours, mais ne dorment pas encore ensemble. Naruto squatte le clic-clac, il fait beaucoup d'effort pour lui prouver qu'il tient à elle. Ils y vont doucement, au rythme d'Hinata. D'après mon ami, il n'y encore pas eu de bisou. Il lui laisse du temps et je pense qu'il a raison. Rien ne sert de précipiter les choses.

Avec Sakura, tout roule comme sur des roulettes. Nous sommes tous les deux sur notre petit nuage. Notre petit secret n'a toujours pas été découvert par Naruto, puisqu'il n'est pas souvent à l'appartement. Finalement, c'est un peu comme si nous vivions tous les deux. J'aimerais parler de notre relation à mon ami, mais Sakura ne veut pas. Du moins, pas pour l'instant. Je ne sais pas ce que cela va changer, maintenant ou plus tard, Naruto va péter un câble. Je vais m'en prendre plein la gueule, alors je préférais qu'on en finisse une bonne fois pour toute.

Notre couple se porte à merveille. Nous cumulons les sorties en amoureux : restaurant, cinéma, promenade...

Je suis un peu stressé depuis quelques jours. Pourquoi ? Alors qu'on était au cinéma avec ma copine, quelqu'un nous a vus et pas n'importe qui. Nous étions à la caisse pendant que je payais le pop-corn de Sakura et cette dernière m'a embrassé pour me remercier de le lui avoir offert. Honnêtement, ce n'était pas grand chose, mais ça lui a fait plaisir alors c'est le principal. Tant que Sakura est contente, je le suis aussi. C'est à ce moment que j'ai aperçu Karin, d'abord surprise puis furieuse. Elle m'a jeté un regard noir avant de détourner les talons. La connaissant, j'attends de ses nouvelles ou alors, un mauvais coup de sa part très prochainement.

Lorsque je rentre à l'appartement, je découvre Sakura assise à la cuisine, le nez dans un tas de papier. Je m'approche pour lui déposer un rapide baiser sur les lèvres, avant de reporter mon attention sur les feuilles éparpillées devant elle. Je suis surpris de ce que je vois : des annonces de location d'appartements. Elle veut déménager ? Elle ne m'en a pas parlé ! Je croise son regard, mais elle détourne les yeux, mal à l'aise.

— Je voulais justement t'en parler, mais je ne savais pas comment amener le sujet, soupire-t-elle.

— Tu cherches un appartement ?

— Oui. Je ne peux pas rester éternellement ici, gémit-elle.

— Et pourquoi pas ? Tu payes une partie du loyer et des courses.

— Je ne me sens pas chez moi ici Sasuke, murmure Sakura.

— Ok. Cherchons un autre appartement alors. déclaré-je.

— J’adorerais, vraiment. Mais comment tu vas faire croire à mon frère qu'on cherche tous les deux un appartement au même moment ? Il est peut-être un peu naïf, mais il n'est pas le dernier des cons non plus...

— Alors on lui dit tout.

Sakura pousse un long soupir. Je sais qu'elle ne veut pas dire la vérité à son frère. Elle appréhende sa réaction plus que quiconque et je comprends, mais qu'elle recherche un appartement toute seule, ça m'énerve. J'aimerais qu'elle m'inclus dans son projet, après tout, je suis son copain. Bordel.

— Et puis... ça ne fait que quelques mois qu'on sort ensemble, ajoute-t-elle à voix basse.

Cette phrase me blesse plus que je ne l'aurais cru. Certes, cela ne fait pas longtemps qu'on est ensemble et alors ? On habite ensemble depuis le début, même avant qu'on sorte officiellement ensemble. Elle voudrait qu'on vive chacun de notre côté ? Chacun dans son putain d'appartement ? Alors que depuis plus de trois mois, on cohabite sous le même toit et dans la même chambre ?! Je suis vexé et blessé. Mon égo et ma fierté en ont pris un coup. Je ne veux pas que tout ça change, j'aime notre quotidien moi ! Elle est égoïste ! Je rassemble son tas d'annonces et les regroupe. Je les déchire devant le regard surpris de Sakura, avant de jeter les morceaux sur la table. Elle se lève d'un bond et me fusille du regard.

— Non, mais ça ne va pas la tête ?! Pourquoi tu as fait ça ? s'offusque ma copine.

Je ne prends pas la peine de lui répondre, je suis maintenant super méga énervé. Je la laisse s'égosiller dans la cuisine, tandis que je rejoins ma chambre. Pour ne pas qu'elle me casse les oreilles, je ferme la porte à clef derrière moi. Quelques secondes après, Sakura essaye d'entrer, sans succès.

— Sasuke, ouvre-moi tout de suite !

Je ne réponds pas.

— Sasuke ! Ouvre-moi cette putain de porte ! Tout de suite ! cri-t-elle.

Elle donne un coup à la porte, mais je ne réponds pas.

Je mets mes écouteurs dans les oreilles et appuie sur le bouton 'play' de mon Iphone. Je le mets en mode avion pour ne pas être dérangé : pas de messages, pas d'appel. Je devine qu'elle s'énerve toute seule derrière la porte, mais je m'en fiche. Je veux être seul. Elle a blessé mon égo, et les sentiments que j'éprouve à son égard. Je n'ai pas envie de la voir, ni de l'entendre. Qu'elle cherche donc son super appartement et qu'elle me foute la paix. Qu'elle aille au diable.

Lorsque j'enlève les écouteurs, plusieurs heures se sont écoulées. Je tends l'oreille, mais je n'entends aucun bruit. Je déverrouille ma porte et me dirige vers la cuisine, puis le salon. Personne, Sakura n'est plus là. Je m'affale sur le canapé, et désactive le mode avion de mon téléphone. J'ai une vingtaine d'appels en absence, mais à ma plus grande surprise, ce n'est pas de ma copine. Ils sont tous de Naruto. Que s'est-il passé ? Le premier date d'il y a dix minutes. Sa sœur lui a-t-elle dit quelque chose ? Alors que j'allais rappeler mon ami, la porte de l’appartement s'ouvre en fracas. Quand on parle du loup, on en voit la queue. Je me lève du canapé et m'approche de Naruto. Je n'ai pas le temps de le saluer que je me prends un poing en pleine figure. Je recule de surprise, et me tiens la joue. Bordel, ça ne va pas devenir une habitude ?! On ne peut pas parler comme des gens civilisés ?! Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je suis habillé et la chantilly n'a pas bougé du frigo cette fois. Mon ami à l'air fou de rage, et son geste va dans ce sens. Je ne comprends rien.

— Je t'avais prévenu non ? Je vais te tuer ! hurle mon ami.

Je me maîtrise pour ne pas lui répondre en lui collant à mon tour, mon poing dans la gueule. Quand on m'attaque, j'ai pour habitude de répondre, mais il s'agit de Naruto, mon ami. Je dois rester maître de mon corps. Je lève les mains devant moi, afin de lui montrer que je ne veux pas me battre. Pour une fois, je veux la jouer pacifiste, mais pas sûr qu'il soit du même avis.

— Calme-toi, qu'est ce qu'il se passe ? demandé-je.

— Ce qu'il se passe, c'est que tu baises ma sœur, espèce de connard ! cri-t-il.

Oh, bordel de merde ! C'était bien le moment ! Il sait... J'aurais aimé que ça se passe autrement et que surtout, Sakua soit avec moi. Naruto est fou de rage, et je ne pense pas que moi, le mec qui couche avec sa sœur, puisse le calmer. J'aurais eu besoin d'une tierce personne, pour essayer de tempérer Naruto, comme ma copine ou Shikamaru. Mais je suis seul avec mon meilleur ami, qui a découvert le pot aux roses. Comment ? Ça j'en sais rien...

— Naruto calme-toi, dis-je simplement.

— Que je me calme ? Putain, mais je viens de découvrir que tu baises avec ma sœur ! Tu as touché au Bro'code mec, putain !

— J'ai résisté, je te jure. Je ne voulais pas.... Mais j'ai eu un coup de foudre pour ta sœur, ça ne se contrôle pas. J'étais attiré par elle, je n'y pouvais rien. C'était plus fort que ma raison. Elle avait un pouvoir d'attraction sur moi.

C'est vrai, j'ai résisté quelques heures avant de me retrouver dans son bain, pour une partie de jambes en l'air, ou plutôt dans l'eau, mémorable. Je n'ai pas pu me contrôler, elle m'attirait comme jamais une fille m'a attiré avant elle. J'avais envie d'elle, envie d'être avec elle. Je ne saurais expliquer pourquoi. Peut-être m'a-t-elle jeté un sors ?

— Un coup de foudre, rigole-t-il. Un coup de bite oui, sale con ! Combien de temps tu as résiste ? Une semaine ? Deux ? crache-t-il.

— Tu veux dire, une heure ou deux ? taquiné-je.

Il écarquille les yeux, choqué par mes propos. Ok. J'aurais dû fermer ma gueule, ce n'était pas très malin. Je le vois avancer vers moi, l'air menaçant. Je sais que je suis un petit con, je ne devrais pas le taquiner, mais c'est plus fort que moi. Et puis je ne veux pas lui mentir, même si la vérité peut parfois faire mal à entendre. Bon, cette fois j'aurais peut-être dû modifier un peu la réalité. Changer le mot heures en semaines.

— Je ne sais pas ce qui me retient de te mettre mon poing dans la gueule, menace-t-il.

— La peur peut-être ? suggéré-je.

Il sait que si il me remet un coup, cette fois, je riposterais. Je suis gentil avec mes amis, mais faut pas pousser le bouchon trop loin Maurice. Naruto garde le silence, sa respiration est bruyante. Il essaye de se maîtriser et de se calmer. Après quelques secondes, il va s'affaler sur le canapé en prenant soin de me bousculer sur son passage. Il a les larmes aux yeux. Je ressens un petit pincement à la poitrine de l'avoir blessé, mais il prend cette histoire bien trop à cœur. Il est trop protecteur envers sa sœur ! Néanmoins il a l'air calmé, on va enfin pouvoir avoir une conversation entre adultes civilisés.

— Comment tu as pu me faire ça Sasuke, soupire mon ami.

— J'ai déjà essayé de t'expliquer plus tôt, mais Sakura pourra te répondre aussi. Comment tu l'as su ? demandé-je.

— On était au bowling avec Hinata, Shikamaru et Temari. Et une de tes vieilles connaissances était sur la piste d'à côté. Elle est venue me voir, et m'a tout balancé : que mon meilleur ami baisait ma sœur. J'étais fou de rage !

— Karin, affirmé-je.

— Ouais, confirme Naruto en soupirant.

La connasse. J'étais sûr qu'elle viendrait mettre son grain de sel pour foutre la merde. Pourquoi ne peut elle pas s'occuper de son cul et me foutre la paix ? Je prends la parole pour essayer de rassurer Naruto, tout en étant honnête avec lui.

— Tu sais, je suis vraiment sérieux avec ta sœur. On a commencé à se fréquenter peu de temps après qu'elle soit arrivée. J'ai arrêté toutes mes aventures d'un soir, supprimé tous les numéros des gonzesses dans mon téléphone. J'essaye vraiment d'être quelqu'un de bien pour elle, tenté-je d'expliquer à mon ami.

Naruto soupire avant de prendre la parole.

— Je te connais Sasuke, tu n'es pas un mec sérieux. Peut-être qu'en ce moment tu fais beaucoup d'efforts, mais pendant combien de temps ? Tu sais ce qu'on dit, " chassez le naturel, revient au galop". On ne change pas ce qu'on est. Tu redeviendras le mec qui joue et s'amuse avec les filles. Sakura a beaucoup souffert de la tromperie de Sai, et je ne veux pas que ça se reproduise par ta faute. Car tu la blesseras Sasuke, j'en suis certain.

Sa dernière phrase me touche, il ne croit pas en moi. Il me voit vraiment comme le dernier des salauds, incapable de se poser sérieusement. Seulement il se trompe.J'ai envie de lui répondre que je pourrais dire la même chose à Hinata. Il essaye pourtant bien de changer lui et il pense y arriver non ? Et moi, je n'y arriverais pas ?

— Je te promets que je ne lui ferais pas de mal, dis-je sincèrement.

Au regard qu'il me jette, je comprends rapidement qu'il ne me croit pas. Il est persuadé que je vais blesser sa sœur, que je vais la tromper. Je ressens une pointe de tristesse lorsque je comprends que mon meilleure ami n'a pas confiance en moi.

— Comme tu as respecté ta promesse du Bro'code ? répond Naruto d'un ton sarcastique.

— Ce n'est pas comparable ! m'insurgé-je

— Une promesse est une promesse, répond mon ami en me dévisageant.

— Je suis désolé pour le Bro'code, mais je ne regrette pas ce que j'ai fais. Au final, je suis heureux avec Sakura.

Il ne répond rien, il ne me regarde même pas. Il se lève lentement du canapé et me tourne le dos.

— Je vais y aller, j'ai besoin de temps pour digérer tout ça.

Je garde le silence, je n'ai rien à ajouter. Cette fin de journée m'a fatigué. Naruto disparaît après avoir refermé la porte d'entrée derrière lui. Je n'ai même pas pensé à lui demander s'il avait eu des nouvelles de Sakura. Et ce n'est peut-être pas plus mal. Je jette un œil à mon téléphone pour savoir l'heure : vingt-deux heures trente. Je me dirige vers ma chambre et me déshabille pour me mettre au lit. Je suis seul, je n'ai aucune idée d'où se trouve ma copine. J'espère qu'elle n'est pas avec Saï. Je l'appelle, mais je tombe sur le répondeur, évidemment. Je soupire et éteints mon téléphone. Cette journée m'aura vraiment épuisé moralement ! Qu'il aille tous se faire voir. Je m'endors quelques minutes plus tard.

Je suis réveillé par des bruits provenant de la chambre. J'ouvre difficilement les yeux, mes paupières semblent peser trois tonnes. Assis dans le lit, j'avance à tâtons ma main sur le mur, à la recherche de l'interrupteur. Et quelques secondes plus tard, la lumière fut. Aie ! Quel con ! Je viens de me flinguer les globes oculaires. Les yeux plissés, j’aperçois Sakura qui se déshabille.

— Désolé, je ne voulais pas te réveiller, s'excuse-t-elle.

Une fois ses sous-vêtements au sol, elle se glisse sous les draps, à mes côtés. Une question me brûle les lèvres depuis son départ : où était-elle ? Et puis quelle heure est-il d'ailleurs ? Je tends la main pour saisir mon portable et jette un rapide coup d’œil à l'horloge de mon téléphone : 2:30. Quoi ?! Elle rentre seulement maintenant ? Qu'est-ce qu'elle a fait pendant tout ce temps ?!

— Tu ne me demandes pas où j'étais ? questionne-t-elle suspicieuse.

— Non, je ne suis pas ce genre de mec qui demande à sa copine de lui rendre des comptes, répons-je.

D'accord, je suis un gros mytho sur ce coup-là. Hors de question d'avouer que je rêve de l'interroger afin de savoir : où, qui, quoi, comment. Mais le problème, c'est que je veux vraiment savoir ! Bordel, ça m'obsède ! La curiosité est un vilain défaut, je le sais, mais je m'en fous. Alors je pose cette fameuse question qui me tourmente depuis plusieurs heures.

— Hum, sinon t'étais où ? demandé-je en toute innocence et l'air de rien.

— Je suis allée chez Ino, et on a joué à Just Dance. On été tellement dedans qu'on a pas vu l'heure passer.

Ouf, elle était chez son amie. Même si je sais, qu'elle n'est pas le genre de fille à aller voir un mec pour le plaisir dans le dos de son copain, ça me rassure. Je suis soulagé, mes craintes se sont instantanément envolées. Elle me demande ce que j'ai fait de ma soirée, je lui raconte donc mon entretien musclé avec son frère, survenu un peu plus tôt dans la soirée. Elle est sous le choc, elle ne s'attendait pas à ça : que notre secret soit enfin découvert. Moi ça m'arrange, mais je ne le dis pas.

— Bon au moins, c'est fait, mais j'aurais aimé qu'il l’apprenne autrement que de la bouche de cette connasse, soupire-t-elle. J'essayerais de le voir demain, pour parler de toute cette histoire.

— Il l'aurait forcement après un jour ou l'autre, c'était inévitable.

— Je sais...

— Et concernant ta recherche d'appartement ? demandé-je.

— Je suis fatiguée, on en parle demain, d'accord ? propose-t-elle.

— Ok.

Je lui dépose un rapide baiser sur les lèvres avant de m'installer confortablement pour dormir. Elle se blottit contre mon flan et je passe mon bras sous sa nuque. Nous nous endormons dans cette position, lovés l'un contre l'autre.

Lorsque j’immerge de mon profond sommeil, je suis seul dans le lit. Pas de Sakura. Puis je me rappelle qu'elle est au boulot, contrairement à moi qui commence les cours à dix heures. Je me dirige vers la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner, quand un mot sur le frigo attire mon attention.

"Je t'invite au resto ce midi, on parlera de l'appartement. Sakura."

La fin de matinée m'a paru interminable. Honnêtement, les formules chimiques expliquées par le prof me sont passé par-dessus la tête. C'est rentré dans une oreille pour ressortir par l'autre. Je ne veux qu'une chose, voir Sakura. Je veux savoir ce qu'elle veut me dire et me remplir l'estomac. Je me demande où elle va m'emmener ? Peut-être au japonais qui a ouvert récemment à l'autre bout de la rue, ou alors, ce bon mexicain réputé pour ses plats épicés. Quand la sonnerie annonçant la fin des cours retenti, je bondis de ma chaise pour sortir de l’amphithéâtre. Je bouscule quelques personnes sur mon passage, mais je m'en fiche.

J'arrive devant le lieu de rendez-vous. Je balaye rapidement la rue du regard à la recherche du potentiel restaurant, mais je n'en vois pas. Je n'ai pas le temps de réfléchir, la voix de Sakura attire mon attention. Elle vient d'arriver. Je l'observe quelques instants, elle est très jolie. Ses cheveux sont comme souvent, lâchés. Ils descendent en cascade le long de son dos. Son maquillage est léger, avec un rouge à lèvres discret. Elle porte un manteau blanc avec une paire de gants rose. Une jupe noire assortie avec ses collants et ses bottines. Elle me regarde, le sourire aux lèvres. J'ai qu'une envie à ce moment-là, l'embrasser. Et je ne me prive pas, je me penche doucement vers elle pour déposer mes lèvres sur les siennes. Notre baiser ne dure que quelques secondes, un étrange bruit nous interrompt. Sakura rougit et s'excuse. Ah, ce son bizarre était un gargouillement d'estomac. Visiblement, elle a les crocs.

— On mange où ? demandé-je.

— Ici, répond-elle.

Elle désigne du doigt une enseigne que je ne connais que trop bien : McDonalds. Elle m'invite au McDo. Youpi, à moi le hamburger bien calorique avec son pain anti-vomitif. Miam, j'ai hâte.

— Désolé, il fallait un resto rapide, s’excuse-t-elle. Je reprends le boulot à treize heures trente.

— Pas de soucis, McDo c'est très bien.

Si elle n'a pas beaucoup de temps pour sa pause, les hamburgers chimiques feront l'affaire pour cette fois. On entre à l'intérieur du fastfood et on se dirige vers la borne automatique pour passer notre commande. Menu Big Mac + Double Cheese pour moi et une salade pour Sakura. Je culpabilise un peu avec mon repas de gros morfale, mais bon, faut bien nourrir la bête. Si elle veut prendre la salade dégueulasse du MacDo, soit, elle est grande. Par contre, j'espère qu'elle ne va pas me faire le coup du "c'est pas bon, on échange?".

On patiente plusieurs minutes avant de pouvoir récupérer notre nourriture gastronomique. On s'installe ensuite au fond de la salle, dans un coin tranquille ou presque. J'avais oublié que McDo signifiait garderie et donc enfants. Ça braille et ça crie dans tous les sens. Bon sang, mais faites les taire ! Ils dérangent tout le monde. Je te les noierais dans les toilettes moi.

— Ça va ? me demande Sakura inquiète.

— Oui, pour le moment. La migraine n'est pas loin. C'est un vrai zoo ici, me plains-je.

— Ah, tu n'aimes pas les enfants ?

— Hum, pas vraiment. Enfin, pas les monstres qui crient et courent partout. Je les préfère avec du scotch sur la bouche.

Elle se contente de rire et d'ouvrir le couvercle de sa délicieuse salade. Est-ce qu'ils font aussi tremper leur laitue dans de l'anti-vomitif ? Après deux fourchettes, elle prend la parole.

— Je voulais qu'on parle de l'appartement, dit-elle simplement.

On entre direct dans le vif du sujet. Sakura ne perd pas de temps, alors allons-y.

— Je t'écoute.

Je suis curieux de savoir ce qu'elle va me dire, mais aussi anxieux. J'espère qu'elle a réfléchi et qu'elle est revenue sur sa décision de prendre un logement, seule. Ça serait complètement idiot d'avoir deux apparts, si je vais dormir tous les soirs chez elle. C'est une question de logique et de bon sens.

— Je vais encore rester un mois avec vous, bien qu'il n'y ai plus que toi en ce moment. Et si on est encore ensemble à ce moment-là, pourquoi pas regarder pour un logement ensemble, annonce-t-elle en souriant.

Et bien en voilà un bon plan ! Je trouve cette proposition vraiment pas mal, c'est une bonne solution.

— Par contre, continue-telle. Mon frère a "involontairement" glissé à mes parents que j'avais un nouveau copain depuis plusieurs mois maintenant.

— Et alors ? A ton âge, c'est normal d'avoir un mec. C'est plutôt le contraire qui serait flippant. Ils ne pensaient quand même pas que tu allais faire vœux de chasteté après ce con de Saï ?

— Bah, du coup, ils veulent te rencontrer... Ma mère veut qu'on aille manger chez eux le weekend prochain.

Jesus Marie Joseph ! Elle veut que je rencontre ses parents ?! Je n'ai jamais rencontré les parents de mes copines, puisque je n'ai jamais eu de copine jusqu'à aujourd'hui. Enfin si, une mais ça remonte à Mathusalem. Qu'est-ce qu'il a ramené sa fraise, ce guignole ! Il l'a fait exprès, j'en suis sûr ! A tous les coups, son père va me détester car Naruto à dû lui raconter des vertes et des pas mûres à mon sujet. Quand il va voir que sa fille sort avec un apollon, il va forcément penser que je joue avec elle et que je ne suis pas un mec sérieux. Il va me voir comme un Don Juan et un homme à femmes. Bordel, Naruto, je vais te tuer !

— Alors ? me demande la petite voix gênée de Sakura.

Je ne peux pas me défiler. Je suis plutôt curieux de rencontrer les personnes qui ont mis au monde mon adorable petite amie. Et puis, il faut bien une première fois. Je vois dans son regard de l'appréhension, presque de la peur. Elle doit penser que je vais refuser l'invitation de ses parents.

— C'est d'accord, réponds-je.

— Sérieux ? s'étonne-t-elle.

Je peux lire la surprise sur son visage, elle ne s'attendait vraiment pas à ce que j'accepte. Quand j'acquiesce d'un geste de la tête, un sourire se dessine sur son visage. Elle semble heureuse. Elle me parle de ses parents, pour me familiariser un peu plus avec eux et que je sois plus à l'aise lors du repas. Ainsi, j'apprends donc que sa mère adore cuisiner et qu'elle va sans doute préparer dix fois trop de nourriture weekend prochain. Elle passe un peu trop de temps dans les magasins à faire chauffer la carte bancaire de son mari. Elle est orthodontiste et son père médecin. Je suis étonné que Sakura et Naruto n'est pas suivis la voie médicale de leurs parents.

— Et toi ? Tes parents ? demande-t-elle. Tu ne m'en as jamais parlé.

— Mon père est directeur d'un grand centre commercial et ma mère ne bosse pas. Elle a une santé assez fragile, alors mon père refuse qu'elle travaille. Plus jeune, elle faisait pas mal de malaise au boulot. La fatigue, le stresse ... c'était pas bon pour elle. Du coup, elle reste à la maison. Elle adore dessiner et peintre, alors elle passe son temps à réaliser des tableaux. Elle expose de temps en temps dans des galeries ou autres.

C'est la première fois que je parle autant de ma famille à quelqu'un et encore plus à une fille. Même Naruto et Shikamaru ne savent pas grand chose, ils sont seulement au courant du boulot de mon père, mais je ne leur ai jamais raconté pour ma mère. Pourquoi ? Honnêtement, j'en sais rien. J'en ai simplement jamais eu l'envie.

— Tu as des frères et sœurs ?

— Ouais, un frère.

— C'est tout ? demande-t-elle surprise.

— Bah ouais, tu t'attendais à une tribu d'Uchiwa ? taquiné-je.

— Non, non ce n'est pas ça. Je veux dire, c'est tout ce que tu racontes sur ton frère ?

— On n'est pas très proche lui et moi. Il a trois en de plus et c'est un suce boule avec mes parents. Il veut être le fils parfait. Mon dieu, que ça me gonfle les lèches-cul, dis-je en levant les yeux au ciel.

Itachi était le chouchou de la famille. Mon père ne voyait que par lui. "Itachi est si intelligent" "Itachi est un génie" "Itachi est le plus beau" "Itachi aura un grand avenir, il reprendra l'entreprise". Et Sasuke ? Depuis tout petit, il n'avait que le prénom de mon frère à la bouche. Moi j'étais invisible. Il aurait plutôt dû m'appeler Casper. J'avais beau bosser pendant des heures et ramener des 20/20, il n'en avait rien à faire. Seul le grand Itachi comptait. Alors au collège, je suis devenu un cancre. J'ai fais toutes les bêtises possibles pour essayer d'attirer leur attention, en vain. Au final j'ai décidé de continuer à être un trou du cul, mais en ayant malgré tout des bonnes notes. Je ne voulais pas foutre mon avenir en l'air pour eux. Mais j'étais un véritable démon, leur en faisant voir de toutes les couleurs. Dès qu'ils partaient en vacances en amoureux, j'organisais les plus grosses soirées à la maison. Itachi était hors de lui, il ne pouvait pas réviser. Mais il ne pouvait rien y faire, il était impossible pour lui de virer toutes les personnes présentes à lui tout seul. Et à leur retour de vacances, mes parents découvraient leur domicile sans dessus-dessous. Evidement, je prenais une bonne raclée de la part de mon père, mais j'en avais rien à cirer. Il est venu me chercher plusieurs fois au poste de police après des bagarres qui avaient dégénérées. Ce cinéma a duré jusqu'à la fin du lycée, après je suis parti vivre en collocation avec mes meilleurs potes. J'en avais ma claque de ma famille, je ne voulais plus vivre sous le même toit d'eux.

— Tu me les présenteras un jour ? demande Sakura hésitante.

Euh.... Bonne question. Qu'elle rencontre mes parents ne me dérange pas, mais est-ce qu'eux auront le privilège de rencontrer mon adorable copine ? Hummm ... Peut-être pourrais-je leur présenter Sakura, ça leur en boucherait un coin, surtout à mon père. Combien de fois l'ai-je entendu dire : "Il trouvera jamais de copine, il a couché avec toutes les filles de la région ! Qui voudrait de lui ?!" Bien sûr, il exagère. Je n'ai pas baisé toutes ses filles, mais mon paternel me croit incapable d'avoir une relation sérieuse. "Il n'aime que lui" "Il aime avec sa bite, pas avec son coeur" Pour lui, je suis un cas sentimentale, pour qui, il est impossible de tomber amoureux. Alors, pourquoi pas lui présenter Sakura, qu'il puisse voir à quel point il à tort. Je suis capable d'aimer, j'ai un coeur malgré ce qu'il a l'air de penser. Mais, une chose est sûr, elle ne rencontrera jamais mon frère ! JAMAIS !

— Le mois prochain... Je pourrais te présenter à mes parents si tu le souhaites.

— Vraiment ? s'exclame-t-elle surprise.

— Oui, souris-je.

— Oh oui, je veux !!

Elle a l'air toute excitée par la nouvelle. Je ne comprends pas pourquoi. Elle a aussi envie que ça de rencontrer ma famille ? Ah, sans doute un truc de gonzesse. Après le repas, je vais appeler Naruto, j'ai deux mots à lui dire à ce clown.

Nous sommes le jour J ou plutôt le soir S. Et oui, je vais rencontrer les parents de mon adorable petite copine. Nous sommes en route vers leur maison. C'est moi qui conduis, c'est préférable, les filles au volant ce n'est pas trop ça. Elles ne savent pas conduire, c'est bien connu ! Quand j'ai une voiture devant moi qui n'avance pas, c'est soit une femme, soit une personne âgée. D'après Sakura, il nous reste un peu moins de cinq minutes de route, alors elle profite de ce laps de temps pour me briefer avant la fameuse rencontre.

— Surtout, tu ne parles pas de nos rapports sexuels, aucune allusion ! prévient-elle.

— Oh, c'est dommage, je voulais savoir si ta mère adorait autant la levrette que toi, taquiné-je.

Pour toute réponse, elle me donne une tape sur l'épaule. Je sais que je suis maladroit, mais quand même. Il ne me viendrait pas à l'esprit de raconter comment je baise Sakura à son père. J'imagine la scène. Nous sommes à table, en train de manger le délicieux repas que nous à préparer la mère de ma copine. Et là, je prends la parole : "Je ne sais pas pour votre femme, mais votre fille, qu'est-ce qu'elle aime ma bite ! Elle en redemande toujours, la coquine ! La dernière fois, je l'ai prise sur mon bureau, elle a hurlé de plaisir sous mes coups de reins" Je crois que son père me tuerait sur-le-champ, avant de m'enterrer démembré dans le jardin. Je tiens à ma vie, alors je vais éviter ce genre de bêtise. Quoique très tentante pour la vanne.

— Ma mère adore les lapins, n'hésite pas à la faire parler sur ce sujet.

Ok, c'est noté. Penser à parler de lapinous.

— Mon père est fan de foot et de Johnny Halliday.

Plus ringard, c'est possible ? Je ne vais quand même pas chanter du Johnny pour lui faire plaisir... Par contre le foot, j'adore ça. Je devrais réussir à me le mettre dans la poche.

— Voilà, c'est la maison blanche, là, m'informe Sakura en pointant l'habitation du doigt.

Je me gare dans l'allée et éteins le contact. La maison est grande, avec une très jolie décoration extérieure style japonais. Saku' m'informe qu'un paysagiste s'en est occupé. Il a vraiment fait un super boulot. Une fois devant la porte d'entrée, Sakura l'ouvre en nous annonçant.

— On est là, avertit-elle.

Sa mère sort de la pièce d'à côté, avec un joli tablier rose bonbon. Physiquement, elle ne ressemble pas beaucoup à Sakura, elle a de long cheveux rouges et des yeux bleus foncés. Elle est radieuse, un sourire illumine son visage. Elle replace rapidement une mèche rebelle derrière son oreille. Elle me scrute instant avant de me serrer dans ses bras pendant quelques secondes.

— Oh, enchanté Sasuke ! Naruto nous a beaucoup parlé de toi.

Naruto ? Euh, ça ne devrait pas être "Sakura nous a beaucoup parlé de toi" ? Qu'est-ce que ce fumier de Naruto a bien pu leur raconter. J'espère qu'il n'a pas été trop méchant à mon sujet, afin de se venger. Ça serait un moyen plutôt efficace de mettre fin à ma relation avec sa sœur, relation qu'il n'approuve pas du tout.

Quelques secondes plus tard, un homme aux cheveux blonds et aux yeux bleus débarque dans la pièce. Il me toise quelques instants. Il est le portrait craché de Naruto avec vingt ans de plus et son attitude, je suppose qu'il s'agit du père de ma copine. Il marmonne un petit "bonsoir" entre ses dents et me tend sa main que je saisis. Ok, après le frère protecteur, voici le papa. Je sens que la soirée va être longue, j'ai l'impression d'être une proie et qu'au moindre impair, il me bondira dessus.

Nous sommes tous les quatre réunies à table. La mère de Sakura vient de servir les entrées, une petite bouchée à la reine. Délicieuse ! Ma copine ne m'a pas menti, Mme Uzumaki est un vrai cordon bleu. Son père me verse un verre de vin rouge, sans me demander mon avis. Bon, je suppose que je n'ai pas le choix, je dois picoler avec beau papa. Je me retiens de grimacer à la première gorgée. Soit son vin est dégueulasse et il m'a servi sa plus mauvaise bouteille, soit il n'y connaît rien en vin. Néanmoins pour sauver les apparences et me faire accepter, je me force à boire ce jus de chaussette. Si je ne vomis pas en rentrant, j'aurai de la chance !

— Ça fait combien de temps que tu fricotes avec ma fille ? demande Mr Uzumaki.

Et bien, on peut dire qu'on entre dans le vif du sujet.

— Combien de temps on se fréquente ? je reprends. Hum... Quatre mois environ.

— Hum, c'est tout récent, affirme-t-il. C'est sérieux entre vous ? Ou tu t'amuses avec ma fille ?

Je ne lui dis pas que pour moi, quatre mois c'est un record, car je n'ai jamais été en couple de ma vie. Enfin si, une fois, mais je décide d'oublier cette mauvaise expérience. Je ne sais pas ce que Naruto a pu lui raconter, mais il est très méfiant à mon sujet. Il pense vraiment que je m'amuse avec elle ? Si je n'étais pas sérieux, est-ce que je serais là, en face de lui, le cul sur cette chaise ?

— Papa, soupire Sakura. Arrête ça.

— Quoi donc ma chérie ? demande son père d'un air innocent.

— Tes questions débiles, répond Sakura en le fusillant du regard.

— Sakura, tu connais ton père. Il s'inquiète pour sa petite fille, sourit Mme Uzumaki. Par contre, mon chéri, ne gâche pas le dîner avec ton interrogatoire.

Sainte Mme Uzumaki, merci ! Que Dieu vous bénisse. Me voilà sauvé des questions légèrement embarrassantes de son mari, enfin presque.

— J'espère que tu sais mieux tenir ta troisième jambe que ce petit con de Saï, grogne le père de Sakura.

— Papa ! gronde ma copine.

— Minato ! s'offusque Mme Uzumaki.

— Quoi ? Ce petit con à de la chance, si Sakura ne m'avait pas retenu je lui aurais arraché ses petites couilles avant de lui mettre dans la bouche, rugit-t-il.

Je ne réponds rien, la tournure de ce repas me met un peu mal à l'aise. Comme je m'y attendais, Mr Uzumaki ne m'aime pas beaucoup. Il est très méfiant à mon sujet. Il doit penser que je suis comme l'ex de Sakura et que je ne suis pas un mec sérieux qui va faire souffrir sa fille. Pourquoi diable, les beaux gosses devraient-ils être tous infidèles ? Je ne ferais jamais ça à ma copine. Si je devais ressentir l'envie ou le désir de la tromper, je la quitterais avant. Il est hors de question que je sois un salaud comme Saï. Contrairement à lui, je respecterais Sakura.

— Bon, je vais chercher le plat, annonce Mme Uzumaki. Chéri, je compte sur toi tenir ta langue pendant mon absence, avertit-elle.

Son mari laisse échapper un ronchonnement, mais se tait. Il règne alors un silence de mort à table, personne n'ose prendre la parole. Je réfléchis un instant et me lance.

— Vous regardez le foot Monsieur Uzumaki ?

Son regard sévère se pose sur moi, il laisse échapper un petit "Mouais". Sakura lève les yeux au ciel, agacée par le comportement de son père. Je tente d'approfondir malgré tout le sujet, en lui demandant son équipe préférée. Il marmonne encore sa réponse entre ses dents. Je sens que la soirée va être longue... Je fais une dernière tentative.

— J'ai été très attristé par la mort de ce cher Johnny, soupiré-je.

Je jette un œil au père de Saku et je vois que j'ai toute son attention cette fois.

— Oh oui, un grand homme est parti trop tôt. C'était un pilier, avec une sacré voix. Nous avons perdu un vrai chanteur... Maintenant, on a des Kenji machin et des Christophes avec sa voix de canard... La musique se perd. Son dernier album posthume va bientôt sortir, je vais l'acheter et l'écouter toute la journée. Il a fait tellement de grands titres comme "Marie", "Requiem pour un fou" ou encore "l'Envie". Y a tellement de chefs d'œuvres, impossible de tous les citer.

Et bien, une vraie pipelette le père Uzumaki quand on lui parle de Johnny. Il ne s'arrête plus ! Un moulin à paroles ! Je crois que j'ai marqué quelques points. Je souris tandis qu'il continue son monologue, acquiesçant par moments et répondant "oui" à d'autres. La mère de Sakura revient de la cuisine avec un plat dans les mains, les sourcils froncés.

— Oh non, voilà qu'il est parti sur Johnny... Chéri, stop !

— Mais ça intéresse Sasuke, il adore Johnny aussi, s'exclame-t-il.

Euh non pas vraiment, mais si ça peut me faire apprécier par Mr Uzumaki, je vais me mettre à aimer Johnny. Demain je commande un T-shirt avec sa tête dessus !

— Et bien; vous en parlerez une autre fois ! soupire-t-elle.

Elle dépose le plat sur la table et nous sert. Une cuisse de je ne sais quel animal, avec de bons petits légumes. Soudain, la conversation avec Sakura me revient en tête, sa mère adore les lapins.

— Oh, c'est du lapin, Mme Uzumaki ? J'adore le lapinou ! Quand on était enfant, avec mon frère, on en avait un chacun : Chocolat et Pistache. Une fois bien dodus, mon père les a égorgés pour les manger. C'était délicieux ! Un vrai régal ! je souris.

Trois paires de yeux écarquillés sont rivés sur moi. Sakura me donne un coup de pied sous la table. Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dis de mal ?

— Ma mère adore les lapins VIVANTS, m'informe ma copine en appuyant sur le dernier mot. On n'en mange pas dans la famille.

Oups ! Putain, elle ne pouvait pas préciser que c'était des lapinous de compagnie et non dans l'assiette ! Mme Haruno me sourit malgré ma maladresse et commence à manger. Je l'imite. Au moins, avec la bouche pleine, je ne risque pas de sortir des conneries. Quelle est l'expression déjà ? Tourner sept fois la langue dan sa bouche avant de parler ? Dans mon cas, ça serait plutôt dix. Sakura raconte ses dernières semaines de boulot, quand sa mère me demande ce que je fais. Je lui parle donc, avec plaisir, de mes études d'ingénieur. Je jette un coup d'œil à son père, et je vois qu'il écoute attentivement. Serait-il impressionné par ma grande intelligence ?

Sakura finit par reprendre la conversation en parlant de son frère. Mon téléphone, posé sur la table à manger, attire mon attention : l'écran s'allume m'informant l'arrivé d'un message. J'y jette rapidement un coup d'œil discret. Le texto vient de ma mère.

"Itachi est revenu de son voyage à l'étranger aujourd'hui. Il vient manger demain, tu seras là ? Ça ferait très plaisir à maman d'avoir ses enfants réunis à table"