Passion - Chapitre XIV

 

 

Dès que la sonnerie a retenti, j'ai vu le corps de Sasuke se crisper. On peut dire qu'il est tendu comme un string ! Madame Uchiwa esquisse un sourire et se lève d'un bond. Elle a l'air aux anges, contrairement à son fils qui affiche une mine lugubre. Cache ta joie, mon chéri.

 

 Le voilà, s'exclame-t-elle.

 

Sur ces mots, elle quitte le salon et nous laisse seuls en compagnie de son mari. Le silence règne dans la pièce, personne ne parle. Je n'ose pas prendre la parole, je suis bien trop intimidée par le père de Sasuke. Et ce dernier n'a pas l'air de vouloir décrocher un seul mot. Quelques minutes plus tard, Madame Uchiwa et Itachi entre dans la pièce pour mon plus grand soulagement. Cette ambiance mortuaire commençait à devenir gênante et pesante. 

 

 Hello la compagnie, salue Itachi. 

 

Il fait la bise à chacun d'entre nous, excepté à Sasuke. Il lui tend la main que mon copain rejette sans ménagement en le fusillant du regard. Le repas s'annonce orageux.

 

 Sasuke, gronde son père. 

 

— Il ne devait même pas être là, s'énerve Sasuke. Je ne peux pas me le voir en peinture, ça ne rentrera jamais dans vos têtes ?! 

 

 C'est ton frère, se lamente leur mère.

 

 Oui, mon frère qui a couché avec ma copine il y a quelques années ! Vous l'avez oublié ça aussi ?! aboie-t-il hors de lui.

 

 

J’aperçois Itachi qui détourne le regard, gêné et blessé. Je sais qu'il s'en veut. J'ai pu comprendre en discutant avec lui qu'il tenait à son petit frère et qu'il regrette le mal qu'il lui a fait par le passé. Néanmoins, je pense qu'il nous manque une pièce du puzzle, je suis persuadée qu'il nous cache quelque chose. Peut-être est-ce mon instinct féminin ou mon sixième sens, mais je sens qu'un truc cloche dans cette histoire. Je ne vois pas Itachi coucher avec la petite amie de son frère, il n'est pas aussi stupide. Il savait ce qui en découlerait si Sasuke l'apprenait, d'autant plus que c'est lui qui lui a avoué la vérité. Pourquoi prendre le risque de se faire détester par son frangin ? Pour une nuit sans lendemain ? Pour une fille croqueuse de diamants ? Ça ne colle pas. Quelque chose m'échappe, mais quoi ? Que nous caches-tu Itachi ?

 

 Sasuke, passe à autre chose ! Ça fait six ans, bon sang ! gronde Monsieur Uchiwa.

 

 Ton père a raison, renchérit sa mère. Il serait temps de pardonner ton frère.

 

— Vous m'avez fait venir pour quoi au juste ? Pour rencontrer Sakura ou pour me forcer à me réconcilier avec lui devant elle ?  crache-t-il.

 

 Non, pas du tout ... Nous...

 

— Maman, la coupe Itachi en posant une main sur son épaule. Laisse tomber, je vais y aller. Visiblement, ma compagnie ne plaît pas à tout le monde... Je passerais vous voir demain midi.

 

 Non, proteste Mikoto, les larmes aux yeux. Reste... 

 

 Alors c'est moi qui pars, intervient son fils cadet.

 

— Sasuke ! m'écrié-je.

 

Je lui attrape le bras et le force à me regarder. Je croise son regard noir, cette situation le met hors de lui. Le voir ainsi me peine, mais fuir les problèmes et plus particulièrement son frère, ne ressoudera rien. Il est temps qu'ils crèvent l'abcès, qu'ils parlent comme deux adultes. Je sais que c'est ce que souhaite Itachi, même si Sasuke n'est pas encore prêt pour ça. Mais le sera-t-il un jour ? Cette haine qu'il garde en lui le ronge petit à petit de l'intérieur. Il doit laisser son passé derrière lui, même s'il ne pardonne pas son frangin. 

 

 S'il te plaît, restons. Pour ta mère, ça lui tient tellement à cœur, chuchoté-je. Tu n'as pas besoin de parler à ton frère, ignore le si tu veux, mais reste. Fais comme s'il n'existait pas, mais ne fuit pas. Montre que tu es un adulte mature, souris-je.

 

Il reste silencieux quelques secondes. Il réfléchit à mes mots et il sait, au fond de lui que j'ai raison. Mikoto serait triste et déçue si un de ses fils partait de la maison et ne profitait pas du dîner qu'elle avait préparé. J'ai pu comprendre que Sasuke fait tout pour éviter les repas en famille dès l'instant où Itachi est présent. Si j'étais maman, je n'aimerais pas non plus que mes enfants soient en froid et se déchire ainsi.

 

— On reste, mais je veux qu'Itachi soit à l'autre bout de la table, informe Sasuke.

 

 C'est gentil que tu m'autorises à manger dans la même pièce que toi, taquine gentiment Itachi.

 

Sa remarque lui vaut un regard noir de la part de son frère. Itachi, ne pousse pas le bouchon trop loin, Sasuke est tendu et menace d'exploser d'un moment à l'autre.

 

 Crois-moi, si ça ne tenait que moi, tu mangerais sur la cuvette des toilettes, s'agace mon copain.

 

 Sasuke, dis-je gentiment.

 

Madame Uchiwa affiche un grand sourire, très satisfaite de la présence de ses deux fils pour le repas. Leur père garde un visage neutre, impossible de savoir s'il est ravi ou non. Peut-être même qu'il s'en fiche.

 

 Ne t'inquiète pas, vous ne serez pas à côté, le rassure sa mère.

 

J'aperçois comme un petit sourire sur les lèvres d'Itachi. Je suis persuadée qu'il est ravi que son frère reste. Si je n'étais pas là, ce n'est ce qui se serait passé malheureusement. Sasuke serait parti furieux et n'aurait pas toléré son frangin à table. Quand il veut, c'est une vraie tête de mule !

 

 

Nous sommes assis à la salle à manger, Sasuke à mes côtés avec ses parents face à nous. Itachi quant à lui, a trouvé place en bout de table. Il jette régulièrement des coups d’œil discret à son frère, mais ce dernier refuse catégoriquement de tourner la tête vers lui. Madame Uchiwa nous amène l'entrée.

 

 Soupe forestière au chou-fleur et au caviar, annonce-t-elle fièrement.

 

Elle me sert trois bonnes louches dans un gros bol en porcelaine. Sasuke aurait peut-être dû lui dire que j'étais maladroite et qu'il fallait mieux éviter les trucs qui cassent. J'espère que son service ne coûte pas un bras. J'attrape le récipient avec beaucoup de précaution et le pose délicatement devant moi. C'est à ce moment que je remarque la tripotée de couverts. Par Merlin, c'est une blague ? Quatre fourchettes, couteaux et verres et deux cuillères. Un de chaque m'aurait largement suffit, à quoi peuvent bien servir les autres ? A planter mon voisin si celui-ci me tape sur les nerfs ? C'est plutôt dangereux. J'ai envie de me cacher sous la nappe, qui en passant à l'air d'être en coton de très bonne qualité avec des broderies probablement faite à la main.

 

— Très jolie nappe, Madame Uchiwa, complimenté-je.

 

— Merci, Sakura. C'est un cadeau de ma mère, lors de notre mariage. Nous en avons pris grand soin, sourit-elle. Et appelle moi Mikoto !

 

Bordel, je n'ai pas intérêt à y faire la moindre tâche ! Je lance un regard discret à mon chéri qui tourne la tête au même moment. Tout semble normal pour lui, bien sûr, il a l'habitude de ce genre de repas depuis son enfance. Moi pas. J'ai l'impression d'être une paysanne invité à la table du roi. Pour le potage, ça devrait aller, il n'y a que deux cuillères, une à soupe et à café. Mais pour la suite, cela va se gâter sérieusement !

 

— Ça va ? me demande-t-il doucement.

 

Non. Je ne me sens pas à ma place du tout ! Sa mère est adorable, mais je suis complètement à l'ouest dans leur code. Aussi bien vestimentaire que dans l'art de la table. J'esquisse malgré tout un petit sourire pour faire bonne figure.

 

 Oui, dis-je simplement.

 

Je prends une cuillère avant de la porter à la bouche avec un petit peu d'appréhension. C'est la première fois de ma vie que je mange du caviar, même s'il est mixé dans le potage. Je ne suis même pas sûre de le sentir !

 

 Tu aimes Sakura ? me demande gentiment Madame Uchiwa.

 

— Oui, c'est délicieux ! Sasuke je compte sur toi pour me faire ta recette de famille à la maison, dis-je en souriant.

 

— Ce n'est pas Sakura qui cuisine ? s'offusque Monsieur Uchiwa.

 

Euh... Ça veut dire quoi ça ?! Cette vieille réplique de macho à deux balles. Il est encore coincé à l'époque de sa grand-mère où c'était un sacrilège qu'un homme mette un pied dans la cuisine et pire encore touche une casserole ?!

 

 Nous cuisinons tous les deux. Si je rentre trop tard ou si je suis fatiguée, parfois Sasuke fait à manger, informé-je.

 

J'ai envie d'ajouter "Et il n'en est pas mort", mais je m'abstiens. Une grimace apparaît sur le visage de Monsieur Uchiwa. Visiblement ma réponse ne lui a pas vraiment plus.

 

— C'est bien, sourit Mikoto. 

 

 Non, ce n'est pas bien, grommelle son époux. Si Sakura est incapable de cuisiner, qu'ils embauchent une cuisinière !

 

Je suis outrée et vexée par ses propos, mais je ne le montre pas. Je comprends l'utilité de tous ces couverts, j'ai envie d'utiliser sa tête comme cible et de lui lancer les fourchettes et couteaux en guise de fléchette. Intérieurement je suis en colère, mais je garde un visage impassible avant de répondre calmement.

 

 Nous pouvons nous occuper nous-même de nos repas, nous n'avons pas d'argent à mettre dans une aide cuisinière.

 

 Papa, arrête. Ça nous convient très bien comme ça, ne te mêle pas de nos affaires, merci. 

 

Il jette un regard sévère à son fils et ouvre la bouche pour répondre quand sa femme dépose sa main sur son bras pour l'interrompre.

 

 Chéri, mange ton potage il va refroidir. 

 

Il pousse un léger soupir avant de se concentrer sur sa soupe. C'est ça, tais-toi et mange. Et bien, pour un homme macho, il se fait mener par le bout du nez par sa femme. Ce n'est clairement pas lui qui porte la culotte dans le couple ! Désolé Sasuke, mais ton père est un con.

 

— Ouais, mange ton potage vieux schnoque, marmonne tout bas mon chéri.

 

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un petit sourire en mettant la cuillère dans ma bouche. Heureusement qu'il ne tient pas de son père, sinon je crois qu'à l'heure qu'il est, je l'aurais déjà enterré derrière l'immeuble. Sans déconner, il a toujours été macho ou la vieillesse l’a rendu con ? J’espère pour Mikoto que son mari est plus aimable dans l’intimité.

 

Je jette un coup d’œil à Itachi, ce dernier semble ailleurs, perdu dans ses pensées.

 

 Alors Sakura, Sasuke m’a vaguement parlé de ton frère. C’est un de ses meilleurs amis, quelle coïncidence !

 

 C'est sûr que je ne m’attendais pas a tomber amoureuse de notre cher Sasuke, ris-je. Notre première rencontre n’a pas été très bonne, il était aussi froid que notre congélateur !

 

Mon petit ami me lance un regard noir en me donnant un petit coup de coude dans les côtes. 

 

 Quoi ? C’est vrai, tu ne me regardais pas et m’ignorais totalement. J’ai cru avoir la peste !

 

 Mais non, j’étais juste intimité par ta beauté, sourit-il.

 

 Vous avez l’air de bien vous entendre, je n’ai jamais vu Sasuke comme ça. Pas même lorsqu’il était avec cette dinde d’Haruka.

 

Je vois l’homme à mes côtés se tendre et afficher une grimace à l'évocation de son ex. Quant à moi, je me retiens de sourire, visiblement Madamde Uchiwa ne porte pas cette fille dans son cœur.

 

 On peut éviter de parler de cette ... chose, lâche Sasuke.

 

 Moi, je le trouve pâlichon, il n’a pas l’air très en forme, intervient Monsieur Uchiwa.

 

Sous entendu " Sakura ne prend pas bien soin de lui". Du moins, c'est que je semble percevoir à travers ses mots. Je me tourne vers mon petit ami, qui au contraire, semble plutôt bien. Je trouve que l'amour lui va à merveille, il n'a jamais été aussi beau. 

 

 Ah ça... c’est parce que nous avons fait du sport intense toute la nuit, lance Sasuke.

 

Oh, mon Dieu ! J'ai envie de mourir ! Je dois me retenir pour ne pas me cacher sous la table. Je donne énergiquement, mais discrètement un coup de pied à mon petit ami. Cette fois, c'est moi qui lui lance un regard noir. Bordel, il est tombé sur la tête ?!  Itachi qui jusqu'à maintenant était resté silencieux, part dans un fou rire. Je jette un coup d’œil aux parents de mon débile de petit ami. Mikoto sourit timidement tandis que son époux, estomaqué, regarde Sasuke. Ce dernier n'a pas l'air de se rendre compte qu'il a choqué son vieux père macho, il mange tranquillement le reste de sa soupe comme s'il ne venait pas de lâcher une énorme connerie.

 

Il finit par lever les yeux de son assiette et aperçoit par la même occasion, la tête de son père.

 

 Quoi ? demande-t-il avec son air innocent. Tu croyais quand même pas que j'attendrais le mariage ? Au contraire, tu devrais être content que ton fils est une vie sexuelle épanouie. 

 

Un large sourire s'affiche sur le visage d'Itachi, tandis que je baisse le regard honteuse. Sasuke, j'espère que tu t'étoufferas avec un bout de pain, ça t'évitera de sortir des trucs aussi embarrassant. J'ai encore plus envie de mourir, lorsque le regard sévère de Monsieur Uchiwa se pose sur moi. Euh... il ne croit quand même pas que j'ai sauté sur son fils et que je l'ai dépucelé quand même ? Car Sasuke n'a besoin de personne pour utiliser son pénis, il avait même tendance à le laisser traîner dans tous les vagins avant notre rencontre. 

 

 Je prends la pilule, on se protège, ajouté-je.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens obligée de me justifier alors que je ne devrais pas. Notre vie sexuelle ne regarde que nous, enfin, ça c'était avant que l'autre âne ne l'étale bêtement lors de mon premier repas chez ses parents. J'en connais un qui va se la mettre derrière l'oreille toute la semaine !

 

 Manquerais plus qu'ils nous ponde un marmot, ronchonne Fugaku en levant les yeux au ciel.

 

Euh, je ne crois pas être une poule, du moins pas aux derniers nouvelles. Je ne pond pas des œufs et encore moins des gosses. Vu sa réaction, j'ai hâte de lui annoncer une grossesse dans les années à venir.... Néanmoins, comme depuis le début de cette soirée, je peux compter sur cette chère Mikoto.

 

 Moi, j'en serais ravis, sourit-elle. J'ai bien essayé de caser notre beau et gentil Itachi, mais j'ai fais chou blanc. Il n'en aimait aucune, se lamente-t-elle.

 

 Maman, je suis assez grand pour me trouver une fille tout seul, soupir Itachi. 

 

— C'est pas une femme qui lui faut, mais un homme à cette tapette, lance Sasuke.

 

Cette fois, ce n'est pas son père qui lève les yeux au ciel, mais moi. Bon sang, il n'en loupe pas une lui. Il a mangé quoi ce matin ? Je lui écrase violemment le pied avec mon talon, ce qui me vaut un regard noir.

 

— Sasuke ! On ne parle pas de son frère comme ça, s'énerve Fugaku.

 

— Laisse papa, dit ITachi d'un ton lasse. 

 

 On ne couche pas non plus avec la copine de son frère, pourtant il l'a fait ! crache-t-il en fusillant Itachi du regard. Pourquoi tu as fait ça, hein ? T'avais la bite en feu ? Tu ne pouvais pas juste te branler au lieu de mettre ta petite bite dans le vagin de ma copine ?! 

 

 Sasuke ! Surveille ton vocabulaire, gronde son père rouge de colère.

 

 Sasuke, arrête s'il te plait, le supplié-je.

 

Je veux juste passer une bonne soirée avec ma belle-famille, est-ce trop demandé ?  Mon copain attrape son verre de vin qu'il envoie valser à l'autre bout de la pièce avant de quitter la pièce en furie. Je suis immobile, sous le choc. Je ne l'ai jamais vu dans cet état, ni être aussi violent et impulsif. Je m'excuse et m'éclipse à la recherche de Sasuke. Mais le temps que je reprenne mes esprits, ce dernier a disparu. Introuvable. Je l'appelle à l’intérieur de la maison, au rez-de-chaussée, puis dehors. C'est à ce moment que je réalise que la voiture à disparu. Il est parti avec, en me laissant ici, seule. Les larmes me montent aux yeux. Cette soirée était un cauchemar, nous n'aurions pas dû rester. Je n'aurais pas dû non plus l'inciter à manger avec son frère, sachant qu'il le détestait mais j'étais à mille lieux d'imaginer ce qu'il se passerait. Je m'écroule sur les marches du perron, en pleure. Je n'arrive pas à croire qu'il m'ai planté là, chez ses parents.

 

Je sens une main se poser délicatement sur mon épaule, je me retourne en pensant y voir Mikoto, mais je me retrouve nez à nez avec Itachi. Il a l'air désolé et triste.

 

 Je suis désolé Sakura, s'excuse-t-il.

 

J'essuie tant bien que mal mes joues baignées de larme avant de répondre.

 

 Ce n'est pas à toi de t'excuser, tu n'as rien fait de mal, souris-je faiblement. Sasuke a merdé, il n'aurait jamais dû réagir comme ça...

 

 C'est encore un gamin, il a encore besoin de grandir.

 

Il s'assoit à mes côtés sur les marches du perron. Il dépose sur mes épaules mon manteau et me tend un mouchoir. Je l'attrape avec plaisir en le remerciant. 

 

 Qu'est-ce que tu lui caches ? demandé-je en fixant un point imaginaire au loin. 

 

 Que veux-tu dire ? s'étonne-t-il

 

 Je ne te connais pas encore bien, mais je sais que tu caches quelque chose à Sasuke à propos de cette soirée avec Haruka. Qu'est-ce que c'est ? 

 

Il me dévisage surpris, en silence pendant quelques minutes.

 

 Qu'est-ce qui te fait croire que je cache quelque chose ? 

 

— L'intuition féminine, souris-je.

 

Il pousse un soupire. 

 

 Tu es plus perspicace que mon propre frère, rit-il. 

 

— Tu le craches ton morceau oui ou non ? demandé-je gentiment.

 

 Il esquisse un sourire avant de prendre la parole. 

 

— Elle était enceinte de Sasuke, lâche-t-il dans un soupir.

 

 Quoi ?

 

Les battements de mon cœur et ma respiration s’accélèrent. J'ai mal entendu... Il n'a pas pu prononcer ces mots.

 

 Elle était enceinte de Sasuke, répète-t-il. J'ai jamais pu encadrer cette fille, et ce, dès le départ. Quand mon frère nous la présenté, j'ai tout de suite su qu'elle allait lui briser le cœur. Elle ne l'aimait lui, mais l'argent qu'il avait par mes parents. J'ai essayé de le prévenir, tout comme notre mère, mais il n'a écouté personne. Je ne te l'apprends pas, Sasuke peut être une vraie tête de mule !  Un soir, j'étais en boîte avec des potes et devine qui débarque ? Haruka. Elle voulait absolument me parler, soit disant, c'était urgent. Evidemment, je l'ai envoyé chier cette pétasse et c'est à ce moment qu'elle a lâché sa bombe : " je suis enceinte de Sasuke" J'ai cru que j'allais la tuer. Cette petite salope s'était arrangée pour se faire mettre en cloque par mon frère. Ni une, ni deux, je suis allé chercher mes affaires et nous sommes rentrés à la maison. Je savais que mes parents n'étaient pas là ce week-end-là et que mon frangin était à l'anniversaire de son pote, Naruto, ton frère. 

 

 Tu n'as pas pensé qu'elle mentait ? 

 

 Bien sûr que j'y ai pensé. Elle a sorti un test de grossesse positif de son sac, mais ça pouvait très bien ne pas être le sien. Ou alors Sasuke pouvait ne pas être le papa. Il y avait plusieurs possibilités, mais je n'avais pas le choix que de la prendre au sérieux. Je ne pouvais pas prendre le risque de l'ignorer, si c'était vrai, elle aurait pu mettre la vie de mon frère en l'air. Alors je l'ai écouté. Elle ne voulait pas d'un gamin comme Sasuke en guise de petit ami et de père pour son enfant - s'il y avait vraiment un fœtus dans son ventre -. Ce soir-là, je me suis rendu compte d'une chose, je devais tout faire pour éloigner cette personne toxique de mon frangin ou elle allait finir par ruiner sa vie. Je lui ai proposé d'avorter en échange de dix mille euros, une partie de l'épargne que j'avais sur mon livret. Elle a tout de suite accepté mon offre, bien sûr.

 

Itachi s’aperçoit de ma surprise et esquisse un faible sourire. Il a sacrifié une telle somme d'argent pour se débarrasser de l'ex petite amie de son frère.

 

 Je devais la dégager de la vie de Sasuke, j'aurais tout fait pour ça. Crois-le ou pas, mais il est ce que j'ai de plus précieux dans ce monde. En tant qu’aîné, il était de mon devoir de protéger mon cadet. Elle a accepté de prendre l'argent, d'avorter et de quitter mon frangin à une seule condition : qu'on couche ensemble. Soi-disant pour avoir une raison valable de le quitter, mais ce n'était qu'une excuse. Depuis le début de sa relation avec lui, je voyais bien les regards et les positions provocantes qu'elle adoptait en ma présence. Comme je te l'ai dit plus tôt, j'aurais tout fait pour décrocher cette sangsue de mon frère. Alors j'ai accepté car je savais que Sasuke e lui pardonnerait jamais.

 

 A toi non plus...

 

 Non...

 

 Tu as pris le risque de te faire détester par ton frère pour éjecter Haruka de vos vies ? Tu aurais pu coucher avec elle discrètement, sans lui dire ensuite. Vous n'en seriez pas là aujourd'hui...

 

 Je n'aime pas les mensonges et puis, en plus que cela fasse parti de ses revendications, cela était nécessaire pour que Sasuke la déteste afin qu'il ne cherche pas à la reconquérir. Il devait être au courant pour qu'Haruka le largue et qu'il lâche l'affaire. Le positif dans cette histoire, c'est qu'elle a tenu parole et qu'on ne l'a jamais revu. Il n'a jamais cherché à la retrouver non plus, il la détestait tellement. 

 

 Mais toi aussi du coup... 

 

— Oui, sourit-il tristement. Mais je ne le regrette pas, sinon à cette heure-ci, je ne sais pas où on en serait. Si c'était à refaire, j'agirais de la même façon. Je préfère qu'il soit avec toi, plutôt qu'avec cette garce.

 

Je pourrais le prendre comme un compliment, mais malheureusement, tout le monde serait mieux que cette fille. Je comprends maintenant pourquoi Itachi est tombé dans les griffes d'Haruka et pourquoi il a couché avec. Il l'a fait pour son frère, quitte a se faire détester par celui-ci.

 

 Tu n'as jamais pensé qu'elle pouvait revenir te réclamer encore plus d'argent ?

 

 Si, mais elle ne l'a pas fait. Je pense qu'elle a dû mettre le grappin sur un fils à papa. Le pauvre, je le plains, mais bon, je préfère que ça soit lui plutôt que mon frère.

 

 Pourquoi tu n'as pas avoué la vérité à Sasuke ? demandé-je.

 

 Il ne m'aurait jamais cru, soupire-t-il. Et puis, il refusait catégoriquement de me parler, pendant des années il m'a évité comme la peste. Et puis, j''ai décidé de partir en Europe car la situation devenait trop difficile pour ma mère.

 

— Et pour toi, dis-je doucement.

 

 Et pour moi aussi, confirme-t-il. Ce n'était pas facile de voir cette haine féroce dans son regard...

 

— Tes parents sont au courant ? Ils savent la vérité ? 

 

 Oui, je leur ai tout avoué. C'est pour ça qu'ils n'aiment pas trop quand on évoque cette histoire. Ma mère a essayé de nombreuses fois de me convaincre de tout dire à Sasuke, mais j'ai refusé. Il n'était pas prêt à rouvrir la page de cette tragédie. Et puis, à ton avis, comment il réagirait en apprenant ce qu'il s'est réellement passé ? me demande-t-il d'un air sérieux.

 

 Je ne comprends pas, dis-je perdue. Il serait heureux et ne t'en voudrait plus, non ?

 

 Il me hait depuis cinq ans, il m'a tout mis sur le dos. S'il apprenait la vérité, il ne m'en voudrait plus à moi, mais à lui-même. Il se blâmerait et culpabiliserait de tout ce qu'il nous a fait subir, à nos parents et à moi, son frère. Il ne serait plus la victime dans cette histoire, il endosserait en quelque sorte le mauvais rôle. Celui qui s'est comporté comme un connard envers sa famille, injustement. Je te l'ai dit, Sasuke manque de maturité, il a encore besoin de grandir.

 

Je comprends là où veut en venir Itachi, en effet la situation est délicate. Il pourrait transférer une partie de la haine qu'il éprouve pour son frère sur lui-même. Savoir qu'il a passé tant d'années à haïr son frangin alors qu'en réalité il l'a aidé...

 

 Est-ce que tu sais si elle était véritablement enceinte ? 

 

— Non et on ne le saura jamais. Cette fille était capable de n'importe quoi pour l'argent, donc c'était possible.

 

 Et si c'était vrai et qu'elle n'avait pas avorté ? demandé-je soudainement effrayée. 

 

La peur de la voir revenir dans la vie de Sasuke avec son enfant me provoque des frissons dans tous le corps. Mon dieu, si elle avait gardé le bébé et qu'il était véritablement de mon copain... Je n'ose même pas aller jusqu'au bout de ma pensée, bien trop apeurée par cette supposition. 

 

 Elle ne reviendra pas ici, Sakura. Ou alors qu'elle essaye, je lui ruinerais sa vie et la détruirais, dit-il sérieusement.

 

J’espère sincèrement que tu as raison Itachi et qu'elle ne réapparaîtra pas dans la vie de Sasuke. Je n'ai pas envie d'avoir un nouveau problème à gérer, j'aimerais d'abord m'occuper de la relation fraternelle des Uchiwa.

 

 

 

 Il y a autre chose que je voulais te demander, tant qu'on est dans les confessions, commencé-je.

 

 Je t'écoute, dit-il en esquissant un sourire.

 

 C'est à propos de ton père et Sasuke, il m'a un peu parlé de son passé et il a toujours eu l'impression de ne pas être aimé par son papa. 

 

Je n'ai pas le temps de donner plus d'explications, je suis interrompu par le rire d'Itachi. J'ai loupé un épisode, je crois. J'ai dit quelque chose de drôle ? Devant ma perplexité, le jeune homme s'excuse avant de prendre à nouveau la parole.

 

 Putain, ces deux-là sont vraiment pareils ! s'exclame-t-il.

 

 Je ne comprends pas, dis-je perdu.

 

 Je vais tout t'expliquer, mais avant, rentrons au chaud. Si tu choppes un rhume à cause de moi, Sasuke ne m'adressera plus jamais ne serait-ce qu'un regard, taquine-t-il.

 

Il se redresse avant de me tendre la main pour m'aider à me relever. Je le suis jusqu'à la cuisine, où il me propose de prendre place sur le bar. Je souris avant de m'y attabler. Itachi me dépose un verre d'eau et une petite assiette avec un fondant au chocolat. Il me prend par les sentiments là !

 

 Le dessert, explique-t-il. Celui que Sasuke a loupé à cause de sa petite crise. 

 

 Tant pis pour lui, il ne sait pas ce qu'il rate ! souris-je en mettant une première cuillère de chocolat dans la bouche.

 

Itachi se sert la même chose avant de prendre place à mes côtés. 

 

 Bon, en ce qui concerne la relation de notre père et Sasuke, il faut que tu saches une chose. Il t'en a peut-être déjà parlé, mais notre mère a une santé fragile et tombe souvent malade. Si un microbe traîne, tu peux être sûre qu'elle va le choper. S'il y a une chose qu'on ne peut retirer à notre paternel, c'est l'amour qu'il porte à sa femme. Il l'aime d'un amour sincère et passionnel, il ferait tout pour elle. Je suis sûr qu'il mourrait pour elle. Malheureusement, sa deuxième grossesse l'a beaucoup affaiblie. La naissance de Sasuke a été un coup dur pour elle, elle est tombée très malade suite à son accouchement. Il ne s'en souvient pas évidemment, il n'était qu'un nourrisson. Mon père par contre s'en souvient très bien, car il a bien cru perdre la femme de sa vie ce jour-là. Malgré lui, je pense qu'il en a voulu à Sasuke. 

 

 Mais il n'y est pour rien ! m'offusqué-je. Il n'était qu'un bébé !

 

 Je sais, mais tu sais, l'amour peut parfois altérer notre jugement et notre raison. L'homme est compliqué et ce qu'il ressent encore plus. Ma mère étant alitée, c'est notre père qui s'est occupé de Sasuke. Seulement, ce dernier piquait des crises et se mettait à hurler dès que papa le touchait. A bout de quelques mois, à bout, il a engagé une nourrice et tout s'est bien passé. Le bébé capricieux a arrêté ses colères. Je te laisse deviner la conclusion que notre paternel en a tiré.

 

 Il a pensé que Sasuke ne l'aimait pas et le rejetait, dis-je doucement.

 

 C'est ça, sourit-il. Et c'est encore le cas aujourd'hui. Il pense que son propre fils ne l'aime pas et vise versa. Alors qu'il ne s'agit qu'en fait de plusieurs malentendus. Tu connais Sasuke, c'est une sacrée tête de mule et bien, c'est génétique ! Notre père, c'est le même, ce qui fait qu'ils en sont là aujourd'hui à cause de leur entêtement. Notre paternel n'a jamais été à l'aise avec lui, il ne savait pas vraiment comment se comporter ou agir. Il y a un autre incident à prendre en compte, je crois que mon frère n'en a pas souvenir, il n'en a jamais fait allusion. Peut-être l'a-t-il oublié parce qu'il était trop jeune ou alors le traumatisme a été trop violent. 

 

 Que s'est-il passé ? demandé-je curieuse.

 

 Un accident. Sasuke devait avoir trois ans, il était en voiture avec notre père. J'avais décidé de rester avec maman, nous n'aimions pas qu'elle reste toute seule alors je lui tenais compagnie. Je ne sais plus d'où ils revenaient, mais ce jour-là, il pleuvait à flots sur le chemin du retour. Il a perdu le contrôle de sa Mercedes et ils ont percuté violemment un autre véhicule. Sasuke a été blessé est transporté aux urgences. Il s'en est sorti avec une légère commotion cérébrale et quelques égratignures. Papa s'est ai beaucoup voulu, il a eu peur de perdre son fils. Et surtout, il s'est senti coupable ses blessures. Après ce triste incident, il a commencé à réellement prendre ses distances. Par la suite, il n'a vraiment plus su comment agir avec son enfant. Mon frère est persuadé qu'il ne l'aime pas, mais ce ne sont pas mes dessins qui sont rangés précieusement dans un de ses tiroirs de son bureau. Notre père ne l'avouera probablement jamais, mais je pense sincèrement que son préféré ce n'est pas moi, dit-il en souriant.

 

Je suis surprise par ses révélations, mais en même temps touché. J'ai suis émue pour Sasuke. Lui qui a toujours pensé que son père ne l'aimait pas, ce n'est pas du tout le cas. Au contraire, il a même conservé les dessins qui lui a fait en étant petit. J'aimerais tellement l'appeler pour lui annoncer tout ça, mais je me retiens. Actuellement, j'ai plutôt envie de lui botter l'arrière-train, plutôt que de lui annoncer une bonne nouvelle. Son comportement est inadmissible et je compte bien lui dire ma façon de penser. Comment a-t-il pu partir en me laissant seule ici ?! 

 

— Je vais te raccompagner chez toi, annonce Itachi. En tant que gentleman, je ne peux te laisser rentrer à pied. 

 

— Merci, souris-je.

 

 

Je me suis excusée auprès des parents de Sasuke et j'ai remercié Mikoto pour l’invitation. Cette dernière s'est dite ravie de notre rencontre et qu'elle espérait me revoir très vite. Je n'ai pu m’empêcher d'esquisser un sourire, cette femme était adorable ! Y a pas à dire, Sasuke ne tient pas d'elle, mais de son père. Quel caractère de cochon, je n'en reviens toujours pas ! Quand je vais le choper celui-ci, il va entendre causer du pays !  Itachi me ramène gentiment jusqu'à l'appartement.

 

 Voilà, je crois que c'est là.

 

— Merci, c'est très gentil de ta part de m'avoir raccompagné. Tu me sauves la vie, je ne sais pas ce que j'aurais fait... 

 

— De rien, je n'allais pas laisser une demoiselle en détresse, sourit-il. Par contre, décrispe toi. Ne laisse pas cette histoire te rendre malade, Haruka ne reviendra pas. Tu vas pouvoir massacrer Sasuke et te réconcilier avec tranquillement, taquine-t-il.

 

J'aimerais bien penser à autre chose, mais j'ai ce mauvais pressentiment qui ne me quitte pas. Je ne sais pas où ni quand, mais le ciel ne va pas tarder à me tomber sur la tête. Comment je le sais ? Appelons ça l'intuition féminine ! Néanmoins, je ne veux pas inquiéter Itachi, le pauvre à déjà ses problèmes avec Sasuke. Et ce dernier à un gros souci qui arrive, il porte des talons aiguilles et il s'appelle Sakura.

 

 Tu as raison, je vais aller prendre un bon bain chaud et décompresser, souris-je.

 

 Tu vois, tu as déjà dans l'optique de réconciliation, observe-t-il.

 

 Je reformule : je vais aller prendre un bon bain chaud et décompresser, pendant que Sasuke agonisera sur le carrelage froid de la salle de bain, ricané-je.

 

Itachi part dans un éclat de rire. J'esquisse un sourire. Au début, je ne l'appréciait pas beaucoup, mais aujourd'hui ça va mieux. Il est gentil, bienveillant et attentionné. Je l'aime beaucoup. Sasuke a de la chance d'avoir un frère comme ça. Enfin, ça, il ne le sait pas encore. En parlant de frangin, je devrais peut-être appeler le mien pour avoir un peu de ses nouvelles à cette tête de mule.

 

 Bonne séance de boxe.

 

Il griffonne rapidement quelque chose sur un papier qu'il me tend ensuite. Je jette un rapide coup d’œil surprise et comprends de quoi il s'agit.

 

 C'est mon numéro, sourit-il. Si jamais tu as un souci ou si tu as besoin de parler, je suis là.

 

 Merci Itachi, c'est gentil. Je ne manquerais pas de t'appeler pour m'aider à déplacer le cadavre de Sasuke, blagué-je.

 

J'ouvre la portière et m'extirpe de la voiture. Le froid qui m'assaille fait rougir mes joues. Je salue Itachi d'un geste de la main et me dirige en courant vers l’appartement. J'ouvre la porte et pénètre dans l'entrée sombre et silencieuse. 

 

 Sasuke ? 

 

 Sasuke ? crié-je. 

 

Mais seul le silence me répond. Il ne serait encore pas rentré ? Je pensais qu'il était parti de ses parents pour venir ici, je suis surprise de trouver le lieu désert. Peut-être ne m'a-t-il pas entendu et qu'il dort profondément dans sa chambre ? Je m'y précipite et je suis déçue de voir son lit vide. Bon sang, ou est-il ? La colère me monte petit à petit. Où diable cet imbécile s'est-il rendu après sa crise ? J'espère sincèrement qu'il n'est pas retombé dans ses travers et qu'il n'a pas rejoint des potes en boite pour se changer les idées. Je fouille rapidement dans mon sac à main et sors mon téléphone. Je cherche "Mon chéri <3" dans mes favoris et appuyer sur "appeler". Au bout de quelques sonneries, je tombe sur la messagerie. Bonn peut-être qu'il n'a pas entendu, je vais ressayer. Cette fois, le répondeur de Sasuke me répond à la deuxième sonnerie. J'ouvre la bouche estomaquée. Ce connard a rejeté mon appel ! Bordel, Sasuke, tu ne le sais pas encore, mais tu es un homme mort. 

 

J'hallucine... Monsieur pète un plomb chez ses parents et me plante là-bas et maintenant, il m'ignore ?! Je pars dans un fou rire nerveux. Soudain, l'image de mon frère m'apparaît. Mais oui ! Il doit l'avoir rejoint. Ni une, ni deux, j’appelle mon frère qui décroche rapidement.

 

 Salut, c'est moi , dis-je bêtement.

 

 Oh, Saku', ça fait un moment. Qu'est-ce qui se passe ? 

 

 Sasuke est avec toi ? demandé-je.

 

 Euh... non. Je suis chez Hinata, on vient de rentrer du restaurant. Pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? 

 

 On a été manger chez ses parents, sauf qu'à un moment, il a pété un câble à cause de la présence de son frère. Il s'est barré en me laissant seul là-bas. Je ne sais pas où il est....

 

 Je déteste dire que j'ai raison, mais j'avais raison. Ce mec est un connard avec les filles, il ne changera pas ! Largue cette merde et trouve-toi un gars bien.

 

— C'est ton meilleur pote ou ? J'ai un doute là...

 

 Plus depuis que j'ai appris qu'il baisait ma sœur dans mon dos, crache.

 

Ah, cette tête de mule !!! Il est borné et rancunier, ce n'est pas possible !! Il va rester bloquer sur cette histoire combien de temps ? Je pousse un soupir avant de répondre.

 

 Ecoute, je ne lance pas un débat sur notre relation là, je veux juste savoir si tu sais où il est ...

 

 T'es encore là-bas ? demande-t-il. 

 

 Hein ? Où ?

 

 Chez ses parents.

 

 Ah, non. Itachi m'a ramené à l'appartement.

 

 Ce putain d'appart, j'aurais jamais dû t'y amener... On n'en serait pas là aujourd'hui, râle-t-il. Tu devrais changer d'Uchiwa, prend le grand frère, il a l'air cool. Puis il est sacrément beau gosse !

 

— Mais c'est fini oui ! m'agaçé-je. Bon, on se voit la prochaine fois, je vais te laisser puisque tu ne sais pas où est Sasuke. Bonne soirée, a plus !

 

Je raccroche et pousse un long soupir. Je retente d'appeler mon copain, mais cette fois e tombe directement sur la messagerie. Il a éteint son portable. Je me sens rejetée et seule, je ne comprends pas pourquoi il m'ignore. Je n'ai rien fait qui puisse le mettre en colère. Il ne me reproche quand même pas de lui avoir demandé de rester manger chez ses parents ? Je pose négligemment mon téléphone sur le bureau et pars à la salle de bain me démaquiller. En revenant dans la chambre, je jette un coup d’œil à l'écran de mon portable. Je suis triste et déçue de ne pas avoir de nouvelles de mon petit ami. Je pars me coucher avec un gros poids sur le cœur et en imaginant le pire sur ce que peux faire Sasuke en ce moment.

 

 

 

Je suis réveillée par des bruits provenant de l'entrée. J'attrape mon téléphone : 3h00 et zéro message. Peut-être est-ce lui qui rentre ? Je ne sais pas s'il a bien fait de se ramener, il va entendre causer du pays ! J'attrape mon peignoir que j'enfile en marchant. Des voix me parviennent au loin.

 

 Putain mec, t'es lourd ! 

 

...

 

 Lève-toi, je vais quand même pas te porter jusqu'à ton lit. 

 

Je découvre Shikamaru et Sasuke dans l'entrée. Ce dernier est rond comme une queue de pelle. Génial ! Il est assis contre le mur, à moitié en train de dormir. Va-y roupille la belle au bois dormant, tu vas voir le réveil qui t'attend. Mon dieu, j'ai envie de le massacrer ! Il m'a planté chez ses parents pour aller boire comme un trou. Sasuke tu vas me le payer ! Je vais te rafraîchir les idées et te faire dessaouler en deux secondes.

 

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandé-je à Shika.

 

 Il m'a appelé, il avait besoin de boire un verre. Un dîner de famille difficile avec son frère, je crois. Il a un peu trop bu et voilà le résultat, soupire-t-il.

 

— Merci, de l'avoir ramené, dis-je avec un grand sourire. Tu peux m'aider à le transporter ? 

 

 Bien sûr.

 

On passe nos bras sous ses épaules pour le soutenir et on se dirige vers la salle de bain. Je pousse la porte avec mon pied.

 

 Tu ne l'amènes pas au lit ? s'étonne-t-il.

 

 Non. Je vais l'aider à reprendre ses esprits avant.

 

Il hausse les épaules et le dépose sur le carrelage froid de notre douche à l'italienne. Je lui ôte son manteau et fouille ses poches de jeans à la recherche de son portable. Je le prends pour le déposer sur le meuble, à l'abri. Il manquerait plus que je sois obligée de lui racheter un portable à ce con.

 

 Tu peux partir, je m'occupe du déchet, souris-je. 

 

Il semble hésiter et jette un regard inquiet a son ami. Il a raison de s'en faire, si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais déjà fracassé le crâne de mon imbécile de copain avec le pommeau de douche. Bordel, quelle idée de boire autant ?! Quel gamin, je vous jure ! Itachi avait raison à son sujet, il a besoin de grandir !

 

 Tu peux y aller, tout va bien se passer. Tu le re verra vivant, le rassuré-je.

 

Il esquisse un sourire.

 

 Bonne chance.

 

Je ne sais pas s'il s'adresse à Sasuke ou à moi, mais je le remercie. Il quitte la pièce et quelques secondes plus tard, j'entends la porte de l'appartement claquer. Bon, à nous deux maintenant le poivrot !

 

J'oriente le jet vers le visage de l’ivrogne assis devant moi et tourne le mitigeur. Sasuke sursaute au contact de l'eau et semble décuver en deux secondes. Il se couvre les yeux avec sa main et tente de se relever, sans succès. Il retombe lourdement sur le carrelage. Quel spectacle affligeant.

 

 Arrête ! T'es complètement folle ma parole ?! cri-t-il.

 

 Moi ?! Folle ?! m'égosillé-je. Bordel Sasuke ! Ouvre tes yeux et allume ton petit poids qui te sert de cerveau. Qui est complément ivre au point de ne pas tenir debout ? Qui a été ramené ici par son ami ? Qui a planté sa petite amie chez ses parents, hein ? Qui ?! hurlé-je.

 

Je tourne le mitigeur pour arrêter l'eau et m'accroupis face à lui. Le regard noir, j'empoigne le col de sa chemise blanche.

 

 Ecoute-moi bien petit merdeux, il est vraiment tant que tu arrêtes de penser à ta petite personne et que tu grandisses ! Traite-moi encore une fois de folle ou insulte moi et je t'étrangle avec le tuyau du pommeau de douche, c'est compris ? menacé-je.

 

Pour la première fois de ma vie, j'arrive à clouer le bec à Sasuke. Il ne réplique pas, il ne moufte pas. Il me dévisage surpris et m’observe en silence. De toute façon, je suis sûre qu'il sait qu'il a merdé en beauté ce soir et qu'il ferait mieux de la fermer.

 

 Tu vas te doucher pour enlever cette ignoble odeur d'alcool et tu vas aller dormir. Evidemment, je refuse de partager le même lit que toi, alors débrouille toi. Baignoire, canapé ou chambre de Shika ou Naruto. Je m'en fiche. 

 

Il ouvre la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sort. Un bruit dégouttant suivit d'une odeur répugnante. Je lève les yeux au ciel. Ce con a vomi. Heureusement qu'on est dans la douche et qu'il n'a pas régurgité le contenu de son estomac sur le tapis du salon. Je pousse un soupir. Je prends le pommeau de douche et tourne le mitigeur. Je nettoies rapidement les bêtises de Sasuke. Avant d'éteindre l'eau, j’asperge encore une fois ce dernier.

 

 Hé ! proteste-t-il. 

 

 Bon, je vais dormir. Il est trois heures du matin passé, j'ai passé une soirée de merde grâce à toi et je suis claquée. Alors tu m'excuses, mais je vais aller me recoucher. 

 

Je ne le laisse même pas le temps de répondre, je sors de la salle de bain en claquant la porte. Il fait ses conneries tout seul comme un grand alors qu'il se démerde. Ma patience à ses limites et Sasuke les a atteintes ce soir. Je n'ai pas envie de discuter avec lui maintenant sous peine de commettre un meurtre. Depuis qu'il est parti de chez ses parents, je ne cesse d'aller de déception en déception. Le pompon a été de le voir ramené par Shikamaru, après s'être enfilé je ne sais combien de verres. Je suis épuisée par cette soirée. Nous parlerons demain si je suis de meilleure humeur et il a intérêt à préparer des excuses en béton. Il va devoir ramer pour que je lui pardonne son comportement.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Ayumi (lundi, 08 avril 2019 00:53)

    *soupire* ... Je comprendrais jamais les gens qui essayent d'oublier en buvant... C'est ridicule et ça sert tellement à rien u.u
    Bon ok je bois pas c'est facile a dire mais bon...
    Pour l'histoire du frerot je suis contente, je l'aimais bien en vrai ^^
    Mais je sens que tu vas nous faire un coup de pute xD ahahah
    Intuition féminine comme tu dis mdr