Dracula - Chapitre XII

- AME -

 

Je sens sa présence derrière moi, mais je ne me retourne pas. Je fixe toujours le caveau familiale devant moi.

 

— Amé, qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il.

 

J'entends le bruit de ses pas se rapprocher. Il doit être à moins d'un mètre maintenant, mais je n'arrive pas encore pas à lui faire face. J'ai la gorge nouée, je ne sais pas quoi lui dire ni même par quoi commencer. Je redoutais tant cette discussion, mais maintenant qu'il est là, je ne peux plus y échapper. Les larmes ne tardent pas à me monter aux yeux. Je cligne rapidement des paupières pour les ravaler, je ne veux pas déjà craquer. Je prends mon courage à deux mains et me retourne enfin pour l'affronter. Mes yeux croisent son doux regard noisette. Il est si beau, là devant moi, tiré à quatre épingles. Pourquoi diable n'est-il pas comme pas ? Humain ? Une larme s'échappe et coule lentement le long de ma joue.

 

— Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiète-t-il. Tu as mal ? Ta blessure te lance ?

 

Il fait un pas en avant, mais instinctivement, je recule. Je dois maintenir une distance suffisante entre nous, c'est impératif. L'attirance et l’alchimie qu'il y a entre nous est déjà difficile à combattre, alors je préfère garder un périmètre de sécurité.

 

— Oui, soufflé-je.

 

— Retournons à l'hôpital, ordonne-t-il.

 

Il franchit l'espace qui nous sépare à une vitesse déconcertante et m'attrape le poignet. Je suis surprise par sa soudaine rapidité, j'ai eu l'impression qu'il s'était téléporté, là, devant moi. Est-ce un de ses supers pouvoirs dont j'ignorais l’existence jusqu'à présent ? 

 

— Non, m'étranglé-je.

 

Je proteste aussi bien contre le fait de retourner me faire examiner que par ce contact inattendu. Je me dégage gentiment de sa prise et soutiens tant bien que mal son regard perplexe. 

 

— Ça ne servirait à rien. Ce n'est pas à la tête que j'ai mal, mais ici....

 

Je joins le geste à la parole et pose ma main contre ma poitrine.

 

— J'ai mal au cœur Dra, gémis-je.

 

— Au cœur ? répète-t-il.

 

— Oui, atrocement mal, soufflé-je.

 

— Comment ça ? Ça te fait quoi ? panique-t-il.

 

— Je t'ai toujours reproché tes mensonges, mais je me rends compte que je ne suis pas plus honnête que toi. Et moi qui te faisais la morale, je suis bien stupide.

 

—  De quoi tu parles Amé ? Je ne comprends rien à ce que tu racontes....

 

Il m'observe en silence pendant quelques secondes avant de reprendre la parole, furieux.

 

—  Je le zigouiller ! Je vais aller tuer ce médecin de pacotille ! Il a minimisé la chose, tu as reçu un plus gros traumatisme à la tête qu'il ne le dit. Allons à l'hôpital, tu vas aller refaire des examens et moi, je vais aller dire deux mots à ce charlatan ! Je vais écrire une lettre à son supérieur, il ne perd rien pour attendre celui-là.

 

J'esquisse un sourire. Décidément, quand il s'agit de moi, il perd rapidement son sang-froid. Ça m'a toujours beaucoup amusé et touché. Mais je décide d'ignorer ce qu'il vient de dire et je poursuis.

 

— Je sais qui tu es, ou plutôt ce que tu es, Dra. Enfin, je devrais peut-être t'appeler Alucard ?

 

Son visage se décompose. Il passe de la panique à la surprise, puis enfin à la peur. Il  est choqué que j'ai pu prononcer son prénom, celui que sa mère lui à donner à sa naissance, il y a plus d'un siècle. J'attends qu'il parle, qu'il dise un mot, mais seul le silence me répond. Il est pris au dépourvu et semble incapable de trouver ses mots. Il entrouvre la bouche puis la referme, et ce plusieurs fois. Alors je poursuis à sa place.

 

 Cela fait des semaines que j'ai assemblé toutes les pièces du puzzle. Je t'ai menti, mais je me suis surtout menti à moi-même. J'ai fais semblant de ne rien savoir, de ne rien comprendre, parce que c'était plus facile. Je ne pouvais pas admettre l'horrible vérité, c'était trop dur. Dra... ou Alucard ? Je ne sais même plus quel prénom utiliser... Nous ne sommes pas du même monde, nous sommes deux espèces différents, comme le jour et la nuit. Et pourtant, sans savoir tout ça, je suis éperdument tombée amoureuse de toi. Je suis une femme tout ce qu'il y a de plus banale qui pensait avoir des sentiments pour un homme normal. Quelqu'un qui pourra vieillir à mes côtés, mais c'est impossible pour toi, n'est-ce pas ? demandé-je tristement.

 

Il me fixe en gardant le silence, il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, car nous connaissons tous les deux la réponse. Cela fait plus d'un siècle que le temps s'est arrêté pour lui et qu'il a cessé de vieillir. Il est bloqué dans cette enveloppe corporelle depuis si longtemps.

 

— Depuis combien de temps as-tu cette apparence ? Comment pourrais-je me tenir près de toi ? Tu seras toujours aussi jeune et beau, alors que moi, je serais vieille et ridée ? Tu me regarderas dépérir et mourir sans rien pouvoir y faire. Je n'ai pas de supers pouvoirs, je suis juste Améthyste. Une femme humaine et mortelle. D'ailleurs je te rappelle qu'un accident à bien failli me coûter la vie. 

 

 Et j'en aurais été dévasté, se lamente-t-il.

 

 Je le sais, mais malheureusement, c'est ce qui arrivera dans le futur. Tu finiras par me perdre. Tu auras le cœur brisé et moi, je serais très triste de te laisser seul derrière moi. Te savoir malheureux et dévasté par ma mort, je ne peux pas l'accepter. Je ne pourrais jamais me résoudre à t'abandonner sur cette terre. Notre histoire est aussi impossible que celle de Roméo et Juliette, elle était terminé avant même d'avoir commencé. Pourquoi est-ce que je suis tombée amoureuse d'un vampire ? soufflé-je tandis qu'une nouvelle larme dévale le long de ma joue avant d'être rejointe par une autre.

 

 Je suis désolé Amé, je n'ai pas choisi d'être ce que je suis, s'excuse-t-il tristement. On ne m'a pas vraiment laissé le choix...

 

La douleur que je lis sur son visage me fait l'effet d'un coup-de-poing dans le ventre. Je ne veux pas le blesser, ni lui faire de mal. J'aimerais tellement que tout soit si simple... 

 

  La seule solution pour que nous soyons ensemble, serait que je sois comme toi, que tu me transformes.

 

 Il n'en est pas question, s'empresse-t-il. Je refuse. Je ne peux me résoudre à t'infliger ce que tout cela implique.

 

  A l'heure actuelle, je n'envisage pas cette option non plus. Je n'en ai pas le courage. Ça serait trop de changement, trop d'inconnu... Je suis complètement perdue, Dra. Jusqu'à il y a encore quelques heures, j'étais résolue à te repousser et à t'éviter, mais tu as fait voler en éclat toutes ses résolutions. Maintenant que je t'ai en face de moi, j'ai juste envie de me réfugier dans tes bras et ne jamais te quitter. Que le temps s'arrête et qu'on reste tout les deux, dans notre bulle.

 

 Même si tu avais choisi de me fuir, je ne t'aurais jamais laisser faire Amé. Tu es à moi. Je t'aurais poursuivis jusqu'au bout du monde s'il le fallait.

 

En un battement de cils, il se retrouve devant moi et pose sa paume contre ma joue. Je sursaute légèrement à ce contact pour le moins inattendu. Il se jette sur mes lèvres et m'embrasse fougueusement. Je place mes mains contre son torse et essaye de le repousser tant bien que mal.

 

— Nous n'avons pas fini de parler, dis-je contre sa bouche.

 

 Nous parlerons plus tard, chuchote-t-il.

 

 Tu triches, gémis-je.

 

Il en profite pour glisser sa langue qui rejoint la mienne. Ce baiser fiévreux et passionnément m'enivre. Cet homme est ma drogue, je ne sais pas ce que je ferais loin de lui. Je me rends compte à quel point j'ai été stupide de penser que je pouvais partir à des kilomètres. Je profite de ce précieux instant, de nos corps enlacés. J'en oublierais presque le lieu où l'on se trouve. Soudain, je reprends mes esprits et ouvre les yeux sous le choc. Merde ! Le cimetière ! Nous sommes en train de nous galocher devant la tombe de ses parents. Oh mon dieu ! Je ne sais pas où je trouve cette force sur-humaine, mais j'arrive à repousser Dracula. Il m'interroge du regard.

 

 C'est gênant, expliqué-je.

 

— Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on s'embrasse, dit-il perdu.

 

 Non, mais devant tes parents et ta sœur. J'ai l'impression qu'ils nous regardent.

 

Il jette un regard au caveau avant que ses yeux noisette croisent les miens. Il esquisse un sourire.

 

— Tu sais qu'il n'y a que des os là-dedans ? taquine-t-il.

 

Je ne réponds rien et me contente de lui tirer la langue. Il m'attrape le poignet et me tire à travers le cimetière. J'essaye tant bien que mal de suivre ses pas de girafes. J'ai l'impression d'être un bourriquet qui s'obstine à pourchasser un étalon. Une fois les grilles franchies, il me plaque brusquement contre le mur en pierre. Je suis surprise par le désir que je lis dans son regard. Celui-ci se pose sur mes lèvres pendant quelques secondes avant de remonter. Il approche son visage du mien, mais reste à distance afin de ne pas effleurer mes lèvres. J'ai compris son petit jeu, il me teste. Il veut que je craque la première et c'est ce que je fais. Je l'attrape par le col de son manteau et l'attire contre moi. Ma bouche s'écrase contre la sienne et je savoure à nouveau ce doux contact. Je le sens sourire, satisfait de lui. Il répond à mon baiser avant de l'approfondir en y glissant sa langue. Je sens une chaleur grandir en bas de mon ventre avant de prendre une douche froide. Oui, oui, ceci n'est pas une métaphore. Nous venons de recevoir de l'eau dans la figure. Nous nous séparons en clignant des yeux, surpris, avant de tourner la tête. Une mamie nous dévisage méchamment, un seau métallique vide à la main.

 

 Petits vauriens ! Vous n'avez pas honte de procréer contre le mur de ce lieu sacré ?! nous sermonne-t-elle. 

 

Dracula m'attrape la main avant de crier. 

 

 Cours Amé ! 

 

Nous nous élançons sous les injures de la vieille dame. Nous rions comme deux enfin en nous dirigeants vers la voiture. Difficile de croire qu'il y a encore quelques minutes, nous avions une discussion sérieuse et que j'avais mal au cœur. Dra s'installe côté conducteur tandis que je m'assois sur le siège passager.

 

 Tu ne veux pas que je conduise ? Je me souviens que tu as calé à répétition la dernière fois que nous sommes aller au drive du McDo, taquiné-je.

 

 Amé, tu peux me dire où j'ai retrouvé ta voiture hier ? sourit-il.

 

— Dans un fossé, avoué-je en grimaçant.

 

 Bon, rentrons. Nous devons parler et j'ai des choses à t'avouer, dit-il en retrouvant son sérieux.

 

Il démarre et prend la route en direction du château. Je suis pressée d'enfin savoir tout ce qu'il me cache depuis des années, je vais enfin savoir qui il est vraiment.

 

 

 

A peine avons nous franchis la porte d'entrée que Dra s'écoulent contre le battant en bois. Les yeux fermés et le visage crispé, il respire bruyamment. C'est à ce moment que je remarque qu'il sue à grosses gouttes. Paniquée, je m'approche et m'accroupis à ses côtés. Je repousse ses cheveux et pose délicatement ma main contre son front.

 

 Mon dieu, Dra ! Tu es brullant, m'exclamé-je. 

 

 Ça va passer... Laisse-moi quelques secondes et je monterais m'allonger dans ma chambre, dit-il en grimaçant.

 

 Qu'est-ce qui t'arrives ? Tu es en manque de sang ? m'inquiété-je.

 

 L'eau, souffle-t-il. 

 

 Quoi ?

 

Je mets quelques secondes avant de percuter. Mais oui, quelle idiote ! Le seau d'eau que nous a jeté la vieille dame. Le pauvre en subi le contre coup. Il a tellement dû prendre sur lui pour ne rien laisser paraître jusqu'à présent. 

 

 Je vais t'aider, appuies-toi sur moi.

 

Je passe un bras sous son épaule et l'aide à se relever. Et bien, c'est qu'il pèse lourd le bougre ! Anne déboule dans le couloir quelques secondes plus tard.

 

 Oh mon dieu ! Que s'est-il passé ?! demande-t-elle en posant sa main contre sa bouche. 

 

 Il a reçu de l'eau dans le visage, indiqué-je. 

 

— Comment est-ce arrivé ?

 

 Euh... dis-je en rougissant.

 

— On s'en fou de comment ça s'est produit, ronchonne Dracula. J'ai besoin de me reposer, c'est tout ce qu'il a à savoir. 

 

 Il faut vous reposer. Amé, aide moi à le monter dans sa chambre.

 

 

 

Dracula est allongé au chaud, sous ses draps. Anne s'occupe de lui faire un porridge à la cuisine tandis que je veille sur lui. J'enroule avec précaution une poche de glace dans une petite serviette. Je la pose ensuite délicatement sur son front bouillant. J'approche ma main et effleure doucement les pourtours de son visage du bout des doigts. Je n'aime pas le voir dans cet état, souffrant. Un petit gémissement s'échappe de sa bouche tandis qu'il grimace de douleur. 

 

— Ça va aller, Dra, dis-je bêtement.

 

Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Je me sens impuissante et c'est affreusement frustrant. Je suis assise là, sur une chaise à côté de son lit à le regarder gémir. J'aimerais avoir un médicament magique qui le guérisse en quelques secondes, mais malheureusement, il n'existe pas. Car Dracula n'est pas humain, la douleur qu'il éprouve est dû à sa condition de vampire et son problème avec l'eau. Il ne pouvait pas être intolérant au gluten comme certains d'entre nous ? Non, lui, il a trouvé un truc bien embêtant. Nous ne pourrons jamais aller à la piscine ou à la mer en amoureux.

 

Je remets en place la serviette qui est sur le point de tomber. Anne arrive quelques secondes plus tard, chargé d'un plateau qu'elle dépose sur le deuxième chevet. 

 

 Il le mangera quand il sera réveillé. Il ne va pas mourir, t'inquiète pas. Va te reposer aussi un peu Amé.

 

J’acquiesce d'un mouvement de tête et part en direction de ma chambre. Au moment ou je ferme la porte, mon téléphone sonne. Je l'attrape et lis que l'écran : Jess. Je souris avant de décrocher.

 

 Coucou ! 

 

 Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiète-t-elle. Je ne t'ai pas vu au réfectoire ce midi et Julie m'a dit que tu n'étais pas en classe. Amé qui loupe les cours ?! Il va pleuvoir des grenouilles !

 

 Calme-toi Bozo le clown, ris-je. J'ai eu un petit accident de voiture dimanche alors je suis restée au lit pour me reposer.

 

Je décide de ne pas lui parler de mon court séjour à l'hôpital, je préfère ne pas l’inquiéter inutilement. Je vais bien maintenant et c'est l'essentiel.

 

 Oh merde ! T'es sûre que ça va ? 

 

 Oui, je reviens demain plus en forme que jamais, la rassuré-je.

 

 Super ! Bon, je te mets au courant maintenant avant que tu ne le découvres à ton retour en cours, commence-t-elle.

 

 Qu'est-ce qui se passe ? demandé-je soudainement soucieuse.

 

 Il y a eu un nouveau meurtre.

 

 Quoi ?! m'écrié-je. C'est une blague ?

 

 J'aimerais bien, mais je ne rigole pas. Une fille sans vie à été découverte sur les coups de onze heures, dans les toilettes des filles. Comme l'étudiante du bal, celle-ci à été vidée de son sang. Les flics sont venus à l'école, je ne te dis pas le gros bordel ! Tout le monde était paniqué, certaines ont même peur d'être les prochaines. Et je les comprends, car moi aussi je vais finir par flipper. Un taré rode dans le coin et semble plutôt sûr de lui ! 

 

Je suis bouche bée, incapable de dire quoi que ce soit. Je ne m'attendais pas à avoir un coup de fil pareil. J'aurais préféré une bonne nouvelle du style " Le coupable a été arrêté " et non "une nouvelle victime a été découverte". Encore une si jeune personne à laquelle on a pris son avenir. 

 

 Amé ? Allo la terre ici la Lune ! 

 

 Désolé, j'étais ailleurs. Tu disais ? 

 

 Cette fois, il y a une nouveauté. D'après ce que le père de Julie lui à dit, il y avait une inscription écrite avec du sang sur une porte d'une cabine. Tu te rends compte ? Ce malade mental prend même le temps de faire des graffitis !

 

 Monsieur le meurtrier laisse des petits mots doux à la police ? ironisé-je.

 

 Apparemment, mais ils sont largués. Ils ne comprennent pas le sens du message. Ils font encore des rechercher pour essayer de trouver sa signification.

 

 Il a écrit quoi notre poète ? demandé-je curieuse.

 

 Alu. Juste ce mot. A-L-U. Ça veut dire quoi sérieux ? Aluminium ? Allumer le feu ? 

 

Oh mon dieu ! Je suis choqué et abasourdi par ce que vient de mettre Jess. L'inscription n'a pas été laissé là pour la police, ça ne leur est pas destiné. C'est Dra qui est visé dans l'histoire ! Je mettrais ma main à couper que notre meurtrier a écrit Alu pour Alucard. Les victimes sont vidées de leur sang pour la simple et bonne raison que leur assassin est un vampire ! La police n'arrivera jamais à mettre la main sur le tueur, ils ne savent même pas ce qu'ils cherchent. Les pièces du puzzle s'assemblent petit à petit. 

 

Bon sang ! Et Dra qui est toujours inconscient dans sa chambre, je ne peux ni le prévenir, ni l’interroger. Il connaît ce vampire, car il est la cible ou la cause de ses massacres. Je dois lui parler et lui raconter tout ce que Jess vient de m'apprendre.

 

— Amé ? Ca va ? 

 

 Oui, oui. Je suis sous le choc, je m'attendais pas à ça.

 

— T'es sûre que tu ne devrais pas aller à l'hôpital ? Tu as peut-être un trauma crânien, car tu as l'air complètement à l'ouest.

 

 J'ai fais quelques examens et tout va bien,ne t'inquiète pas. Ecoute, on se voit demain à l'école, je dois y aller. 

 

— Repose-toi bien, à demain Amé.

 

Je raccroche et jette mon téléphone sur le lit. Ça ne sert à rien d'aller voir Dra pour lui soutirer des informations, il doit probablement encore être inconscient. Je dois être patiente et le laisser récupérer avant de tirer cette histoire au clair. J'enlève mon pantalon et me glisse sous le lit afin de me reposer comme Anne me l'a suggérer plutôt. Une petite sieste d'une heure me fera le plus grand bien. Malheureusement, je ne trouve pas le sommeil, cette histoire de tueur vampire hante mes pensées.

 

 

 

Il est huit heures lorsque Jess passe me prendre. Elle m'a gentiment proposé hier soir de venir me chercher au manoir étant donné que je n'ai plus de voiture pour le moment. J'ai bien pensé à emprunter celle de Dra, mais je ne suis pas sûre qu'il aurait apprécié que j'emprunte son petit bijou. 

 

J'ouvre la portière passagère et me glisse sur le siège.

 

 Salut, souris-je. Encore merci d'être mon chauffeur, tu me sauves la vie.

 

 De rien. Et toi ? Ca va mieux, remise de ton accident ? demande-t-elle.

 

 Ca va. Un peu fatiguée et éprouvée par les événements, répondé-je en baillant.

 

La nuit a été très longue. J'ai passé une bonne partie à veiller sur Dra et pour la première fois, je l'ai vu boire du sang. Il a réclamé péniblement sa dose vers trois heures du matin, que je suis allée chercher dans sa petite cachette. Le cachottier ! Je n'avais jamais imaginé qu'il avait une planque dans le manoir où il se gavait d'hémoglobine. J'ai attrapé rapidement une de ses poches dans le réfrigérateur et je suis remontée en quatrième vitesse pour lui rapporter le plus rapidement possible. Je ne sais pas pourquoi, mais j'imaginais que ce liquide serait miraculeux et qu'il serait remis après l'avoir bu. Sauf que ça ne sait pas passé comme ça. Je l'ai aidé à se redresser puis j'ai caler son oreiller dans son dos. La poche de sang s'est vidée en moins d'une minute. Je n'ai même pas eu le temps d’apercevoir ses canines..

 

Vers cinq heures, il m'a demandé d'aller me coucher. Selon lui ça ne servait à rien que je fasse le pied de grue devant son lit, qu'il n'allait pas disparaître. C'est donc à contre cœur et en traîner des pieds que je suis sortie de sa chambre pour rejoindre la mienne. Je n'ai pas dormi tout de suite, je repensais à ce que m'avait dit Jess la vieille. Les étudiantes vidées de leur sang, l'inscription "Alu" écrite sur une porte des toilettes... Je mettrais ma main à couper que c'est le diminutif du prénom Alucard. Dra connaît ce type, ou plutôt, ce vampire.

 

Et je ne peux toujours pas l'interroger à ce sujet, je dois attendre qu'il récupère. Si je lui expose les faits maintenant, tel que je le connais, il irait à sa recherche même en étant affaibli. Et je serais responsable s'il lui arrivait quelque chose, ou pire encore, de sa mort. Je peux bien encore attendre quelques jours qu'il se rétablisse et enquêter sur cette affaire discrètement.

 

 A propos de la mort de cette fille, tu as du nouveau ? demandé-je.

 

— Non, mais je commence sérieusement à flipper ! Par contre elle était dans ta section journalisme, mais en troisième année (licence), m'informe Jess.

 

 Elle est morte dans les toilettes de mon bâtiment ? 

 

 Ouais... Fais attention à toi Amé, je ne voudrais pas que tu sois la prochaine, s'inquiète Jess. D'autant plus qu'il y aurait moins de filles en cours, sur le groupe Facebook de l'Ecole, beaucoup on dit qu'elles ne viendraient plus jusqu'à ce que le coupable soit arrêté.

 

 Elles risquent de louper leur année, c'est bête, dis-je.

 

 Je crois qu'elles préfèrent redoubler, mais rester en vie, répond mon amie en haussant les épaules.

 

 Pas faux...

 

Nous ne parlons plus le reste du trajet, chacune plongée dans ses pensées. Je pense que comme moi, son esprit réfléchi à cette mystérieuse affaire. Je pourrais l'éclairer en lui dévoilant ce que je sais, mais pour sa sécurité, je préfère la tenir à l'écart. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive malheur en fourrant son nez n'importe où. Et puis, comment lui expliquer que le meurtrier est un vampire ? Elle ne me croira jamais, à moins que je lui montre les canines et les poches de sang de Dracula. Chose que je ne veux pas faire, pour le moment, je préfère garder le secret. Un jour, je lui raconterai tout, mais pas maintenant.

 

Lorsque nous arrivons sur le parking, je suis surprise d'y voir deux fois moins de voitures que d'habitude. Certains ont vraiment préféré rester chez eux. J'attends la voix de Julie qui nous appelle depuis le trottoir. En nous voyant arrivée, elle esquisse un sourire avant de venir à notre rencontre. 

 

 Je vous attendais ! Le directeur va faire une annonce dans le grand amphithéâtre, nous informe-t-elle.

 

 Ah bon ? s'étonne Jess. 

 

— Il y a des affiches partout. Je me demande ce qu'il va nous dire... en tout cas ça concerne notre affaire, c'est sûr.

 

 Ton père a du nouveau ? demandé-je.

 

 Non, soupire Julie. Le pauvre, ils travaillent non-stop sur cette affaire et elle les rends dinguent. Ils sont complètement paumés depuis le début et l'étrange inscription n'arrange rien. 

 

 Pas d'autres victimes ?

 

 Non, pas pour le moment. Mais ils s'attendent à une troisième victime... Ils sont persuadés que ce n'est que le début d'une longue série de meurtres. Le maire leur met une pression d'enfer, il veut que cette affaire soit réglée au plus vite. Il est drôle lui, comme si c'était aussi simple !

 

 Bon, allons dans l'amphi. Je suis curieuse de savoir ce que va nous dire notre cher directeur, déclare Julie.

 

Lorsque nous franchissons les portes, la salle est déjà à moitié rempli. D'autres étudiants arrivent au compte-goutte. Tout le monde discute activement avec leurs voisins, tout en lançant des regards suspicieux dans la salle. J'ai l'impression que tous le monde est suspect à leur yeux dans cette amphithéâtre. Sauf que je mettrais ma main à couper que le coupable n'est pas ici. Aucun de ces élèves n'est le meurtrier. 

 

— On s'assoit et on se tait ! ordonne une voix puissante. 

 

Le directeur, un homme en costume d'une cinquantaine d'année traverse l'allée pour rejoindre l'estrade. Il est suivit de plusieurs professeur dont un que je n'apprécie guère. Je retire ce que j'ai dis. Le coupable est probablement dans la salle. Bizarrement les meurtres ont commencé à son arrivé et il semble connaître Dracula. Son regard froid et méprisant se pose sur moi quelques instants. Six policiers entre à leur tour, mais restent en retrait à l'arrière de la salle.

 

Le brouhaha s'est tût. Il règne maintenant un silence dans la pièce, tout le monde attend avec impatience le discours qui va suivre. Le chef de l’établissement, dont j'ai oublié le nom, se place derrière le pupitre et ajuste le micro. Il balaye rapidement la salle avant de prendre un air grave.

 

 Bonjour à tous. Comme vous le savez, un second meurtre a eu lieu au sein de l'école. Une étudiante de la section journalisme nous a malheureusement quittée. Avec la collaboration de la police, de nouvelles règles ont été instaurées et elles prennent effet dès maintenant. 

 

" Règle Numéro 1 : Ne pas se déplacer seul dans les couloirs. Rester toujours par groupes de deux personnes minimum. Cela s'applique à l'intérieur de l'enceinte, mais aussi à l'extérieur. 

 

Règle Numéro 2 : Les fêtes sont interdites jusqu'à nouvel ordre et le couvre-feu est de vingt-trois heures. "

 

De nombreuses protestations se font entendre dans les rangs. La plupart des étudiants râlent. "On est en prison maintenant ?" "Et puis quoi encore ?" "On est majeur, on fait ce qu'on veut" 

 

- Silence, gronde le proviseur. Ces précautions ne sont pas des punitions et elles sont temporaires. Si vous voulez être la prochaine victime, allez-y, sortez seul, baladez vous dans les rues en pleine nuit. Un meurtrier sévi dans notre ville et deux étudiantes ont déjà perdu la vie à cause de ce monstre. Vous voulez être les prochains ? Nous ne pouvons pas rester sans rien faire, c'est pourquoi nous essayons d'agir au mieux.

 

"Règle Numéro 3 : Si quelque chose ou quelqu'un vous semble étrange ou suspect, n'hésitez pas à appeler la police. "

 

  A titre d'information, ajoute le président. Le coupable semble être un homme et son type de victimes tend vers les femmes. Nous recommandons donc aux jeunes filles d'être prudente et de se tenir éloignées des hommes qu'elles ne connaissent pas très bien, par sécurité. Toute cette semaine, à chaque début de cours, nous feront une minute de silence en l'honneur de nos deux étudiantes qui ont connu une mort tragique.  La première heure a été suspendu aujourd'hui, je vous invite à vous rendre en classe pour la deuxième à neuf heures.

 

 

La journée a été monstrueusement longue. Cinq filles manquaient à l'appel dans notre classe et j'imagine que ça a été la même chose dans les autres. Jess étant toujours en cours, c'est Julie qui me dépose au manoir. Je la remercie avant de claquer la porte. Je la salue d'un geste de la main et la regarde partir. Une fois qu'elle a disparu de ma vue, je cours jusqu'à la porte d'entrée que j'ouvre à la volée. Je monte les marches deux à deux et me précipite vers la chambre de Dracula que je trouve vide. Il n'y a personne. Ce dernier n'est plus alité au lit, il a disparu. Bon sang, où est-il passé dans son état ?

 

 

 

Je fais demi-tour lorsque je me heurte à quelque chose de dur. Le torse de Dracula. Ce dernier ne semble plus fiévreux et semble presque avoir repris quelques couleurs. Je ne sais pas par où commencer. Savoir où il était ou comment va-t-il. Malgré ma curiosité, je préfère me concentrer sur son état de santé.

 

 Tu as pu te lever ? Tu n'as plus de fièvre ? demandé-je en posant ma main sur son front froid.

 

Visiblement, non. Sa température corporelle semble revenue à la normale.

 

  Non, je vais bien, me rassure-t-il.

 

 T'étais où ? 

 

  Promener, répond-il après une courte pause.

 

Mon œil oui. Je sais qu'il n'est pas tout à fait honnête à cet instant, mais je décide de passer outre. De toute façon, j'ai des choses à lui dire maintenant qu'il est remis sur pied.

 

  Il y a eu un nouveau meurtre, lance-je de but en blanc.

 

Il semble surpris et préoccuper par la nouvelle. Il réfléchit quelques instants avant de prendre la parole.

 

 Que sais-tu à ce propos ? 

 

  Une étudiante a été vidée de son sang dans les toilettes. Encore. Je crois que c'est un vampire le coupable, informé-je.

 

Il n'a pas l'air étonné, au contraire. Son silence est plus qu'éloquent. Je ne lui apprends rien, il avait compris depuis le début la nature très particulière du meurtrier.

 

  Tu le savais, affirmé-je.

 

  Oui, soupire-t-il. Je l'ai tout de suite compris lors du bal de Noël. Je ne pouvais rien te dire, c'était mon problème, pas le tien. 

 

 Tu te trompe, c'est aussi le mien ! Les meurtres se passent dans mon école au cas où tu l'aurais oublié. Je pourrais très bien être la prochaine victime.

 

  Ça n'arrivera pas, affirme-t-il. Je te protégerais. Que crois-tu que j'ai fait aujourd'hui, Amé ? Quand j'ai été suffisamment en forme pour me lever, je suis directement allé à ton université. Je t'ai suivi au loin pour m'assurer qu'il ne t'arrive rien.

 

Je suis choquée. Pas parce qu'il m'a observé une partie de la journée, mais parce que je n'ai rien remarqué. Je ne me suis aperçu de rien. Ce qui m'effraye, c'est que si ce n'était pas Dra, ça aurait très bien pu être l'autre vampire. J'aurais pu être attaqué comme n'importe qu'elle étudiante. Je ne suis pas forte, je ne suis pas plus spéciale qu'une autre. Si ce fou assoiffé de sang s'attaque à moi, j'ai de grand chance d'y rester. A cet instant je me sens plus faible que jamais. J'ai l'impression d'être un insecte qui peut être écrasé d'un moment à l'autre.

 

 A quoi penses-tu ? demande-t-il. Tu sembles songeuse.

 

 J'aimerais être comme toi, invincible. En y réfléchissant les humains sont très fragiles, leur vie ne tient qu'à un fil...

 

Dra me saisit doucement le poignet pour m'attirer contre son torse. Ses bras m'enserrent tendrement et je me laisse aller. Je ferme les yeux est profite de ce moment avant qu'il ne gâche tout en déposant un très chaste baiser sur le sommet de mon crâne. Je m'écarte doucement et croise son regard fiévreux. J'y lis de l'envie et du désir, mais j'y vois surtout de la retenue. 

 

 Ne t'inquiète pas, je te protégerais. Mais surtout, reste en dehors de ça, d'accord ? 

 

 Arrête, je ne suis plus une enfant Dra ! m'agacé-je en me dégageant de son étreinte.

 

 Je le sais très bien Amé ! Crois-moi, je te vois comme une femme !

 

Ah oui ? Je n'en suis pas certaine moi. J'ai l'impression d'être encore une enfant à ses yeux. Il se montre toujours protecteur, trop protecteur. Il doit penser que je suis en sucre et que s'il m'embrasse ou me serre un peu trop fort, je vais me briser. Sauf que je ne suis pas une poupée de porcelaine qu'on ne doit pas toucher. Au contraire, j'ai envie de beaucoup plus de contact avec lui. Je veux qu'il pose ses mains sur mon corps, sa bouche contre la mienne. Et non pas un baiser du bout des lèvres au sommet de mon crâne ! 

 

 C'est ça ! Pour toi, je suis toujours cette fillette avec ses couches et sa morve au nez, sifflé-je en quittant sa chambre.

 

Je ne l'entendis même pas bouger. En quelques secondes, il est là, devant moi. Surprise, je sursaute en poussant un petit cri. C'est donc un de ses supers pouvoirs ? Il va falloir que je m'y habitue maintenant, puisque je suis au courant, il n'a plus aucune raison de les cacher. Son regard ténébreux me fixe intensément, mais je prends sur moi pour ne pas détourner les yeux. En ce moment, il est plutôt intimidant, même si je n'ai pas peur de lui. Il avance doucement vers moi, tandis que je recule doucement. Je fais un peu moins la maline là. J'ai compris qu'il n'y avait plus de retenue et j'ai l'impression d'être le petit chaperon rouge qui va se faire manger par le grand méchant loup. Ce n'est pas ce que je voulais ? Si, bien sûr ! Intérieurement, je souris, je jubile et je suis toute excitée. Mais je joue au petit agneau apeuré. Il a l'air amusé par la situation également. Je recule encore et encore jusqu'à me retrouver bloquée contre le meuble en bois sculptée, posée contre le mur au fond du couloir. Un cul de sac. Je m'accroche au rebord en chêne et observe Dra.

 

Un petit sourire se dessine sur les lèvres de mon prédateur. Ça l'amuse de voir sa proie prise au piège, complètement à sa merci.

 

— Je crois que tu ne peux pas fuir plus loin, note-t-il.

 

— Qui te dis que je veux m'enfuir ? demandé-je en soutenant son regard.

 

Il se rapproche doucement, réduisant la faible distance qu'il existe entre nous. Ma poitrine effleure maintenant son torse. La tête relevée et légèrement penchée en arrière, je fixe intensément les yeux envoûtant de Dra. Ce dernier n'est pas en reste, il me dévore du regard.  Ma respiration et les battements de mon cœur s’accélèrent. Il ne me touche pas, mais c'est tout comme. J'ai l'impression de sentir ses mains se promener sur mon corps alors qu'elles sont immobiles. Est-ce un de ses pouvoirs ? D'ailleurs, que sont-ils ? De quoi est-il réellement capable ?

 

— Qu'est-ce que tu me fais ? articulé-je péniblement.

 

— Rien. Je te regarde juste, sourit-il. Y a-t-il un problème Amé ?

 

Oui ! Quelque chose ne va pas. J'ai chaud, incroyablement chaud. Est-ce que qu'il y a pas un feu à proximité ? Dans la chambre de Dracula peut-être ? Dois-je aller vérifier ?

 

Mon prédateur pose brusquement une de ses mains derrière ma nuque pour m'attirer à lui. Ses lèvres s'écrasent contre les miennes. J'oublie tout instantanément, où je suis, qui je suis. Que voulais-je faire déjà ? Je ne sais plus et en cet instant, cela n'a plus d'importance. Je ferme les yeux pour savourer ce délicieux contact que j'attendais tant. Ses gestes sont brusques, voir maladroits. Il a des difficultés à contrôler son désir et son impatience. Je ne suis pas en reste, je réponds avidement à ses baisers en m'accrochant à son cou. Une de mes mains s’égare dans sa crinière, décoiffant et tirant légèrement sur ses cheveux. 

 

Les doigts de Dra agrippent le bas de mon pull et le passe précipitamment au-dessus de ma tête. Ce court instant nous permet de reprendre notre respiration avant qu'il ne reprenne possession de mes lèvres. Je m'attaque à mon tour à sa chemise pour que nous soyons sur un pied d'égalité. Je défais un à un ses boutons tout en savourant ses baisers fiévreux. Mais j'en veux plus, je veux être sa femme, celle qui le connaît le mieux physiquement et intimement. Je veux partager ces moments précieux avec lui. Et je sens que lui aussi en meurt d'envie. Pour la première fois, il ne se retient plus. Je ne ressens plus ce fichu self-contrôle qu'il affichait depuis des mois. Je fais sauter le dernier bouton avant d'envoyer valser sa chemise blanche au loin.

 

Dra pose ses mains sur mes fesses et me soulève pour me reposer brutalement sur le meuble en bois. Oula, ce mobilier à l'air aussi vieux que lui, voir plus. J'espère qu'il ne va pas céder sous mon poids et sous nos gestes brusques, car aujourd'hui, la douceur n'est pas au rendez-vous. J'enroule mes jambes autour de sa taille pour le bloquer contre moi. Grâce à mon assise de fortune, nous sommes à la même hauteur. Je n'ai plus besoin de me tordre le coup et de me mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser. 

 

Sa bouche quitte la mienne pour migrer dans mon cou et le couvrir d'une multitude de baisers. Ces derniers sont chauds et appuyés, comme s'il essayait de laisser des marques sur ma peau. Je penche la tête sur le côté et gémis doucement. Je dois être folle pour offrir l'accès à ma veine jugulaire à un vampire, mais je n'ai pas peur. Je lui fais entièrement confiance. Je mettrais ma vie entre ses mains ou plus exactement, entre ses canines. J'écarte légèrement ma main droite sur le côté pour plus de stabilité. Celle-ci percute un objet qui semble se briser contre le bois massif, à en sujet le bruit. Mais nous n'y prêtons aucune attention. Je nettoierais ma bêtise plus tard. 

 

Ses baisers s'approchent doucement vers ma poitrine, celle-ci est toujours comprimée dans mon soutien-gorge. La bouche de Dra délaisse ma peau pour effleurer mes lèvres. Son regard se plante dans le mien et j’aperçois un petit sourire se dessiner sur son visage. Je sens ma brettelle en dentelle glisser doucement de mon épaule droite, puis c'est au tour de la gauche de subir le même sort. Ma respiration s'accélère. Il doit probablement entendre les battements de mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Il approche doucement son visage du mien, puis sa bouche effleure doucement mes lèvres sans jamais m'embrasser. Lorsque je m'avance pour avoir mon baiser, ce dernier recule légèrement. Je pousse un petit soupir de frustration. Il joue avec moi et visiblement, ça l'amuse beaucoup.

 

Je sens tout à coup ses doigts dans mon dos. Ceux-ci s'attaquent à la fermeture de mon soutien-gorge, qu'il dégrafe d'une main experte. De l'autre, il se débarrasse de ce morceau de dentelle en l'envoyant au loin. Il recule légèrement pour admirer ma poitrine nue. Mes tétons durcissent en sentant son regard appuyé. Gênée, je rougis comme une tomate. Je me sens vraiment comme l'agneau qui est sur le point de se faire dévorer par le méchant loup. N'y tenant plus, je couvre mes seins en croisant mes bras devant. Dra fronce les sourcils avant de m'attraper les poignets.

 

— Ne te cache pas, Amé. Pas avec moi, jamais. Tu es magnifique, souffle-t-il.

 

Il me relâche doucement et je repose un peu trop brutalement mes mains sur le plateau en bois. La douleur vive m'arrache un cri. Je baisse les yeux et je comprends rapidement la situation. L'objet que j'ai renversé plus tôt et qui s'est brisé, est un vieux vase en porcelaine. Un morceau s'est logé dans ma paume qui saigne légèrement. Quelle poisse ! Je crois que Dra adorait cette antiquité...

 

—  Du Sang, chuchote une voix rauque.

 

 

 

 

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Commentaires: 19
  • #1

    Cmariam7 (samedi, 17 avril 2021 15:15)

    Je trouve ta chronique très intéressante continue comme ça

  • #2

    Toure (dimanche, 18 avril 2021 11:24)

    J’aime trop ta chronique j’ai lu la suite sur wattpad bon j’attends la suite avec impatience dans les deux plateforme bien sûr aller courage et à très vite

  • #3

    Nolwenn (vendredi, 23 avril 2021 04:13)

    J'aime te lire,et j me détent en tes oeuvres...du courage a toi et j'attends la suite

  • #4

    Vaitiare (lundi, 03 mai 2021 12:47)

    Tu sort bientôt tes derniers chapitres sur ce site ou sur wattpad??
    Merci bonne soirée ��

  • #5

    Herloe (mercredi, 03 novembre 2021 16:59)

    Stp fais la suite

  • #6

    Danny (mercredi, 22 décembre 2021 19:59)

    J'adore cette histoire .... C'est quand la continuité �❤️❤️❤️

  • #7

    Catastr27 (vendredi, 18 février 2022 08:49)

    vivement la suite de ton histoire tu ecrit trop bien

  • #8

    Rose (lundi, 25 avril 2022 18:13)

    J'ai tellement hâte de lire la suite cette histoire est tellement waouh ça fait vraiment voyagé

  • #9

    Toutounette (lundi, 16 mai 2022 16:51)

    Je te suivais sur wattpad et je suis très contente que tu n'est pas arrêter cette fanfic elle est trop cool continue comme sa !! (ta intérêt � !!!) � �

  • #10

    Gaben (dimanche, 03 juillet 2022 00:18)

    J’adore vraiment ton histoire même si au départ j’étais pas trop emballé maintenant je la trouve incroyable. La suite je la trouve pas c’est que tu l as pas encore poster ?

  • #11

    Aaron (mardi, 09 août 2022 21:28)

    Super ton histoire, vraiment j'adore c'est captivant, la preuve j'ai veillé toute une nuit la dessus, trop cool. Mais je suis un peu dessus et triste que tu ne puisses plus publié sur Wattpad, mais bon je t'encourage vivement

  • #12

    Saadi (vendredi, 26 août 2022 15:28)

    J'aime beaucoup ton histoire

  • #13

    ������ (dimanche, 11 décembre 2022 03:44)

    �'���� ���� �� ����� �� ��� ��� ������� ����� �̧�

  • #14

    DiamantNoir (lundi, 12 décembre 2022 00:37)

    Saluutttt sava? De base je lisais cette histoire sur Wattpad mais t’a arrêté de poster donc j’ai regardé ici pour vois si t’avais continué mais pas du tout donc je voulais savoir si il y aurait une suite ou pas?

  • #15

    Jennifer (vendredi, 03 février 2023 11:39)

    Salut j'espère de tout cœur qu'il y aura une suite pour l'histoire de dra tes une superbe écrivain et ton histoire une belle œuvre ���

  • #16

    Pam (dimanche, 05 novembre 2023 23:12)

    J'aime trop , la suite Pour quand ?

  • #17

    Echata (dimanche, 21 janvier 2024 18:23)

    J aime trop cette histoire j attends la suite

  • #18

    Maat (lundi, 05 février 2024 16:22)

    J' ai hâte de voir si Dra boira son sang!!!

  • #19

    Rachida (lundi, 12 février 2024 13:16)

    C'est vraiment trop beau