Passion - Chapitre XV

 

 

 

Connard. Mot masculin.

 

Insulte lancée à une personne dont le comportement est malsain, déplacé ou inadéquat. Voici la définition donnée par mon ami Google. 

 

Ce soir, je suis me suis comporté comme un connard et Sakura serait en droit de m'injurier de tous les noms possibles. Salaud, gros con, fils de pute -ah non c'est vrai, on ne touche pas aux mamans-, enfoiré et bien d'autres. 

 

Je l'avoue, j'ai encore merdé. Je me suis comporté comme un enfant capricieux en me barrant de chez mes parents. Au bout de cinq minutes, j'ai regretté ce que j'avais fait. J'ai voulu faire demi-tour, mais c'était trop tard. Le mal était déjà fait. J'avais laissé Sakura seule chez mes parents, qu'elle venait de rencontrer pour la première fois. Je l'avais planté là-bas. La connaissant, elle avait sûrement pleuré avant d'être déçu de mon comportement. 

 

J'avais vraiment agi comme un connard. 

 

Dégoûté de moi-même, j'avais appelé Shikamaru pour aller boire un verre ensemble. Naruto ? Il m'en veut encore à propos de ma relation avec Sakura. Ce dernier m'a d’ailleurs laissé un gentil message sur ma boite vocal.

 

" Espèce de salaud ! Ma sœur vient de m'appeler. Tu n'es pas rentré et elle s'inquiète. T'es où ? Je te jure que si tu la trompes ou l'as fait encore pleurer, je t'arrache les couilles avant de te les faire manger ! Tu m'entends Sasuke ?! Je t'arrache les couilles ! Sakura aime vraiment les connards, hein ? Après Saï, elle a fallu que ça soit toi. Quitte à choisir un Uchiwa, elle aurait dû choisir Itachi. Ça, c'est un homme, un vrai ! "

 

Je crois que ce qui m'a le plus énervé dans son message, c'est qu'il ose dire que Sakura aurait dû choisir mon frère. C'est quoi le problème, putain ? Naruto, mes parents, Sakura.... Je dois leur rappeler combien de fois, qu'il s'est tapé MA copine et dans mon dos ! Mais à part ça, c'est un mec bien, avec des valeurs ! Mon cul !

 

Il y a eu d'abord un verre, puis un deuxième, un troisième et rapidement, j'ai perdu le compte. Plusieurs filles sont venues m'aborder avec leurs jupes ras du cul et leurs décolletés plongeants. L'ancien Sasuke, celui qui ne connaissait pas Sakura, aurait sûrement craqué et serait reparti avec une de ses nanas, voire deux. Mais je ne suis plus le même, maintenant, j'ai quelqu'un de cher à mon cœur. Même si ce soir, j'ai déconné et que je vais probablement devoir ramper à ses pieds... 

 

Plus le temps passe, moins j'ai le courage de rentrer à l'appartement. Je sais que Sakura va me décapiter avant de m'enterrer à l'arrière de la cours... Putain, j'ai beau avoir une grosse paire de couilles, elle n'est d'aucune utilité. Je ne suis pas courageux du tout dans ce genre de situation. Je laisse mes cojorones au chaud dans mon caleçon au lieu de les porter. J'ai ignoré tous ses appels de la soirée...

 

— Mec, va falloir penser à rentrer, finit par dire Shikamaru.

 

— Encore un peu.

 

— Il est deux heures du mat passé, Temari va péter un câble si je rentre trop tard... Déjà là, elle va me passer un savon, soupire-t-il.

 

Je ne veux pas attirer plus de problèmes à mon ami alors je me lève pour enfiler mon manteau tant bien que mal.

 

— Allons-y, dis-je en titubant.

 

Deux secondes plus tard, je me retrouve les fesses sur le sol. Shikamaru pousse un long soupir. Oups, je crois que je ne marche plus très droit et que j'ai un peu de mal à tenir sur mes jambes.

 

— Putain mec, t'es encore plus chiant qu'une gonzesse ! 

 

Il m'aide a me relever et passe son bras sous mon épaule pour me soutenir. 

 

— Bon, on prend ma voiture, tu viendras rechercher la tienne demain.

 

Ouais vaut mieux pas que je conduise. Je suis peut-être un connard, mais je ne suis pas encore un danger public au volant. Je me laisse entraîner jusqu'à la caisse de Shika et je m'installe à la place passager. Quelques secondes plus tard, son téléphone sonne. 

 

— Oui ? Oui, je rentre bientôt. Désolé, je sais. Oui. Je me dépêche. D'accord.

 

Puis il raccroche en poussant un grand soupir. J'esquisse un sourire, il n'y a pas que moi qui me fais mener à la baguette. 

 

— Elles sont où tes couilles mec ? taquiné-je.

 

— Dans les mains de ma femme, comme les tiennes ! rétorque-t-il.

 

Aie ! Touché ! D'ailleurs, je vais bientôt devoir faire face à mes conneries et à Sakura. Shikamaru met le contact avant de démarrer en direction de l'appartement.

 

 

 

Le soleil est déjà levé lorsque j'ouvre les yeux. Les rayons éclairent la pièce et m'éblouissent. Je me réveille avec un sacré mal de crâne. J'ai l'impression d'avoir un la tête comme une caisse de résonance. La journée va être longue et difficile. Je réfléchis un instant à ce qu'il m'attend aujourd'hui et ce que j'ai fait de ma soirée d'hier pour avoir une gueule de bois pareille. Hum... 

 

Et tout me revient. Le repas de mes parents. Moi qui plante Sakura chez eux. Mon appel à Shika. Le bar. Les verres. Et mon retour à l'appartement. Et merde ! Je pousse un long soupir. Pourquoi est-ce que je me comporte toujours comme un connard ? Est-ce que je possède un gène qui me rend con ?

 

Bon, je vais devoir aller chercher les rames. Bon, plan de réconciliation : Activé. Je jette un coup d’œil à mon portable : 8:30. Sakura s'est couchée tard hier soir à cause de moi, je ne pense pas qu'elle va se lever tout de suite. Je remets mes habits de la vieille, je ne veux pas prendre le risque de réveiller le lion qui dort à point fermé dans ma chambre. J'enfile mes chaussures et un manteau avant de quitter l'appartement. Je me dirige vers la boulangerie au coin de la rue et achète deux pains au chocolat. Ensuite, je cours jusqu'à fleuriste, à quelques pâtés de maisons. Je demande un bouquet de vingt roses rouges. La jeune femme me sourit avant de composer le bouquet. 

 

— C'est pour quelle occasion ? Anniversaire ? Fête ? Plaisir d'offrir ? propose-t-elle.

 

Y a pas "Désolé d'un connard ?" 

 

— Euh.... Vous n'avez pas un truc plus intime ? C'est pour ma copine, informé-je.

 

— "Avec tout mon amour ?" demande-t-elle.

 

— Euh.. ouais, ouais, c'est bien, souris-je.

 

On ne va pas trop lui en demander, je doute qu'elle ait l'étiquette qui colle à ma situation. Je paye et récupère le bouquet avant de repartir en direction de l’immeuble.

 

Voilà, avec ça, c'est dans la poche. Elle va me manger tout cru dans la main et m'embrasser langoureusement. Elle n'en reviendra pas quand elle verra ce que je lui ai acheté. Je la vois déjà m'offrir son plus grand sourire en me disant "Oh ! Sasuke fallait pas, j'ai vraiment le meilleur des chéris. " Fier de moi, j'ouvre la porte et pénètre tout sourire dans l'appartement.

 

 

J'aperçois Sakura dans la cuisine qui est en train de se servir un verre de jus d'orange. Parfait, j'arrive au bon moment. Super timing ! J'avance tout sourire vers elle et lui tend le gros bouquet de roses sous le nez. Je perds légèrement mon euphorie lorsque je la vois esquisser une grimace. Puis son visage se ferme et son regard glacial se pose sur moi. Oups ! 

 

— C'est pour toi, ma chérie. Je suis allé les chercher exprès pour la plus belle des roses, la complimenté-je.

 

J'envoie tout. Je ne sors pas seulement les violons, mais tout l'orchestre. Je mets le paquet. Je dois me faire pardonner.

 

— Ta phrase ringarde aussi tu l'as cherché sur Google ce matin ? assène-t-elle sèchement.

 

— Tu n'aimes pas mon bouquet ? 

 

— Sasuke... Tu sais où tu peux te le mettre ton bouquet ? Un indice. Ça commence par un C et ça finit par un L. 

 

— Ah bah ça fait plaisir ! Moi qui sors pour aller te chercher un cadeau un dimanche matin.

 

— Non, mais écoutez-moi le, le Caliméro là. Si tu as bougé ton cul chez la fleuriste, c'est uniquement pour m'acheter avec des fleurs ! Pour que je te dise " Oh ! Sasuke fallait pas, j'ai vraiment le meilleur des chéris."  Et oui, Sasuke, je te connais par cœur ! Mais tu ne m’achèteras pas avec des roses ! Ton comportement d'hier était inacceptable ! Et toi, tu m'offres un bouquet ? Tu ne t'excuses même pas ?! Tu crois quoi ? Tu vis quand quel monde ? Bordel, Sasuke, tu as rejeté mes appels hier soir ! Je suis quoi pour toi, hein ?!

 

— La femme que j'aime, répondé-je sérieusement. Regarde, je t'ai même pris des pains au chocolat !

 

Les yeux de Sakura me lancent des éclairs. Elle attrape le sac et me le lance à la figure. 

 

— Tu te fous de ma gueule, là ? Tes croissants, tes roses et je ne sais quelle autre chose, tu te les gardes ! Va te faire foutre ! T'es vraiment un putain de gamin. Réfléchi plutôt à tes actes et après tu reviendras me voir. En attendant, je vais dans l'ex chambre de mon frère avant de t'en mettre une et de te défigurer. 

 

Elle attrape son verre et se dirige vers le couloir. Je ne peux pas la laisser partir comme ça. Je n'aime pas qu'on soit en froid et qu'elle soit en colère contre moi. Je lui attrape le coude pour la retenir et la retourne face à moi. Je la lâche et m'agenouille devant elle. Les paumes sur le sol et la tête posée dessus.

 

— J'arrête de faire le con. Je suis désolé, je te demande pardon. Je sais que j'ai grave déconné hier soir et que tu es en colère, dis-je en me redressant lentement. C'est ton droit, je le serais aussi à ta place. J'ai regretté d'être parti quelques minutes plus tard, mais c'était trop tard. Je ne pouvais pas revenir, je n'y arrivais pas. C'était pas facile d'assumer d'être le roi des cons en face de toi. Je n'osais même plus rentrer...C'est pourquoi j'ai traîné longtemps dans le bar hier soir avec Shika.

 

Sakura se masse la tempe avant de pousser un long soupir. Son regard a changé. Il n'est plus déformé par la rage et la colère. Désormais j'y lui de la tristesse ainsi que de la déception. Ça me brise le cœur d'être la cause du chagrin de la personne que l'on aime le plus au monde. Elle se pince les lèvres et cligne des yeux pour ravaler ses larmes. Quelques secondes plus tard, elle prend la parole.

 

— Tu m'as trompé ? lance-t-elle d'un trait.

— Quoi ? 

— Est-ce que tu m'as trompé hier soir ? demande-t-elle. Et je t'en supplie, ne me mens pas.

— Quoi ? Mais non, tu es folle ! Jamais. Tu peux demander confirmation à Shikamaru, je ne l'ai pas quitté de la soirée. 

— Tu étais bourré...

— C'est pas parce que je suis ivre que je vais m'envoyer en l'air. Tu peux soupeser mes couilles, tu verras, elles sont bien pleines et n'attendent que toi, dis-je avec un petit sourire.

 

Elle lève les yeux au plafond.

 

— Sasuke, à l'heure actuelle, j'ai envie de tout sauf de te toucher les boules. A moins que tu veux que je te les arrache ?

— On attendra que tu sois moins en colère. Tu me pardonnes alors ? demandé-je.

— Tu crois que parce que tu te mets en genoux et que tu t'excuses, tout est fini ? Que j'ai tout oublié ? Je suis toujours en colère et déçue et ça ne va pas disparaître en cinq minutes. Au moins, tu ne m'as pas trompé. Mais bon, ça n'efface pas ton comportement d'hier soir.

 

Ohlalala, c'est compliqué les filles. Elle ne peut pas me faire un bisou et on passe l'éponge ? Non, elle va encore tirer la gueule pendant deux jours pour me faire comprendre que je suis un connard et qu'elle est blessée. Mais je sais tout ça, alors si on pouvait sauter cette étape et être à la suivante. Celle où l'on se fait des câlins et où elle me chuchote des mots d'amour à l'oreille. 

 

— D'ailleurs, comment es-tu rentrée ? demandé-je soudainement curieux.

 

C'est vrai ça. Je n'y avais pas pensé jusqu'à présent... Elle n'est quand même pas rentrée à pied ?

 

— Itachi m'a gentiment ramené.

 

Quoi ?! Je grince des dents à l'évocation du prénom de mon frère. Evidemment que ce lèche-cul et dragueur d'Itachi la ramené. Il s'en est fait une joie et ne s'est pas fait prier ! Toujours le premier à jouer les samaritains et à porter secours aux demoiselles en détresse. Connard. Je le hais. Il n'y a rien de pire qu'un faux gentil. Vous savez le genre de personne qui sourit tout le temps, mais pas parce qu'il est heureux. Non, cette personne se réjouit du prochain coup de couteau qu'elle va pouvoir te planter dans le dos. A tous les coups, il m'a craché dessus en disant à Sakura à quel point j'étais un connard et qu'elle devrait trouver mieux. Mieux ? C'est un moyen détourné et vicieux pour dire lui. 

 

— C'est quoi cette tête ? T'aurais préféré qu'il me laisse chez tes parents et que je rentre à pied ? s'offusque-t-elle.

 

— Non, mais..

 

— Il n'y a pas de mais, me coupe-t-elle. La prochaine fois, tu réfléchiras et tu ne me laisseras pas seule comme une conne. Enfin, s'il y a une prochaine fois. Sur ce, je vais passer un coup de téléphone à Ino. 

 

— Attends ! m'écrié-je.

 

Sans succès. Sakura ne se retourne pas et m'ignore royalement. Les jours à venir s'annoncent compliqués... Le boeing Sasuke traverse actuellement une zone de turbulences. 

 

 

 

Blasée par ma non réconciliation avec Sakura, je décide d’aller squatter le reste de la journée chez Shikamaru et Temari. Cette dernière ne va sans doute pas être ravie que je vienne gâcher son dimanche en amoureux, mais je m’enfiche. Un cœur en peine à besoin d’un ami. J’attrape mes clefs de voiture et sors de l’appartement.

 

En descendant les escaliers, la sonnerie de mon téléphone m’annonce que je viens de recevoir un message. Sakura ? M’as-t-elle entendu sortir et s’inquiète-t-elle de savoir où je vais ? J’extirpe mon portable de ma poche de jeans et jette un œil à l’écran.

 

« De : 06 XX XX XX XX

 

Salut

 

Je ne sais pas si tu as toujours le même numéro depuis le temps, mais je tente. Je suis dans le coin pour un petit moment.

J’ai pensé qu’on pourrait discuter du bon vieux temps. Tu me manques…

 

H »

 

Des frissons parcourent le long de mon corps. Pourquoi rester enzymatique ? Autant signer Haruka. C’est tout elle ça, faire des sous-entendus sans être explicite. Par contre, je ne comprends pas pourquoi cette pétasse m’écrit après autant d’années. Et puis c’est bien le moment tiens ! Je suis actuellement en pleine guerre froide avec Sakura, n'allez pas me mettre le feu aux poudres !

 

Je ne sais pas quoi faire. Dois-je supprimer ce message et faire comme si rien ne s’était passé ? Ou alors, montrer le texto à Sakura ? Sachant qu’elle va probablement péter un câble et s’en prendre à quelqu’un : c’est-à-dire moi.

 

Bordel, ça me casse les couilles. Je n'ai rien demandé à personne et je vais m’en prendre plein la gueule alors que je suis innocent… Putain, cette conne a choisi le pire timing de sa vie pour m’écrire. Je pousse un long soupir intérieurement, profondément soûlé par cette journée.

 

 

Après quelques secondes de réflexion, je décide d’éviter mon exécution et supprime le message. De toute façon, cette pétasse ne sait pas où j’habite donc je ne devrais pas revoir sa tronche de cul de si tôt. Je remets mon téléphone à sa place et me dirige vers chez mon ami. Ce dernier semble étonné de me voir sur le pas de sa porte.

 

— Sakura est furax après moi, expliqué-je en pénétrant dans l'appartement.

 

— C'est qui ? crie Temari à l'autre bout d'une pièce.

 

— Sasuke, répond Shika.

 

Sa copine déboule dans l'entrée et me fusille du regard. Elle pointe son index vers moi et fronce les sourcils pour accentuer son regard assassin.

 

— Ecoute-moi bien, la prochaine fois que tu prends mon mec pour picoler et qu'il rentre en plein milieu de la nuit, je t'arrache les couilles. C'est pigé ?

 

Et bien, mes boules n'ont jamais été autant menacé que ces derniers jours. Après Sakura, voilà Temari. 

 

— Il n'a rien fait de mal, la rassuré-je.

 

— Je sais, réplique-t-elle sèchement. Mais il a quitté un repas avec mes parents pour venir te voir après une de tes conneries. Et ça, ça ne me plaît pas. Jusqu'à quand vas-tu jouer au con Sasuke ? Jusqu'à quand vas-tu rester un pauvre gamin immature ? Je plains sincèrement Sakura de sortir avec un bouffon pareil ! Maintenant dégage de chez moi. Je pense que ta place n'est pas ici, mais auprès de ta copine. 

 

Sur ces belles paroles, Temari me lance un dernier regard noir avant de quitter l'entrée. Et bien... Je me fais démonter de tous les côtés aujourd'hui... On m'a pas averti que c'était ma fête...

 

— Désolé mec, elle est un peu sur les nerfs... Et en plus, elle a ses règles, tu sais ce que c'est, soupire-t-il. Dans quelques jours, elle sera calmée. 

 

— Sakura aussi doit avoir ses règles alors, depuis hier soir, je m'en prends plein la gueule ! râlé-je.

 

Il me fixe quelques secondes avant de prendre la parole.

 

— Sasuke, t'es mon ami et c'est pour ça que je me dois d'être honnête avec toi. Mec, tu as grave merdé hier ! Ça aurait été Temari, aujourd’hui je ne serais plus de ce monde. Tu devrais te règle le problème avec Itachi une bonne fois pour toutes, si tu veux avancer dans la vie. Tu ne peux pas vivre en le détestant et l'ignorant indéfiniment. C'est ton frère, mec...  

 

— Il a couché avec ma copine Shika...

 

— Et alors ? C'est du passé. Tu dois avancer et arrêter de regarder derrière toi. Sinon avec Sakura vous irez droit dans le mur. Tu as toutes les cartes en main, Sasuke. Veux-tu vraiment la perdre pour des conneries du passé ? demande-t-il.

 

Je reste silencieux quelques minutes. Je réfléchis à tout ce que vient de dire Shikamaru et une part de moi pense qu'il a raison. L'autre est juste focalisée sur la haine pour Itachi que j'éprouve depuis des années. L'image de Sakura apparaît dans mon esprit. Ai-je envie de la perdre ? Je connais déjà la réponse : non. J'ai besoin de l'avoir à mes côtés.

 

— Tu as sûrement raison, finis-je par dire d'un ton lasse. 

 

— Alors rentre affronter tes problèmes au lieu de les fuir. Ce n'est pas la solution.

 

— Merci mec, souris-je. 

 

Sur ces mots, je quitte l'appartement de Shika pour rejoindre le mien. Je vais proposer à Sakura de venir avec moi chez mes parents pour discuter avec Itachi. Je préfère l'avoir à mes côtés comme médiatrice au cas où j'aurais envie d'étriper mon frère. C'est plus prudent pour tout le monde.

 

En chemin, je prends mon courage et cherche le numéro de mon frangin dans mon répertoire. Je fixe, immobile, les chiffres écrits sur mon écran. Après des secondes qui me paraissent des heures, j'appuie enfin sur "appeler". Itachi décroche aux bouts de la quatrième sonnerie.

 

— Sasuke ? s'étonne-t-il.

 

Effectivement, il doit être sur le cul. Il doit certainement se pincer pour s'assurer qu'il ne rêve pas. Et oui, comme quoi tout peut arriver... La preuve en est, je suis actuellement au téléphone avec mon frère de mon plein grès.

 

— Ça va ? demande-t-il après quelques secondes puisque je reste silencieux.

 

Je me racle la gorge avant de répondre.

 

— Ouais. Euh... Tu dois sûrement te demander pourquoi je t'appelle...

 

— Un peu, c'est assez surprenant. Par contre, tu peux me rappeler plus tard ? J'ai un problème à régler...

 

Sur ces mots, il me raccroche au nez. Je cligne des yeux, stupéfait. Cette fois, c'est moi qui dois me pincer pour m'assurer que je ne rêve pas. Malheureusement, non. Il n'a pas osé ? Il n'a pas fait ça ?! Bordel ! Je prends sur moi et rassemble tout mon courage pour l'appeler et il m'expédie comme une merde ?! Je ne lui pas adressé la parole depuis des années sauf pour l'insulter ou lui lancer des piques, il aurait dû m'écouter attentivement. Il aurait même dû remercier le ciel que je lui parle "gentiment". Je suis vexé jusqu'au trognon. Je suis à deux doigts de faire marche arrière et de lui dire d'aller se faire foutre, mais je me retiens. L'ancien Sasuke n'est plus, il a laissé son immaturité au placard pour devenir un homme avec un grand H.

 

J’inspire et expire plusieurs fois pour me calmer et décolérer. Quelques secondes plus tard, j'envoie un message à Itachi.

 

"J'arrive bientôt. Il est temps qu'on parle."

 

Je reçois sa réponse en pénétrant dans l'appartement.

 

"Non, ne viens pas ! Surtout pas maintenant ! "

 

Je fronce les sourcils en relisant le message pour la troisième fois ? Non, mais je rêve ! Je me sentirais presque rejeté. Je ne peux néanmoins pas faire marche arrière. Qu'il le veuille ou non, nous allons avoir une discussion et maintenant ! Que ça lui plaise ou non.

 

— Sakura, crié-je dans l'appartement.

 

Peu de temps après, celle-ci débarque dans l'entrée.

 

— Non, mais ça va pas la tête ?! On a des voisins, je te rappelle ! râle-t-elle. Qu'est-ce que tu veux ? 

 

— Tu viens avec moi, chez mes parents ? demandé-je.

 

Elle hausse les sourcils et esquisse un sourire amusé. 

 

— Pour me laisser en plan là-bas ? 

 

— Je vais aller parler à Itachi et j'aimerais que m'accompagne. Ça m'aiderait et me donnerait du courage...

 

Dit comme ça, elle ne peut pas refuser, non ? Elle me fixe pendant un moment avant de pousser un soupir.

 

— D'accord. Je viens avec toi, mais je suis toujours en colère, hein. 

 

— Pas de soucis, ça me va.

 

Je sais que dans quelques jours sa mauvaise humeur sera redescendu. Dis-toi qu'elle a ses règles Sasuke... Sakura est juste un peu plus casse-couille qu'à l’accoutumer, mais c'est passager. Tu peux y arriver. 

 

Sakura attrape son manteau et me suit dans la cage d'escalier. Le stress comme à monter doucement. Dans quelques minutes, je vais avoir une des plus grandes discussions de toute ma vie et peut-être repartir sur de bonnes bases avec mon frère.

 

 

Je me gare dans l'allée de chez mes parents et je suis surpris d'y voir une BM blanche que je ne connais pas. Ont-ils de la visite ? Je regarde le temps désastreux par la fenêtre. Je pousse un léger soupir. Il pleut maintenant des cordes dehors, j'espère que cela n'annonce pas la couleur de la confrontation qui va suivre. Houleuse et dramatique... Mais non, soyons un peu optimiste, ça va bien se passer. N'est-ce pas ? Sakura est à mes côtés et elle sera là pour me soutenir si besoin. Je peux faire face à mon passé et à Itachi. C'est enfin l'occasion de repartir sur des bases saines avec mon frère.

 

 

Nous ouvrons les portières et nous courrons en direction du porche pour nous y abriter de la pluie. Je prends quelques secondes pour rassembler mon courage et toque à la porte juste pour avertir de ma présence. Je l'ouvre et pénètre dans le hall. Des éclats de voix familières nous parviennent du salon.

 

- Dis-moi où il est, je dois le voir ! insiste une personne de sexe féminin.

 

- Non, il en est hors de question. Maintenant, sors d'ici ! s'énerve Itachi.

 

- Pour son fils, supplie-t-elle.

 

Je pénètre dans le salon et me fige sur place à la vue du spectacle. Je n'en crois pas mes yeux. Devant moi, se trouve la fille qui m'a brisé le cœur il y a quelques années. Elle porte une robe moulante noire et des talons aiguilles de la même couleur. Seule sa veste rouge apporte une petite touche de gaieté. Son visage a légèrement changé, à moins que ce soit la tonne de maquillage qu'elle s'est étalée à la truelle qui fasse cet effet. Ses faux ongles rose fluo sont anormalement longs. Comment fait-elle dans la vie quotidienne avec des machins pareils au bout des doigts ? En parlant de faux, je suis sûr qu'elle a refait sa poitrine. D'après mes souvenirs, elle avait deux jolies petites oranges à la place des pastèques qu'elle porte maintenant. Elle a bien changé...

 

Elle est debout et discute avec mon frère. Leurs yeux se posent sur nous. Le regard d'Haruka s'illumine lorsqu'elle m'aperçoit, tandis que celui d'Itachi s'assombrit. Son regard noir est braqué sur mon ex.

 

- Sasuke ! s'exclame Haruka avec un grand sourire. 

 

Elle s'avance vers moi, mais Itachi la retient par le poignet. Je lui en suis reconnaissant. Je préfère que cette pétasse garde ses distances et qu'elle reste loin de moi. Je jette un coup d’œil à Sakura, qui semble perplexe. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe et n'a pas encore deviné que cette fille en noire est mon ex petite amie. 

 

- Tu as reçu mon message de ce matin ? me demande-t-elle.

 

Sakura me lance un regard noir. Elle n'a pas l'ai d'apprécier qu'une fille avec une apparence si superficielle m'envoie des messages. Mon dieu, qu'est-ce que ça va être quand elle va apprendre que cette pétasse devant nous est Haruka. Ah, j'ai bien choisi mon jour moi. Je repense à l'avertissement d'Itachi : "Non, ne viens pas ! Surtout pas maintenant ! ". En ce moment, je regrette amèrement de ne pas l'avoir écouté. Si seulement j'étais resté chez moi avec Sakura en essayant de me rattraper. Elle est déjà fâchée après moi, mais là, j'ai peur de me faire décapiter sur place. Ou pire, me faire arracher les couilles. Instinctivement, je place discrètement mes mains devant mon entrejambe. 

 

- Il faut que tu partes, maintenant. Je dois parler à mon frère, intervint Itachi.

 

- Moi aussi j'ai à lui parler, rétorque Haruka en essayant de dégager son poignet.

 

- Moi j'ai rien à te dire, alors dégage ! Comment oses-tu revenir ici, la fleur au fusil, comme si de rien n'était ? dis-je en essayant de contenir ma colère.

 

- On m'explique ce qu'il se passe ? s'impatiente Sakura.

 

- Il se passe qu'un parasite vient d'entrer dans notre maison, craché-je. 

 

Sentant la moutarde me monter au nez, je décide d'agir avant d'exploser au milieu du salon. J'attrape avec dégoût le poignet d'Haruka et la traîne derrière moi jusqu'à la sortie. Elle se débat et essaye de se dégager de mon emprise, en vain. J'ouvre la porte, pousse cette pouffiasse dehors et lui referme la porte au nez. Je tourne la clef dans la serrure pour être sur qu'elle reste à l'extérieur et qu'elle n'entre plus dans cette maison. 

 

Je retourne au salon et découvre Sakura et Itachi en train de discuter.

 

- C'est qui cette fille ? demande Sakura. Ton frère refuse de me le dire.

 

Une boule se forme dans ma gorge et la peur m'envahit. Je crains la réaction de ma copine lorsqu'elle va découvrir la vérité. Moi qui voulais cacher le texto que j'avais reçu ce matin... Ça va être impossible. Pire encore, si Sakura me demande de voir le message en question, je suis mort. Comment vais-je lui faire accepter que je l'ai supprimé sans vouloir lui cacher ? Je ne pensais pas à mal quand je l'ai effacé. Je ne voulais pas ajouter de l'huile sur le feu alors qu'elle était en colère après moi... 

 

Comment se retrouver dans la merde jusqu'au cou en quatre étapes ?

 

1. Recevoir un message de votre ex (que votre copine déteste). Note : Vous n'y êtes évidemment pour rien, vous n'avez pas demandé, ni cherché à recevoir ce fameux texto. 

2. Supprimer le message sans mauvaises arrière-pensées. Note : Vous ne pensez pas à mal, vous voulez juste faire comme si de n'était, comme si ce sms merdique n'était jamais arrivé dans le but de faire des problèmes dans votre couple.

3. Croiser malencontreusement son ex alors que vous êtes avec votre copine.

4. Votre connasse d'ex mentionne ce fameux texto devant votre chérie. Bah oui, au cas où vous ne l'auriez pas dit à votre chère et tendre, pour être sûr qu'elle soit au courant.

 

Voilà, après tout ceci, vous êtes officiellement dans la merde et Dieu vous fait un gros fuck depuis son petit nuage. 

 

- Sasuke ! s'impatiente-t-elle.

 

- Haruka, lancé-je d'un chuchotement à peine audible.

 

- Pardon ? dit-elle en fronçant les sourcils.

 

- C'était Haruka, répété-je un peu plus fort.

 

Son visage se décompose. Elle est en proie à plusieurs émotions, mais elle se maîtrise pour ne pas me faire manger le sol devant Itachi. Elle me lance un regard noir et je devine ses pensées. "En en parlera tout à l'heure, seul à seul". J'ai gagné quelques minutes de sursis pour l'instant, mais je sais qu'elle se pose beaucoup de questions. Et je lui donnerais toutes les réponses une fois que nous serons sorti d'ici.

 

- Sasuke, je suis désolé, intervint mon frère. Quelqu'un a sonné et quand j'ai ouvert la porte je l'ai vu. J'étais tellement choqué que je n'ai même pas réagi quand elle m'a bousculé pour entrer à l'intérieur. Elle n'avait que ton nom à la bouche, mais je ne lui ai rien dit. Je ne voulais pas que tu viennes, le timing était mauvais. Je te jure que je n'ai rien fait avec elle, ajoute-t-il paniqué.

 

Je pousse un soupir et me laisse tomber dans le canapé. Sakura s'assit à ces côtés et Itachi prend place dans un fauteuil.

 

- Bon, il serait peut-être temps qu'on parle et qu'on aille une discussion à propos de ce qu'il s'est passé il y a quelques années, dis-je.

 

Itachi semble surpris.

 

- Tu es sûr ? me demande-t-il méfiant.

 

Je réfléchis quelques instants. Je peux toujours faire marche arrière et repartir chez moi comme si de rien n'était. Continuer à haïr mon frère et à blesser ma mère. L'ancien Sasuke serait sans doute parti, mais je ne suis plus le même. Je ne veux plus être ce gamin capricieux et immature qui blesse la femme que j'aime et ma famille. Il est tant que je change et que je règle le premier problème qui nous ronge tous : la relation Itachi et Sasuke.