Tu seras à moi - Chapitre III

 

 

 

Les lèvres de Sasuke caressent les miennes. Il ne semble pas décidé à les lâcher de si tôt. Avide de désir, il ne me laisse pas de répits pour reprendre ma respiration. Mais cela ne me dérange pas. Je me surprends à aimer ses baisers. J'y réponds et place ma main derrière son crâne en lui ébouriffent légèrement ses cheveux. En bougeant mes jambes, mon assiette tombe sur le tapis et du riz cantonais se renverse sur le tapis. Mais je m'en fiche, à l'heure actuelle, c'est bien le dernier de mes soucis. Je ramasserais ça plus tard. Sasuke me bascule en arrière et m'allonge sur la banquette tout en continuant à m'embrasser. Après quelques baisers, il délaisse un instant mes lèvres pour reprendre sa respiration. J'en profite également pour remplir mes poumons d'oxygène. Nous nous dévisageons, haletants.

 

- Action ou vérité ? demande Sasuke.

 

- Je croyais qu'on ne jouait plus ? soufflé-je surprise.

 

- Action ou vérité ?  répéte-t-il.

 

- Action, dis-je en me mordillant la lèvre inférieure.

 

- Je te plais ? demande-t-il avec un petit sourire en coin.

 

- Hé ! J'ai choisi action ! me protesté-je.

 

- Est-ce que je te plais Sakura ? répéte-t-il.

 

En fait, qu'importe mon choix, il voulait juste me poser sa question. Je rougis, gênée. Il est débile ou quoi ? Ce n'est pas le moment de me demander ça. Et puis, pourquoi ça serait à moi de me mouiller en avouant qu'il ne me laisse pas insensible. C'est à l'homme de faire ça, bon sang. 

 

- Est-ce que je te plais Sakura ? répéte-t-il à nouveau.

 

Son yeux noirs me dévisage avec envie et désir. Je n'ai même pas besoin de lui retourner la question car je connais déjà la réponse. Je lui plais et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. J'aimerais le contrarié et le faire languir, mais je suis sûre que je finirais perdante avec lui. 

 

- Oui, avoué-je dans un murmure. 

 

Il esquisse un sourire avant de reprendre la parole.

 

- Est-ce que tu as envie de moi ? 

 

Mais c'est fini oui ! Il n'a pas honte de mes poser toutes ses questions embarrassantes ?! Il ne veut pas juste m'embrasser et la fermer ? 

 

Pour toute raison, j'exerce une pression sur la main posée derrière son crâne et approche sa tête près de la mienne. J'écrase ma bouche contre la sienne en espérant que cela lui suffira comme réponse. Il répond à mon baiser avant de chuchoter contre mes lèvres :

 

- Je prends ça pour un oui.

 

Une de ses mains se pose sur sa cuisse et remonte lentement jusqu'à se glisser sous ma jupe. Je romps notre baiser et Sasuke me regarde surpris. Il pense sans doute que j'ai changé d'avis, à cause de son père. Je ne lui ai pas encore dit la vérité à ce sujet et je pense qu'il est temps. Je ne veux pas qu'il pense que je suis le genre de fille à fricoter avec un garçon alors que je suis en couple. 

 

- C'est mon père ? Il n'en saura rien, je ne lui dirais pas. Ça restera entre nous, me rassure-t-il. De toute façon, quand tu me connaîtras un peu plus, tu tomberas folle amoureuse de moi et tu le quitteras. Tu n'es pas faite pour lui, mais pour moi Sakura, murmure-t-il en me regardant droit dans les yeux.

 

Son regard me déstabilise. J'y lis un mélange d'émotion. Le désir et l'envie sont toujours présents, mais cette fois, je perçois un voile de tristesse. J'imagine que lorsqu'il me regarde, l'image de son père apparaît dans son esprit. Au début, quand je l'ai rencontré au restaurant, j'ai pensé que c'était un vrai connard. Je me suis demandée comment un homme aussi bienveillant que Fugaku pouvait-il avoir un fils pareil ? Les premiers jours au bureau m'ont conforté dans cette idée. Et puis, j'ai appris à le connaître à force de le côtoyer au fil des semaines. Il s'est montré attentionné et gentil, ce que je ne pensais jamais voir chez lui. Il m'a soutenu et m'a emmené voir ma mère à l'hôpital et ce soir, il tente bien que mal à me changer les idées. 

 

Toutefois, une petite peur persiste au fond de moi. J'espère qu'il ne joue pas un rôle dans l'espoir de me séduire pour faire du mal à son père. J'ai pu comprendre qu'il avait de la rancoeur envers ce dernier. Je ne veux pas être un objet de vengeance. Encore moins pour blesser un homme qui m'a aidé par le passé. 

 

- Il faut que je vous avoue quelque chose... 

 

Il ne dit rien et attend en silence que je continue ma phrase.

 

- Je ne suis plus avec votre père depuis quelques semaines, confessé-je.

 

Il semble surpris par ma révélation. Il me demande de répéter ce que je viens de dire, ce que je fais. Un sourire apparaît sur son visage, il semble ravi de cette nouvelle. Il agrippe mes cheveux et me penche la tête en arrière. Il dépose une multitude de baisers dans mon cou tendu. 

 

- Alors ça veut dire que tu es toute à moi maintenant, murmure-t-il contre ma peau.

 

J'ai envie de lui répondre "oui", mais j'en suis incapable. J'ai peur d'être tombée dans un piège et de me faire manger toute crue. Mais en cet instant, qu'importe, je veux juste profiter de ce moment. Je n'ai jamais eu de relation charnel avec Fugaku, je n'avais pas d'attirance physique pour lui, ni de désir. Ce qui est loin d'être le cas avec Sasuke. Dès l'instant où mes yeux se sont posés sur lui dans le restaurant, j'ai éprouvé une très forte attraction. Par la suite, une force inexplicable me poussait vers lui, j'avais envie de l'embêter, de me chamailler avec lui. Il me plaisait autant qu'il m'agaçait. J'avais l'impression que nous étions deux amants, attirés l'un vers l'autre. C'est la raison pour laquelle nous en sommes là aujourd'hui. Sasuke est dans mon appartenant et nous sommes en train de nous bécoter sur mon canapé.

 

Alors tant pis si je fais une erreur ce soir avec lui, j'aurais aimé et profité de ce moment. Quand il est avec moi, j'oublie pendant quelques instants ma mère à l'hôpital et ses problèmes de santé. Je redeviens la jeune femme de vingt-cinq ans que je suis, ou plutôt que j'étais avant de faire la connaissance du cancer, insouciante et souriante. Je laisse de côté les soucis et le stresse quotidien de la maladie.

 

Les lèvres de Sasuke effleurent doucement les miennes, puis les baisers doux et tendres deviennent plus sauvages. Sa main qui s'était immobilisée sur le haut de ma cuisse, continue son chemin en remontant ma jupe. Celle-ci est maintenant remontée jusque sur mes hanches. Il s'attaque à ma chemise, mais il semble être un peu gauche. Excédé et visiblement pressé, il tire violemment sur le tissu en faisant sauter les boutons. Je pousse un petit cri de surprise. Hé ! Ma chemise est foutue, au cas où il ne le saurait pas, je ne roule pas sur l'or moi !

 

- Je t'en rachèterai une, dit-il comme s'il avait lu dans mes pensées.

 

- Deux. J'adorais cette chemise, insisté-je en faisant la moue.

 

- Vendu.

 

Un petit sourire se dessine sur son visage et il envoie valser mon haut à l'autre bout de la pièce. Il dépose des baisers dans mon cou et descend lentement vers ma poitrine comprimé dans mon soutien-gorge en dentelle noir. Il s'y attendre un peu avant de venir embrasser mon ventre. Je pousse des petits gémissements lorsque je sens sa bouche entrer en contact avec ma peau. Je me sens toute chose sous ses caresses, elles me provoquent des papillons dans le ventre. Je profite de la tendresse de Sasuke et me laisse faire.

 

Ses mains se glissent derrière mon dos et je me cambre pour lui faciliter l'accès. D'un geste d'expert, il dégrafe mon soutien-gorge. Il fait lentement glisser les bretelles de mes épaules et le long de mes bras avant de l'envoyer au loin, rejoindre ma pauvre chemise. Sasuke ne se fait pas prier et penche sa tête pour déposer des baiser sur mon sein droit. Un gémissement s'échappe de ma bouche lorsque sa langue touche mon téton. Il me mordille, le lèche, l'embrasse, il s'amuse. Occupée par les sensations que provoque Sasuke, je remarque à peine sa main défaire les boutons de mon pantalon. Ce n'est que lorsqu'il le baisse jusqu'en bas de mes cuisses que je réalise que je vais bientôt finir nue comme un verre. 

 

Il délaisse mon téton droit pour s'occuper du gauche qui commençait légèrement à être jaloux. Je sens une bouffé de chaleur m'envahir lorsque je sens sa main passer sous la dentelle fine de mon shorty pour venir caresser mon clitoris. Je me cambre et gémis de plaisir. Je n'ai jamais été très à l'aise avec mon corps devant les garçons, je suis du genre à éteindre la lumière quand je fais l'amour ou à zapper les préliminaires pour qu'on évite de toucher mes seins ou mon intimité. Mais bizarrement, je ne ressens aucune gêne avec Sasuke. Pourtant, je suis presque nue, allongée sur mon canapé avec le lustre du salon allumé, mais je m'en fiche. Étrangement, je me sens bien, confiante et attirante. Je le laisse diriger et faire ce qu'il lui plaît, et pour l'instant, j'adore ça ! 

 

Ses doigts descendent jusqu'à mon intimité déjà bien humide à la suite des bisous et des caresses de Sasuke. Son majeur me pénètre très lentement. Il le retire avant commencer des va-et-vient. Le rythme est d'abord doux avant de s'intensifier. Ma respiration devient haletante et les battements de mon cœur s'accélèrent. Je sursaute quand je sens ses lèvres effleurer mon clitoris. La tête dans les nuages, ou plutôt dans le plaisir que me procure Sasuke, je n'avais pas vu qu'il avait abandonné mes seins. Il tient sur le côté le tissu en dentelle pour ne pas qu'il le gêne. Sa langue titille gentiment mon petit bouton sensible avant de lécher activement, tandis que ses doigts me pénètrent toujours. C'est si bon, les minutes me semblent être des secondes. Je deviens avide de plaisir, j'aimerais que cette instant ne s'arrête pas.

 

Mon esprit s'embrume,  je n'arrive plus à réfléchir ou à penser. Je ne saurais même pu dire mon nom à cet instant précis. L'orgasme se déchaîne et parcours l'ensemble de mon corps. Tremblante et haletante, je reprends peu à peu mes esprits. La première chose que je vois et le sourire fier qu'affiche Sasuke. 

 

- Alo.. 

 

- Ne dite rien, le coupé-je. Taisez-vous et enlevez moi cette chemise, ordonné-je en me redressant.

 

Je le connais, il allait commencer à faire le kéké et le bonhomme. Je préfère arrêter son égo surdimensionnée avant que j'ai envie de le frapper s'il ouvre la bouche. Mes mains se posent sur sa chemise et je déboutonne rapidement, mais gentiment sa chemise. Je ne suis pas aussi sauvage et impatiente que lui. Et puis, je n'ai pas l'argent pour lui en racheter une. J'imagine qu'elle coûte un bras ! Je l'envoie rejoindre la mienne.

 

Sasuke me regarde avec plaisir et envie lorsque je m'attaque à la bouche de sa ceinture. Il esquisse un petit sourire.

 

- Je pourrais peut-être te claquer le cul avec ça, dit-il en riant.

 

- N'y pensez même pas où je vous étrangle avec, menacé-je en défaisant le premier bouton.

 

- Ça m'exciterais presque, rit-il.

 

Je déboutonne les boutons de son pantalon et fait glisser ce dernier le long de ses jambes. J'en profite pour me débarrasser du mien, qui était avait fini en bas de mes mollets. Il ne me reste plus que mon petit shorty noir en dentelle, autrement dit, pas grand chose. Mais Sasuke n'est pas en meilleure position, il n'est vêtu que de son boxer bleu marine. Je prends un instant pour admirer son torse avec ses abdos bien saillants. Je pense qu'il a passé pas mal de temps à la salle pour sculpter ses derniers. J'approche ma main et effleure du bout du doigt ses tablettes de chocolat dur comme du béton. 

 

- Tu as de la chantilly au frigo ? Je peux te faire un petit encas, propose-t-il avec un sourire. (Dédicace à ma fiction passion XD)

 

- Non, vous allez m'en mettre partout ! Soyons-là simple pour cette fois, d'accord ? 

 

- C'est dommage, tu ne sais pas ce que tu loupes. Action ou Vérité Sakura ?

 

- Encore ? grogné-je.

 

- Action, répondé-je pour la première fois.

 

Sasuke semble étonné par ma réponse, il devait s'attendre à ce que je choisisse encore vérité. Que voulez-vous ? Je suis une femme pleine de surprises. 

 

- Hé bien, je ne m'y attendais pas ! J'avais prévu une question, mais heureusement qu'une idée m'est vite venue en tête, sourit-il.

 

- Que dois-je faire ? 

 

- Enfile-moi ce truc et empale toi sur moi, ordonne-t-il en me lançant un préservatif, qu'il vient d'attraper dans la poche de sa veste posée sur l’accoudoir.

 

J'ai envie de lui demander ce qu'il fiche avec ça sur lui et encore plus dans son manteau, mais je m'abstiens. Cela m'arrange puisque j'ai honte de l'avouer, mais je n'ai pas une seule de ces choses chez moi. Et oui, à vingt-cinq ans, j'ai une vie sexuelle aussi épanouie qu'une nonne. Mais visiblement, le petit chaperon rouge pure et chaste -enfin presque- vient de croiser la route du vilain méchant loup. Et je crois qu'il va en faire qu'une bouchée.

 

Sasuke est toujours assit sur le canapé et me dévore du regard en attendant que j'exécute mon action. Ses yeux sombres posés sur moi m'intimident. Je dois me concentrer pour ne pas perdre mes moyens. Je fixe son boxer qui est légèrement déformé par son érection. Je vois que je ne suis pas la seule à être excitée et j'aime savoir que je lui fais beaucoup d'effet. De l'index, j'effleure son membre à travers le tissu avant de poser le doigt sur la bosse imposante. 

 

- Je crois que vous être un peu tendu Monsieur Uchiwa.

 

- Juste un peu, répond ce dernier en mordillant sa lèvre inférieure.

 

- Je suis votre assistante, je ne peux pas vous laisser dans cet état...

 

Son regard de braise vient se planter dans le mien. J'ai l'impression d'être une proie, sous les yeux de son prédateur. Je suis l'agneau tendre et doux et lui, le loup sauvage et brutal. Je sens qu'il a envie d'abréger ses longues minutes d'attente et de me prendre, là tout de suite sur mon canapé. Mais il attend. Patiemment et sagement en me dévorant du regard. Parfois, ses yeux descendent vers ma poitrine, ou mon intimité toujours cachée par la dentelle noire. 

 

- Non tu ne peux pas, chuchote-t-il.

 

- Je vais vous...

 

- Tu, me coupe-t-il.

 

- Pardon ? demandé-je surprise.

 

- Dis-moi "tu". Par pitié, arrête de me vouvoyer, je n'ai que deux ans de plus que toi ! Alors tu vas me dire "Oui Sasuke", m'enlever ce boxer qui est de trop et t'empaler sur ma bite, maintenant, ordonne-t-il.

 

Je ne sais pas si c'est le fait d'être à la tête de l'entreprise, mais ce cher Sasuke adore donner des ordres. Et dans ces moments-là, je dois avouer que ça ne me déplaît pas. Au contraire. J'aime plus tôt ça. Mais ça ne veut pas dire que j'obéis au doigt et à l’œil. Je ne réponds pas ce qu'il voudrait que je dise, je garde le silence. J'attrape le haut de son boxer et le baisse. Sasuke lève légèrement le bassin pour m'aider et le faire glisser le long de ses jambes. 

 

Devant mes yeux, se dresse maintenant son érection dure et imposante. Cela fait un long moment que je n'ai pas eu de rapport intime avec un garçon, j'espère que mon hymen ne s'est pas miraculeusement reconstitué pendant cette période d'abstinence. Je me redresse et attrape le dessus de mon sous-vêtement. Mon regard est planté dans celui ce Sasuke, qui suit attentivement la descende de mon shorty.

 

J'ouvre le sachet en plastique et prends l’objet en latex avant de le dérouler le long de la verge de Sasuke. D'une main, je dirige son membre imposant et le place à l'entrée de mon vagin. Son regard brûle de désir et d'impatience, et je dois avouer que moi aussi. J'ai hâte de le sentir en moi. Après quelques secondes, je m'empale lentement sur son pénis. Un soupire d'aise s’échappe de ma bouche tandis que Sasuke pousse un petit gémissement en fermant les yeux. Nos corps sont unis, nous ne faisons plus qu'un. Cette proximité avec lui est aussi étrange qu’agréable. Si quelqu’un m'avait dit, il y a un mois, que Sasuke serait assit sur mon canapé, nu, je ne l’aurais pas cru. Et encore moins que je serais moi aussi dénudée et que je découvrirais intimement son corps musclé. J'aurais traité la personne de folle et je serais partie dans un fou rire. 

 

Il ouvre ses paupières et son regard accroche le mien. Je le vois s'assombrir et se voiler de désir. Je n'ai pas encore bougé. Son pénis est enfoncé jusqu'à la garde, bien au chaud dans mon vagin. J'imprime de légers va-et-vient avant d'augmenter petit à petit la cadence. Je monte et descends sur son membre dur. Je pousse des gémissements qui sont bientôt étouffé par la bouche de Sasuke. Il m'embrasse fougueusement avec rage et désir. Nos langues se trouvent pour entamer un ballet effréné. 

 

C'est moi qui mène la danse, j'impose le rythme et mon partenaire n'a pas d'autre choix que de me suivre. J'ai l'impression d'être une bête assoiffée de viande fraîche, avide et cupide. Finalement, ce n'est peut-être pas Sasuke le vilain méchant loup. J'étais un fauve déguisé en doux petit agneau pour duper sa proie. Cette dernière est maintenant dans mes filets et je ne compte pas la laisser partir de ci-tôt. Des gémissements rauques s'échappent de la bouche de mon amant, la jouissance approche. Haletante, je bouge frénétiquement mon bassin sur la verge de Sasuke. Je monte et descends rapidement sur son pénis. Je gémis enivrée de plaisir que je ressens, l'orgasme n'est plus très loin. Je descends ma main droite vers mon clitoris et imprime des mouvements circulaires. Bientôt ce ne sont plus des gémissements qui emplissent la pièce, mais des cris. 

 

Soudain, les mains de Sasuke me bloquent les hanches, arrêtant par la même occasion mes mouvements de bassin. Je le dévisage surpris. Ce dernier affiche un sourire carnassier. 

 

- J'espère que la brebis s'est bien amusée, maintenant le loup va reprendre les rennes, impose-t-il.

 

Il ne me laisse pas le temps de répondre et me pousse pour dégager son pénis. Il me retourne sur le canapé, je ne résiste pas. Ce petit côté dominateur m'excite beaucoup chez lui. Je suis maintenant en position de levrette : à quatre pattes sur le sofa et appuyée sur les coudes. Je me cambre pour lui offrir d'avantage ma vulve. Il me pénètre doucement d'un doigt m'arrachant un gémissement. Je sens ses lèvres contre ma peau, déposant une multitude de baisers sur mes fesses. Il se penche sur moi pour embrasser et mordiller ma nuque, tout en imprimant des va-et-vient avec son doigt. Quelques minutes plus tard, il le retire lentement pour placer le bout de son gland à l'entrée de mon intimité. Il le frotte contre mes lèvres, sans jamais le rentrer. Il joue avec moi, avec mon impatience. 

 

Finalement, ce n'est peut-être pas moi le prédateur, mais bel et bien Sasuke. Pendant quelques instants, j'avais oublié que j'étais la proie...

 

- Action ou vérité, Sakura ? demande-t-il.

 

Je vois clair dans son manège, mais je décide de jouer le jeu. 

 

- Vérité, répondé-je.

 

- Tu la veux au fond de toi, hein ? taquine-t-il.

 

- Action ou vérité, Sasuke ? lancé-je sans répondre à sa question.

 

Je le sens s'immobiliser derrière moi. Je mettrais ma main à couper qu'il sourit en ce moment même.

 

- Tu sais que je suis joueur... Action, dit-il de sa voix rauque.

 

- Pénètre-moi, maintenant, ordonné-je.

 

- A vos ordres, Princesse, chuchote-t-il. 

 

A ces mots, il s'enfonce d'une traite jusqu'à se retrouver complètement en moi, m'arrachant un gémissement. Les mains tenant fermement mes hanches, Sasuke entreprend de lents va-et-vient. Il va loin en moi, les parois de mon sexe se resserrent agréablement autour du sien. Ses coups de bassin se font plus rapides et plus violents, mais ça ne me dérange pas. Au contraire, j'aime ça. On commence en douceur avant de montrer crescendo... Cette fois-ci, c'est lui qui donne le tempo et je suis la cadence. Les battements de mon cœur tambourinent dans ma poitrine. On pourrait presque les entendre, si mes gémissements n'emplissaient pas les pièces.

 

 

J'allais venir d'ici quelques secondes. Sasuke le sent et continue ses puissants coups de bassin, jusqu'à ce que l'orgasme me terrasse. Peu de temps après, il me rejoint dans un râle avant de s'affaler sur moi. Nous demeurons immobiles quelques minutes dans le plus grand des silences. Seul le bruit de nos respirations se fait entendre. Il se laisse ensuite glisser à mes côtés, dans le petit espace entre moi et le canapé. Nos poitrines se soulevaient frénétiquement. Haletants, nous reprenons doucement notre souffle.

 

- Action ou vérité ? demande Sasuke entre deux inspirations.

 

J'esquisse un sourire. Qu'a-t-il encore derrière la tête ? 

 

- Action, dis-je.

 

- Tu deviens courageuse. Où est la femme qui ne jurait que par "vérité" ? taquine-t-il.

 

- Disparue ! souris-je. Alors, quelle est mon action ?

 

Je me redresse et m'assois sur les genoux en attendant impatientent sa réponse. Sasuke esquisse un sourire en coin.

 

- Amène-moi à la douce, ordonne-t-il. Et prépare-toi à un round deux.

 

- Oh, Monsieur n'est pas rassasié ? demandé-je en haussant les sourcils.

 

- Oh non, crois-moi que j'ai encore très envie de ce petit cul qui m'excite depuis des semaines ! dit-il en attrapant un nouveau préservatif.

 

- Que veux-tu, c'est le charme Sakura ! ris-je.

 

Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que j'attrape la main de Sasuke. Ce dernier se lève et me suit à travers l'appartement jusqu'à la salle de bain. Je le pousse sous la douche et ouvre le mitigeur. Nous patientons quelques secondes, le temps que l'eau chauffe. Nous mettons ce temps précieux à profit. Je passe mes mains autour de son cou et me hisse sur la pointe des pied pour déposer une multitude de baiser dans le cou de mon amant. Ce dernier réagit à ses marques d'affection, je sens quelque chose durcir contre le bas de mon ventre. Sasuke attrape mon visage entre ses mains et cherche désespérément ma bouche. Ses lèvres s'écrasent contre les miennes avant de m'embrasser fougueusement. 

 

Il me pousse sous le jet, qui est maintenant à la bonne température. L'eau chaude coule le long de nos corps enlacés. Sasuke passe une de ses mains dans mes cheveux mouillés avant de la poser à l'arrière de mon crâne. L'autre me caresse un sein avant de descendre lentement jusqu'à mon intimité. Il porte d'abord son attention sur mon clitoris en le tillant, puis le frictionne avec des mouvements circulaires. Une chaleur émerge dans mon bas-ventre. Je sens mon sexe s'humidifier de désir et d'excitation. Mes tétons pointent contre le torse musclé de Sasuke. 

 

Je faufile ma main entre nos deux corps pour attraper son membre dur et chaud. J'imprime des mouvements de va-et-vient le long de sa verge. Des gémissements presque inaudibles, s'échappent de la bouche de Sasuke. 

 

- Action ou vérité ? souffle-t-il.

 

- Action, susurré-je au creux de son oreille.

 

Ses yeux noirs me fixent intensément tandis qu'un sourire se dessine sur son visage.

 

- Suce-moi, ordonné-t-il de sa voix rauque.

 

Je n'ai rien contre, au contraire, je me languis de lui donner du plaisir. Je lâche sa verge et plie mes jambes. Je suis maintenant à genoux devant lui, le visage à la hauteur de son sexe tendu. Son large dos bloque l'eau, ce qui me facilite la tâche. 

 

- N'essaye pas de me mordre, Sakura, avertit-il. Où je vais devoir te punir.

 

Hum.. Je serais presque tentée de planter mes crocs dans sa virilité pour recevoir la fessée, mais je m’abstiens. Je fixe pendant quelques secondes, ce membre imposant qui se dresse sous mon nez. Je le cale au creux de ma paume et l'enserre de mes doigts. Je monte et descends une dizaine de fois... Je ralentis la cadence et je porte son gland à mes lèvres. Je sens frémir au contact de ma bouche. Lentement, très lentement, je le fais glisser dans ma bouche avant de le ressortir. Je m'amuse avec lui et le fait languir. Je le titille, le lèche. Quand j'estime l'avoir fait assez attendre, j'ouvre la mâchoire et le laisse pénétrer à l’intérieur. Je fais des mouvements de va-et-vient le long de sa verge. La respiration de Sasuke s'accélère, son souffle devient de plus en plus court. Il n'a pas détourné une seule secondes son regard de moi. Depuis le début, ses yeux noirs me fixent avec désir et envie. Je l'observe moi aussi depuis le début, scrutant la moindre de ses réactions. Je me délecte de chaque petit signe de plaisir. 

 

- Oui... Continue, souffle-t-il.

 

Sasuke pousse des râles, je pense qu'il n'en a plus pour très longtemps. Il va falloir encore un peu patienter pour l'éjaculation mon cher. Je stoppe mes mouvements et retire sa verge de ma bouche. Il grogne de frustration et se mord la lèvre inférieure. 

 

J'esquisse un sourire et me redresse.

 

- Action ou vérité,  Sasuke ? 

 

- Action évidement, dit-il en levant les yeux au plafond.

 

- Baise-moi, ordonné-je.

 

- Avec grand plaisir, sourit-il.

 

Je plaque mes paumes contre la paroi de douche et me cambre en lui tendant mes fesses. Le grand méchant loup ne se fait pas prier pour venir manger l'innocente brebis. Il pause une de ses mains sur ma taille et approche son sexe dur comme du béton vers l'entrée de mon intimité. 

 

- Tu devrais me supplier pour l’affront que tu viens de me faire, soufflé-t-il en frottant son gland contre mes lèvres.

 

Je pousse un gémissement à ce contact. J'attends impatiemment qu'il franchisse les quelques millimètres me séparent de la pénétration. Après de longues minutes, le sexe de Sasuke s'enfonce lentement en moi, centimètre par centimètre. Enfin ! Les mains fermement plaquées sur mes hanches, il entame des mouvements de va-et-vient. Je gémis sous ses violents coups de bassin. Je tourne la tête et prends quelques instants pour admirer le bel homme derrière moi. Son regard ténébreux observe avec attention son membre entrer et sortir de ma fente. Ses cheveux mouillés et légèrement ébouriffés le rendent incroyablement sexy, l'eau ruisselle le long de ses adbos saillants.

 

- Continue, haleté-je. 

 

Mais Sasuke en décide autrement. Il se retire et place ses mains sous mes fesses avant de me soulever. Instinctivement, j'enroule fermement mes jambes autour de sa taille et mes bras autour de son cou. Je pousse un hoquet de surprise lorsque mon dos entre en contact avec la paroi de douche froide. Un sourire se dessine sur le visage de mon partenaire. 

 

- Un problème Sakura ? taquine-t-il.

 

A ces mots, il me pénètre lentement et s'enfonce profondément en moi. Je pousse un soupire d'aise en le sentant à nouveau à l'intérieur. Il s'immobilise un instant. Son regard ténébreux arroche le mien avant de descendre ses yeux un peu plus bas, sur ma bouche.

 

- Embrasse-moi, soufflé-je.

 

Il ne se fait pas prier et écrase ses lèvres sur les miennes. Notre baiser est à la fois fougueux et passionné. Nos langues se cherchent, se caressent et se séparent pour mieux se retrouver. Encore et encore. De ses mains puissantes, il monte et descend mon bassin, le faisant glisser mon sexe le long de sa verge dressée. Les mouvements sont d'abords lents, puis très vite, ils deviennent plus rapides. Je gémis de plaisir. Je n'ai pas envie que cette soirée s'arrête. Je ne sais pas ce que sera demain. L'état de santé de ma mère, les rapports que je vais entretenir avec Sasuke après cette nuit torride... Tout ce que je retiens pour le moment, c'est que je suis en train de me faire prendre par mon patron et dans ma douche. Je me prendrais la tête plus tard, j'aurais bien assez le temps. Je chasse toutes ces questions et ces incertitudes de ma tête pour profiter de ce merveilleux moment avec Sasuke. 

 

Depuis quelques secondes, j'avais découvert de nouveaux côtés de Sasuke et j'avais appris à le connaître un peu plus. Et je dois avouer, que ce que j'avais aperçu m'avait beaucoup plus... Je vais avoir du mal à mettre des distances après une nuit aussi ... indescriptible. Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens en ce moment, c'est très particulier.

 

Mes gémissements ressemblent maintenant plus à des cris. A chaque montée, sa verge vient taper au fond de mon vagin. Ses va-et-vient sont rapides et brusques. Mon bel apollon semble être dans un état second. Il a l'air en transe, seulement guidé par le plaisir. Avec lui, je découvrais des sensations que j'ignorais jusqu'à présent. Je n'avais jamais ressenti de telles émotions et sensations avant. Nous jouons à un jeu dangereux. Je pourrais y prendre goût.

 

Ce supplice est tout simplement divin. Une douce chaleur envahit mon bas-ventre, je sens l'orgasme arriver... Encore quelques pénétrations. Et je jouis, bruyamment, le dos arqué et le corps prit de convulsions. J’aperçois vaguement le sourire fier et triomphant de Sasuke. Il poursuit ses puissants mouvements et me rejoint très rapidement. Son sexe se contracte à l’intérieur de ma fente brûlante. Il pousse un grognement en rejetant la tête en arrière.

 

 

Le silence se fait, nous n'entendons maintenant que le bruit de l'eau de la douche. Sasuke incline légèrement la tête et pose son front contre le mien. Nous restons immobiles quelques instants, le temps de reprendre notre respiration. Il lâche doucement sa prise sur mes fesses. Je dénoue mes jambes de sa taille et me laisse glisser pour atterrir sur le sol. J'arrête la douche, nous avons utilisé assez d'eau pour aujourd’hui.

 

Je n'ai pas envie que cette folle journée, riche en émotion, s'arrête. J'aimerais que Sasuke reste dormir à l'appartement ce soir, j'ai envie de me blottir dans ses bras avant de tomber de sommeil, ce qui ne saurait tarder. Je veux encore profiter de sa présence réconfortante, mais je ne suis pas sûre qu'il accepte. De ce que j'ai pu comprendre, il est un Don Juan qui aime les filles et qui ne veut pas s’embêter avec une petite amie. Et généralement, ce genre de mec, ne passe pas la nuit dans le lit d'une nana pour autre que chose que le sexe. 

 

Je décide de faire passer ma demande à l'aide de notre petit jeu, même si cela sous entend clairement ce que je souhaite. Pitié, pourvu qu'il ne se ferme pas et que je me prenne un vent...

 

- Action ou vérité ? demandé-je la gorge nouée.

 

Sasuke semble surpris par ma question avant d'esquisser un sourire.

 

- Je suis ravi que tu sois devenue accro à ma bite et je serais plus que partant pour un troisième round, mais Sasuke Junior n'est plus en état. L'anaconda est retourné dans sa tanière, taquine-t-il.

 

 Je ne suis pas non plus opérationnel pour remettre le couvert, à moins de me retrouver avec le vagin en fusion demain matin. Ce qui, avouons-le, n'est clairement pas plaisant. Comme on dit, n'abusons pas des bonnes choses !

 

- Mais non, gros bêta, dis-je en lui claquant gentiment le bras. Alors, action ou vérité ? répété-je

 

- Tu sais que je ne suis pas une tapette et que je ne peux pas prendre vérité. Alors... Action, dit-il en haussant les épaules.

 

- Dors avec moi, soufflé-je d'une traite. 

 

Je retiens ma respiration une fois la bombe lancée. Dieu merci, la réponse ne tarte pas et mes poumons se remplissent à nouveau d'air.

 

- D'accord, répond-il. 

 

- Vraiment ? demandé-je surprise par son affirmation. 

 

- Oui, j'en ai envie, sourit-il. Et puis, je préfère rester auprès de toi. Je sais que tu n'es pas très bien...

 

- Je ne te connaissais pas aussi prévenant, plaisanté-je.

 

- Tu rigoles, je suis aux petits soins depuis plus de vingt-quatre heures ! D'ailleurs, je commence à fatigué, dit-il en baillant.

 

- Dis donc, on ne t'a pas appris à mettre ta main devant la bouche ! Je viens de voir tes amygdales ! 

 

 

- Tu as des serviettes, Bozo le clown ? demande-t-il en me pinçant le nez.

 

J'attrape deux draps de bain et en tends un à Sasuke. On s’essuie rapidement avant de se diriger vers ma chambre, nus. Mon patron observe la pièce très girly. Ce dernier fait une grimace face à tant de rose au mètre carré. 

 

- Finalement, je vais peut-être rentrer... Je vais faire des cauchemars si je dors dans cette pièce ! se plaint--il.

 

- Arrête, tu vas ronfler comme un bébé ! 

 

Je me faufile sous les draps et tape la place à côté de moi, vide.

 

- Aller ! Ramène-moi ce boule qui chamboule, ris-je.

 

Un grand sourire se dessine sur les lèvres de Sasuke.

 

- Bon, c'est bien parce que c'est toi que je me sacrifie.

 

Il éteint la lumière et se glisse à mes côtés. Il ouvre les bras et je m'y réfugie, mon dos contre son torse musclé. Sa main, posée sur ma taille, m'enlace. Je n'ai aucune idée du chemin que j'emprunte avec Sasuke, seul l'avenir nous le dira. Pour le moment, c'est l'état de santé de ma mère qui doit me préoccuper et non le début d'une possible amourette. 

 

Mes paupières sont lourdes, elles semblent peser une tonne. Je n'essaye pas de lutter, cette journée et cette nuit torride m'ont complètement épuisée. Je ne vais pas tarder à sombrer dans les bras de Morphée. Sasuke dépose un baiser sur le sommet de mon crâne.

 

- Bonne nuit, Sakura, chuchote-t-il.

 

Fatiguée, j'esquisse un faible sourire. Cette situation, nouvelle et improbable me plaît beaucoup. Je me vois déjà m'endormir chaque soir à ses côtés, enlacés.

 

- Bonne nuit, Sasuke, répondis-je dans un murmure à peine audible.

 

 

 

 

*** 

 

Lorsque j'ouvre les yeux je suis surprise et déçue de trouver la place à côté de moi vide. J'aurais aimé que Sasuke soit près de moi à mon réveil. Je ne l'ai même pas entendu partir.. Je pousse un soupire et enfile rapidement un pyjama short pour rejoindre la cuisine. Oui, je suis une fille plutôt bizarre. Je dors nue la nuit et porte mes pyjamas le matin. J'aime trop le contact de ma peau avec les draps, ou Sasuke.

 

Lorsque je franchis le pas-de-porte, je suis surprise de voir un copieux petit déjeuner sur la table. C'est impossible, j'ai des hallucinations. Je me frotte les paupières avant de rouvrir les yeux. Le repas est toujours là. Je m'approche du festin pour mieux voir ce que m'a gentiment préparé Sasuke. Tartine de confiture, croissant, chocolat chaud qu'il y a juste à chauffer et un jus d'orange. Le tout décoré avec des pétales de roses rouge. Oh, c'est trop mignon ! Son geste me touche beaucoup et rattrape son absence au réveil ce matin.

 

Un papier blanc avec un mot dessus, attire mon attention. Je le saisi pour mieux le lire.

 

"Désolé de ne pas avoir pu être à tes côtés pour ton réveil, une urgence au boulot. C'est ça quand on est le Big Boss ! Je n'ai pas voulu te réveiller, tu as besoin de repos. Ton formalisable patron t'offre ta semaine pour rester auprès de ta mère. Si ça te dit, je peux passer te voir après le boulot. Si tu ne veux pas, envoie-moi un message pour me dire non. 

 

Courage pour ta journée.

 

Sasuke"

 

Je souris comme une imbécile pendant au moins deux bonnes minutes. Il a dû se douter que je n'aimerais pas trouver le lit vide après notre première nuit ensemble et il a fait l'effort de me laisser ce mot. J'aime beaucoup ce genre de petites attentions et je pourrais rapidement y prendre goût. Je suis touchée qu'il m'offre ma semaine pour m'occuper de ma maman, ça me fait très plaisir. Je saisis mon téléphone pour lui répondre.

 

" Action ou vérité ? " 

 

Sa réponse arrive dans les secondes.

 

"Action"

 

"Viens chez moi ce soir avec des sushis"

 

"Avec plaisir. A ce soir et courage pour aujourd'hui."

 

"Merci je vais en avoir besoin"

 

 

Il est onze heures lorsque j'arrive à l'hôpital. Je ne suis pas surprise de trouver mon beau-père au chevet de ma mère en pénétrant dans sa chambre. Lui par contre, semble surpris de me voir.

 

- Tu ne bosses pas ? s'étonne-t-il.

 

- Non, mon patron m'a donné ma semaine et toi ?

 

- J'ai posé trois jours de congé, malheureusement, je doute pouvoir en prendre plus.... 

 

- Maman est forte, elle va s'en remettre, dis-je en esquissant un faible sourire.

 

- Bien sûr, répond simplement mon beau-père.

 

A vrai dire, je ne suis pas sûre qu'elle puisse s'en sortir cette fois. Et son compagnon semble aussi mesurer la gravité de son état de santé. Je ne l'ai jamais vu aussi affaibli... Elle me parait encore plus pâle qu'hier. Elle tellement ressemble à un cadavre, que je viens à me demander s'il elle n'est pas morte. Je me rapproche de son lit pour m'assurer qu'elle respire encore. Je pousse intérieurement un soupire de soulagement lorsque je vois sa poitrine se soulever à chaque inspiration. Ouf. Pour l'instant, elle est toujours dans le monde des vivants.

 

- Il est gentil ton patron, lance mon beau-père.

 

J'esquisse un sourire tout en installant une chaise à côté du lit de ma mère. Je prends délicatement sa main aux creux des miennes pour lui faire sentir ma présence.

 

- Au début, je le trouvais con, arrogant et prétentieux. Mais j'ai appris à le connaître, au fond, il est attentionné et bienveillant. Bien qu'il le cache, ris-je.

 

- Tu viendras prochainement nous le présenter officiellement à la maison, sourit-il.

 

- On ne sort pas ensemble, dis-je en rougissant. Pas encore en tout cas...

 

- Ce n'est qu'une question de temps, dit-il.

 

Peut-être. Je n'en sais rien, actuellement, je ne sais pas où j'en suis avec Sasuke. Est-ce que j'aimerais être avec lui ? Je crois, oui. Je ne suis pas insensible à son charme et à ses récentes petites attentions. Mais est-ce qu'il serait capable de se lancer dans une relation sérieuse avec une seule et unique femme ? Je ne me vois pas lui poser la fameuse question "est-ce qu'on sort ensemble" ou "devrait-on essayer de se mettre en couple". Est-ce que j'aurais peur de sa réponse ? Oui.

 

Une de mes craintes principales est qu'il joue avec moi pour atteindre son père. Qu'il lui dise qu'il lui a piqué sa petite amie et qu'en plus, j'ai accepté de coucher avec lui. Chose que je n'ai jamais faite avec Fugaku. Je ne veux pas devenir l'objet d'une vengeance sordide. Le temps m'éclairera plus sur ce sujet, à savoir si Sasuke est réellement sérieux avec moi ou non.

 

Soudain, une voix me sort de mes pensées. Une femme d'une quarantaine d'années vient de pénétrer dans la pièce. Les cheveux noirs sont attachés, elle  nous fixe de ses yeux noisette. Elle porte une blouse blanche. Probablement une infirmière ou un médecin ? 

 

 - Vous êtes de la famille ? demande-t-elle.

 

- Oui, je suis sa famille, répondé-je.

 

- Et moi, son compagnon, ajoute mon beau-père.

 

- J'aimerais vous parler. Vous me suivez dans le couloir ? dit-elle en sortant de la chambre.

 

Nous l'imitons en silence. Que veut-elle ? Je commence à stressée et agite nerveusement les mains. Ma respiration s’accélère et je m'attends au pire.

 

- Je suis le Docteur Nogi, spécialisé en oncologie et je suis votre maman depuis le début de son cancer. Cela fait plus de huit mois qu'elle ne vient plus faire sa chimiothérapie et qu'elle manque ses rendez-vous, informe la femme.

 

- Quoi ? soufflé-je péniblement.

 

J'ai mal entendu ? Elle ment ! Ma mère se bat depuis six mois contre le cancer, comment peut-elle louper son traitement depuis plus longtemps ?

 

- Cela arrive plus souvent qu'on ne le pense. Les personnes décident de baisser les bras face  au cancer et de finir leurs jours comme si de rien n'était. Cela fait deux ans que je suis votre mère et j'ai été très attristée de voir qu'elle avait abandonné ses séances. J'ai bien essayé de la contacter, mais elle ne répondait pas à mes appels. 

 

Deux ans qu'elle suit maman ? C'est quoi ces conneries ! J'aimerais répondre, mais aucun son ne sort de ma bouche. Heureusement que mon beau-père est là, c'est lui qui prend la parole.

 

- Je ne comprends pas de quoi vous parlez Madame. Cela fait six mois que ma compagne a découvert qu'elle a le cancer et non deux ans.

 

La femme en blouse blanche semble perplexe. Elle nous regarde à tour de rôle avant de sembler embarrassée par la situation.

 

- Je suis désolé, je pense que votre femme n'a pas été tout à fait honnête avec vous. Cela fait bien deux ans qu'on lui a diagnostiqué le cancer. Si je tenais à rencontrer la famille, c'était pour vous annoncer que la maladie avait atteint le stade final et que nous allons la garder jusqu'à ce qu'elle nous quitte dans notre hôpital. Nous allons lui donner des médicaments pour qu'elle parte sans souffrir. Je suis navrée. Il vous faut vous préparer à sa mort... Je peux vous donner les coordonnées de pompes funèbres pour vous aider à organisés l’enterrement. 

 

- Gardez-vos contacts et n'enterrez pas ma mère si vite, lancé-je sèchement. Vous l'avez peut-être oublié, mais ma mère est toujours en vie.

 

Sur ces mots, je tourne les talons et regagne la chambre de ma menteuse de mère. Je suis furieuse ! Je me sens trahie par le seul membre de ma famille qui me reste. Comment a-t-elle pu nous cacher une chose pareille ?! A moi, sa fille ! Les larmes de colère et de tristesse me montent et bientôt elle dévalent le long de mes jours. J'ai l'impression d'avoir un trou dans la poitrine, tellement j'ai mal. Je m'approche du lit. Les mots du docteur résonnent dans ma tête comme un écho. Stade terminal. Stade terminal. STADE TERMINAL. Mon cerveau refuse d'y croire, mais il va falloir qu'il accepte l'horrible vérité.

 

- Pourquoi ?! crié-je. Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ! Pourquoi est-ce que tu n'as pas fait cette putain de chimio ?! Pourquoi ? hurlé-je après ma mère toujours inconsciente.

 

- Sakura, calme-toi, me demande gentiment mon beau-père.

 

- Non ! Comment veux-tu que je reste calme ?! fulminé-je. Et toi alors, tu n'es pas en colère ? Elle nous à rien dit et pire encore, elle nous a menti ! J'ai l'air de quoi moi ? Cela fait des mois que je me démène pour mettre de l'argent de côté pour l'amener voir les aurores boréales. Je ne pourrais même pas ! Tu as entendu son médecin comme moi, non ? Stade terminal !! Ils vont la garder ici, sangloté-je.

 

- Bien sûr que je suis énervé et que je ne comprends pas pourquoi elle nous a caché sa maladie. Mais je préfère attendre qu'elle nous l'explique elle-même, dit-il en me prenant dans ses bras. 

 

- J'ai mal, gémis-je en pleure contre son torse.

 

- Je sais. Pleure, si ça te fait du bien. Je suis là.

 

Mes larmes ne s'arrêtent plus, elles coulent en continue. J’ai l’impression que le ciel m’est tombé sur la tête. J'ai toujours ce poids, cette douleur aiguë à la poitrine. J'ai mal au cœur, comme jamais je n'ai eu dans ma vie. Je suis partagée entre plusieurs sentiments. La tristesse de perdre très prochainement ma mère. Et la colère. Je n'arrive pas à comprendre et à digérer ses cachotteries. Comment a-t-elle pu nous mentir ? Pourquoi ne nous a-t-elle pas dit qu’elle avait le cancer il y a deux ans ? Pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas avoir suivit correctement son traitement ? J’ai l’air d’une idiote avec mes projets. Elle m’a laissé croire que nous irions toutes les deux réaliser son rêve alors que c’était perdu d’avance. Et elle le savait. Je me faisais une telle joie d’aller voir les aurores boréales avec elle. Mais tout ça est fichu. Ça ne se fera jamais.Jamais.  Au lieu de ça, je vais devoir organiser ses funérailles. 

 

Un bruit étrange provenant de derrière moi attire mon attention. Je quitte les bras de mon beau-père et me retourne. Cela vient de ma mère. Je me précipite à son chevet en panique.

 

- Maman !

 

Cette dernière est prise d’une violente quinte de toux. Je suis horrifiée lorsque j’aperçois du sang sortir de sa bouche. Les battements de mon cœur s’accélèrent et l'inquiétude me noue la gorge. J'arrive à hurler, je ne sais comment. Je ne reconnais même pas ma voix. Les bras de mon beau-père m'enserrent et m'éloignent du lit tandis que deux infirmières entrent dans la pièce. Je ne comprends pas ce qui se passe, je ne vois plus ma mère. Je distingue une masse blanche à travers le flou de mes larmes. Deux autres personnes entrent dans la pièce pour rejoindre leurs collègues.

 

- Maman, crié-je. Mamannnnn !

 

- Ca va aller Sakura, me rassure gentiment mon beau-père.

 

Mais je ne l'écoute pas ou plutôt, je ne l'entends pas.

 

- Maman, crié-je à nouveau.

 

Je vois une silhouette venir à notre rencontre.

 

- S'il vous plaît, veuillez sortir de la chambre. Cela vaut mieux.

 

Mon beau-père avance vers la sortie. Je suis toujours dans ses bras, mais j'essaye de m'en dégager.

 

- Non, protesté-je. Je ne laisse pas ma mère toute seule ! 

 

- Sakura, sortons, ordonne-t-il.

 

Cette fois, il me traîne de force dans le couloir. Je me dégage violemment dans son étreinte, et me laisse glisser contre le mur blanc de l'hôpital. Je ramène mes genoux contre ma poitrine pour y enfoncer ma tête. Recroquevillée sur moi-même, j'attends. Quoi ? Je n'en sais rien. Je me replonge dans les souvenirs de mon enfance, lorsque ma mère était encore en bonne santé et que j'étais insouciante. A cette époque-là, je ne pensais pas que la vie pouvait être aussi cruelle. 

 

 

Il est six heures lorsque je rentre à contre-cœur chez moi. Ma mère est stabilisée, mais je n'ai pas eu le droit de la voir après que mon beau-père m'ait sortie de la chambre. Pas de visite avant demain. Je suis restée dans l'espoir d'entrée en cachette dans sa chambre, mais je n'ai pas réussi. Le personnel soignant me surveillait de près, ils avaient dû devenir mes intentions. Putain d'hôpital de merde...Je n'ai pas eu le choix que de laisser tomber et de regagner mon appartement. La première chose que je fais en rentrant, c'est de prendre une bonne douche chaude. Je ne me savonne pas le corps, je me contente de rester mobile sous le jet. L'eau coule le long de mon visage avant de descendre le long de mon corps. Le regard perdu dans le vide, je fixe un point imaginaire. Mon esprit est perdu dans mes souvenirs. Je ne sais pas combien de temps je reste là, mais un bon moment. Une voix familière me dire de mes pensées.

 

- Sakura ? m'appelle-t-on.

 

- Je suis là, crié-je.

 

Quelques secondes plus tard, Sasuke pénètre dans ma salle de bain. J'esquisse un faible sourire en l'apercevant. Ses yeux se posent sur mon corps qu'il balaye de haut en bas. Mon regard est attiré par la bosse qui se forme au niveau de son entre-jambe.

 

- Tu ne répondais pas au téléphone alors je suis passé. La porte était ouverte, je me suis permis d'entrer pour vérifier que tu allais bien, explique-t-il.

 

- Tu me rejoins ? proposé-je.

 

Un sourire malicieux se dessine sur son visage. Il passe son T-shirt par-dessus la tête et le laisse tomber sur le sol. Il défait sa ceinture et les boutons de son jeans avant de faire le glisser le long de ses jambes. Il se débarrasse ensuite de son boxer et de ses chaussettes. Le voilà maintenant complètement nue devant moi. Cette fois, c'est à mon tour de me rincer l’œil. Je balaie mon regard de haut en bas en m'attardant sur son érection déjà imposante. 

 

Il me rejoint sous la douche et m'embrasse fougueusement. Je passe mes mains autour de son coup et avant de répondre à son baiser. Cette partie de jambes en l'air ou plutôt de jambe sous l'eau, fut un très bon souvenir.

 

 

Nous sommes affalée dans mon canapé, l'un contre l'autre. Sasuke porte seulement un short ample noir. Si l'on m'avait dit que je me retrouverais avec lui dans cette situation lors de notre rencontre, je n'y aurais jamais cru. Cela fait plus d'une semaine qu'il me rejoint à mon apparemment tous les soirs et qu'il reste dormir. Sommes-nous un couple ? Honnêtement je n'en sais rien, je ne sais pas ce qu'il pense de notre relation. Est-ce sérieux ? Est-ce juste un moment d'amusement ? Je dois avouer que j'aimerais bien que tout soit clair entre nous.J'ai attendu toute la semaine dans l'espoir qu'il aborde de lui-même le sujet, mais je crois que je vais devoir prendre les devant.

 

 

- Au fait, commencé-je avec une pointe d'angoisse dans la voix. 

 

- Hum ?

 

- On est quoi exactement ? demandé-je d'une traite.

 

- Des humains ? propose-t-il bêtement.

 

- Haha, très drôle, dis-je vexée.

 

- Je plaisante ! T'aurais vu ta tête, se moque-t-il. 

 

- Hum...

 

- Boude pas, gamine, taquine-t-il en accentuant le dernier mot.

 

C'est sa nouveauté depuis deux jours. Il ne cesse de m'embêter sur mon âge en me traitant d'enfant ou comme une enfant. Je vais lui montrer qui c'est le gosse ici, moi !

 

- Tu n'as que deux ans de plus que moi je te signale ! Et puis, qui se goinfre de petits ourson en chocolat, hein ? Tu crois que je n'ai pas vu les paquets dans ton bureau et dans ta voiture ? souris-je.

 

- C'est toi !!! C'est toi m'a piqué celui dans mon Audi ! m'accuse-t-il.

 

- Peut-être, dis-je en faisant la moue. Je ne voulais pas que tu t'engraisses et que tu perdes c'est jolies tablettes, dis-je en faisant glisser mon index contre ses abdos.

 

J'éclate de rire lorsque je vois une bosse se former sous son short. Il est incorrigible ! Ce mec a la libido d'un adolescent de quinze ans qui s'astique devant des films pornos. Il n'est jamais rassasié. Je ne m'en pleins pas, j'aime beaucoup la complicité et la passion lors de nos rapports. Mais cela me fait toujours sourire lorsque je vois Sasuke Junior se dresser au moindre effleurement.

 

- Va y moque-toi ! Fous toi de ma gueule, se plaint-il. J'y peux rien, ta présence me rend fou ! Ca ne serait que de moi, je baisserais toute la journée ! Tu imagines ? Payer à coucher avec sa secrétaire ? Le pied, rêvasse-t-il.

 

- Je ne vais pas rester ton assistante longtemps si je ne me ressaisis pas, soupiré-je.

 

J'ai repris le travail il y a deux jours et j'accumule les boulettes. Je n'arrive pas à me concentrer sur ce que je fais, mon esprit s'évade rapidement pour penser à l'état préoccupant de santé de ma mère. Je vais la voir tous les jours après le travail et c'est impuissante, que je la vois dépérir à chaque nouvelle journée. Son médecin m'avait prévenu, son état aller progressivement empirer puisque le cancer tétait en face terminal depuis un petit moment déjà. Je lui ai bien évidement demandé des explications sur ces mensonges. Elle n'a cessé de pleurer et de s'excuser. Je n'ai pas pu lui en vouloir plus longtemps, j'aime trop ma mère. Et je ne souhaite pas qu'elle quitte se monde en pensant que je lui en veux et que je la déteste pour ses cachotteries. Même si une part de moi aura beaucoup de mal à pardonner son égoïsme.

 

- Sakura ? 

 

- Hum ? dis-je en quittant mes pensées.

 

- Veux-tu officiellement sortir avec le meilleur homme de la planète ? sourit Sasuke.

 

- Seulement de la planète ? taquiné-je.

 

- Non, tu as raison. De l'univers, corrige-t-il.

 

- Oui, je le veux ! souris-je en lui sautant au cou.

 

- Oh, doucement ! rit-il. Je ne t'ai pas demandé en mariage hein !

 

- Pas encore, dis-je d'un clin d’œil ! Au fait, il y a quelque chose que je ne t'ai jamais dit et que j'aimerais mettre les choses au clair.

 

Le visage de Sasuke se ferme avant de se crisper légèrement. Je pose doucement ma main sur sa joue et son regard accroche le sien. J'y lis un mélange de peur et d’appréhension. Il s'inquiète pour rien, au contraire, je pense qu'il va être contente d'apprendre certaines choses.

 

- Tu dois savoir que je n'ai jamais couché avec ton père.

 

- Quoi ?! Tu me fais marcher ! 

 

- Non, c'est la vérité. 

 

- Mais vous êtes sortis ensemble plusieurs mois, s'étonne Sasuke.

 

- Je sais. Mais, je n'ai jamais pu. Et je remercie Fugaku de ne pas m'avoir forcée à faire quoi que ce soit contre ma volonté.

 

Un petit sourire en coin satisfait s'affiche sur son beau visage. Je sais qu'il est rassuré et ravi que son père ne m'ait pas touché et qu'il soit le seul à connaitre intimement mon corps. 

 

- Je reviens, je vais nous chercher le menu de sushi pour commander, dis-je en me levant.

 

- Toi et la nourriture japonaise, soupire-t-il. Je vais finir un sushi à force d'en manger !

 

- Sois content alors, parce que je te mangerais tout cru, souris-je.

 

- Ça tombe bien, j'ai un gros sushi entre les jambes en ce moment, taquine-t-il.

 

- Tu ne t'arrêtes jamais, ris-je en lui lançant un coussin. Sois sage, je reviens !

 

Je quitte le salon pour rejoindre la cuisine. J'attrape le menu du restaurant japonais dans le tiroir avant de rejoindre Sasuke. Je trouve ce dernier assis sur le canapé, mon téléphone à l'oreille. Je me stoppe devant la banquette et l’interroge du regard.

 

- Il sonnait, alors j'ai décroché. C'est ton beau-père Sakura. Ta mère.. commence-t-il sans finir sa phrase.

 

Mais il n'a pas besoin d'en dire plus. J'ai compris. C'est l'appel que je redoute tant depuis des jours, celui qui anéantira à jamais tous mes espoirs. La dure réalité m'a rattrapé et je ne suis pas sûre d'arriver à y faire face. Du moins, pas toute seule. Mes jambes et ma tête semblent peser des tonnes tout à coup. Ma vision se trouble et je ressens une drôle de sensation, comme si mon esprit tentait de quitter mon corps. Quelques secondes plus tard, c'est le noir total.

 

 

***

 

Ces derniers jours ont été très compliqués. Ma mère nous a malheureusement quittés et tout s'est enchaîné très vite. Avec mon beau-père, nous avons dû nous occuper d'un tas de paperasse et en plus d’organiser l'enterrement. Ça a été très dur psychologiquement et physiquement. Sasuke m'a beaucoup aidé et soutenu, je lui en serais éternellement reconnaissante. Je n'aurais jamais imaginé il y a quelques mois en le rencontrant dans ce restaurant, que nous sortirions ensemble et que je pourrais m'appuyer sur lui. Il est maintenant un pilier dans ma vie et il m'a beaucoup épaulé lors du décès de ma mère. C'est grâce à lui que je ne me suis pas effondrée. Il m'a écouté pleurer pendant des heures tout en essayant de me consoler du mieux qu'il pouvait. Il a été irréprochable.

 

***

 

- Sasuke ! T'es où ? demandé-je en pénétrant dans l'appartement.

 

Cela fait maintenant un an que nous avons emménagé ensemble. Après cinq mois de relation, Sasuke m'a proposé de rendre nos appartements pour en choisir un, ensemble. Je n'ai même pas réfléchi avant de dire oui. C'était tellement évident, depuis la mort de ma mère, il ne m'a plus laissé seule les nuits. Il dormait à la maison et rentrait chez lui seulement pour prendre des affaires. C'était donc logique que nous passions le cap d'habiter ensemble. Tout se passait à merveille, Fugaku avait compris et accepter notre relation, et sa mère m'adorait. Elle ne cessait de répéter à Sasuke qu'il avait enfin trouvé la perle rare et que s'il faisait l'imbécile avec moi, elle l’enterrerait au fond du jardin. Evidemment, cela m'a fait très plaisir qu'elle m'apprécie autant.

 

- Au salon, répond-il.

 

Je me déchausse en prenant appuie sur le meuble de l'entrée. Mon regard se pose sur le cadre en bois qui trône au milieu du plateau. Il contient une photo de ma mère et moi. J'esquisse un faible sourire tandis qu'une pointe de tristesse émerge dans mon cœur. Même après plus d'un an, la perte et le vide laisser sont douloureux. Je me rappelle parfaitement de ce moment, c'était à Noël, il y a deux ans. Elle avait tricoté trois affreux pulls avec des motifs tels que des sapins et bonhomme de Neige, et nous avait forcer à les porter. Avec mon beau-père, nous avions accepté à contre-cœur. Ce dernier avait pris une photo pour immortaliser ce souvenir. Ma mère souriait de toutes ses dents, elle avait l'air tellement heureuse. Malheureusement, plus jamais je ne pourrais revoir son visage en chair et en os.

 

Je sursaute légèrement lorsque je sens une pression sur mon épaule. Je me retourne et découvre Sasuke derrière moi. Je pose ma main sur la sienne et appuie ma joue contre. Je ferme les yeux et laisse coulées quelques larmes.

 

- Ça serait plus facile avec le temps, dis-je gentiment.

 

- Je sais, soupiré-je. J'aurais tellement aimé que tu la rencontre...

 

Autrement qu'inconsciente sur un lit d'hôpital. J'aurais voulu présenter à ma mère mon petit ami. J'aurais voulu qu'elle apprenne à le connaître. J'aurais voulu qu'elle me dise "Tu as trouvé un merveilleux petit copain Sakura". Et surtout... surtout.. J'aurais voulu qu'elle connaisse ses petits enfants.

 

- Je suis enceinte, chuchoté-je la voix prise par l'émotion.

 

J'annonçais cette merveilleuse nouvelle aussi bien à ma mère, qu'à Sasuke. Ce dernier retire brusquement sa main de mon épaule pour me retourner face à lui. Ses yeux pétillaient. J'y lis de la joie et de l'excitation, mais aussi de la peur. Je pense qu'on est jamais vraiment prêt à être parent, surtout le moment où on l'apprend. Moi-même, j'ai des craintes. 

 

Mais je suis sûre d'une chose, même si aujourd'hui nous avons beaucoup d'appréhension, je sais que nous serons de bons parents.

 

- J’espère que ça serait un garçon, s'exclame Sasuke !

 

- Non, je veux une fille !

 

- Tu plaisantes ? Je te supporte déjà au quotidien, il me faut un renfort masculin, taquine-t-il.

 

- Je me demande qui supporte qui ! Qui laisse traîner ses caleçons et ses chaussettes sales ? Qui fout du dentifrices partout en se lavant les dents ? Qui met son bol le matin dans l'évier au lieu de directement le ranger dans le lave-vaisselle ? Je continue ou je m'arrête là ? souris-je.

 

- Ok, t'as gagné ! soupire-t-il. Je suis un peu plus fatiguant que toi, mais je veux quand même un garçon ! Et si, c'est une fille, on lui fera un petit frère, sourit-il en me déposant un baiser sur le front. De toute façon, je veux une équipe pour jouer au foot !

 

- Oh ! Je suis pas d'accord, on va se calmer ! Ça se voit que ce n'est pas toi qui va souffrir à l'accouchement ! Deux ça sera déjà pas mal. Pense à mon vagin !

 

- Ça y est, je bande. 

 

- Quoi ? Je te parle de la torture que je vais subir dans quelques mois et toi tu bandes ? ris-je.

 

- Ouais, sourit-il. J'ai envie de prendre un bain, pas toi ? 

 

- Oh si ! Le dernier à la salle de bain fera un massage à l'autre ce soir, lancé-je en partant en courant.

 

- Tu triches !! cri Sasuke derrière moi. Tu vas voir comment je vais te punir toi !

 

 ***

 

"Maman,

 

Même si tu n'es plus présente physiquement et que je ne peux plus voir ton visage ou te serrer dans mes bras, je sais que tu es là, dans mon cœur. Tu ne cesses de veiller sur moi et de m'apporter du courage. La vie n'est pas facile, mais je ne suis plus seule pour l'affronter. Bientôt, nous serons trois. Dans quelques mois, nous aurons une petite fille, Sarada. J'ai hâte de faire sa connaissance et de lui parler de toi.

 

Ne t'en fais pas pour moi, même si c'est dur de vivre sans toi, je vais bien.

J'ai trouvé l'homme de ma vie et je suis très heureuse.

 

Je t'aime Maman."

 

 

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Naa-san (vendredi, 19 juin 2020 16:47)

    Cette partie-là est à la fois triste et pleine de chaleur !

    Le désir entre les deux protagonistes est ô combien démontré au cours du récit. Cependant j'y ai décelé plusieurs erreurs notamment au niveau de ta frise chronologique. Dans la partie deux, il me semble que Sakura énonce "action" en se pinçant les lèvres au lieu de vérité une première fois avant de le prononcer plusieurs fois de suite au cours de leur jeu érotique dans cette partie-là. Il en est de même pour Sasuke qui contre avec "vérité" tout en étant conscient de son effet au tout début de la scène. Alors qu'il ne dise pas que "vérité" est pour les poules mouillées ! À un autre moment de la scène, tu évoques une jupe comme bas à Sakura alors qu'elle est en pantalon initialement. Et puis, elle lui avoue qu'elle ne sort plus avec Fugaku depuis au moins deux semaines alors qu'il me semblait qu'ils avaient rompu la veille de cette scène dans la partie deux. De plus, quand elle choisit "vérité", Sasuke lui demande si elle couche avec son père, ce qu'elle répond "non". Donc il le savait déjà qu'ils n'entretenaient pas de relation charnelles même si à ce moment-là il ne lui demande pas davantage d'explications. Au lieu de faire l'étonné quand elle remet ce sujet délicat sur le tapis plusieurs semaines après, il aurait pu simplement revenir sur cette vérité déjà énoncée même si sur le moment il ne l'avait pas vraiment cru et avait d'autres choses en tête. Je n'ai pas précisé non plus que lors de leur deuxième round des plus sensuels, est-ce moi où ils ont oublié la capote sous la douche ?! Alors qu'il s'agit du premier soir où ils partagent des relations sexuelles.
    Quand à l'histoire de la mère de Sakura, c'est décidément infiniment déchirant ! On ressent le désespoir et la colère de la jeune fille vis à vis de cette foutue maladie... J'ai l'impression que la mort et essentiellement les soins palliatifs sont dans chacun de tes One-Shots ma parole ! Ça ajoute certainement un côté dramatique à l'histoire et ça permet aux personnages de se rapprocher plus vite certainement.

    En résumé, c'est un très bon One-Shot -moins long que celui que j'ai lu en premier, avec les jumelles, j'ai l'impression. On y ressent toute l'attraction et la tension sexuelle qui émanent des deux personnages principaux et on succombe en même temps qu'eux au moment du premier lemon. J'adore !