Un autre monde - Chapitre I ~~

Chapitre I

De nos jours 

 

Petit village : Shirakawa-go – JAPON

 

 

 

Comme tous les jours, je m’affaire en cuisine pour que tout soit prêt lors du retour de mon père. Nous vivons que tous les deux, ma mère est morte lorsque je n’avais que huit ans. Pour ce soir j’ai décidé de préparer quelque chose de simple : des ramens. Les cours ayant été fatiguant aujourd’hui, je ne suis pas motivée à cuisiner un grand plat digne de ce nom. Tout mijote dans la casserole, ce qui me laisse le temps de faire une petite pause. Je m’assis enfin pour souffler. En rentrant des cours j’ai fait le ménage puis j’ai enfilé mon petit tablier pour cuisiner. Je fais tout à la maison, en fait j’occupe la place de ma mère depuis mes quatorze ans environ. Je ne m’en suis jamais plainte auprès de mon père mais c’était épuisant. Je n’ai pas eu une adolescence normale, je ne suis jamais sorti avec des amies. Après les cours je rentre directement à la maison. Des petits amis ? N’en parlons même pas. Je n'ai pas le temps d’avoir un copain. Et dire que je n’ai pas encore fait mes devoirs aujourd’hui. Je soupire. Les journées sont beaucoup trop courtes.

 

J’entends la porte claquer, mon père vient rentrer. Il fait irruption dans la cuisine et pose sa veste sur une chaise. Je ne le comprendrais jamais ne peut-il donc pas ranger ses affaires quand il rentre au lieu de les poser partout ? Je me lève, attrape sa veste et vais la ranger. Je suis plus sa bonne à tout faire que sa fille. Je vois son regard se poser sur la bassine de linge que je dois repasser mais je n’ai pas encore trouvé le temps de le faire.

 

-        Tu n’as pas encore repassé ? Bon sang tu fous quoi de tes journées ? râle-t-il.

 

Et bien, Papa voyons voir … Je vais à l’université, ensuite les tâches ménagères qui prennent trois plombes, la cuisine et après il faut encore que je fasse mes devoirs. S’il n’est pas content il n’a qu’à participer aux tâches ! Utiliser le fer à repasser ne le tuerait pas. Mais il est bien trop feignant pour ça.

 

-        Je n’ai pas eu le temps mais je le ferai après manger, promets-je.

-        Si seulement ça avait été toi à la place de ta mère, crache mon père.

 

J’ai l’habitude de ce genre de remarques mais ça fait toujours aussi mal. Je sais très bien qu’il aurait préféré que je meurs à la place de ma mère et parfois moi aussi. Quand je vois ma vie pathétique parfois j’ai envie de pleurer. La vie est une garce. Je finis de m’occuper des ramens puis sers le repas. Mon père s’assoit et grimace devant son assiette.

 

-       Des ramens ? Tu m’as fait des pauvres ramens à manger ? demande mon père méchamment.

-      Je n’ai pas eu le temps de faire autre chose, pour une fois on mangera des ramens. C’est bon aussi, je réponds en me forçant à sourire.

 

Mon père me lance un regard noir avant d’éclater son bol sur le sol. Je me pince les lèvres pour ne pas pleurer. Il est trop cruel. Certes ce ne sont que des pâtes avec des petits légumes et du poulet mais j’y ai mis mon cœur.

 

-        Comment oses-tu me répondre petite conne, gronde mon père. Je vais t’apprendre le respect.

 

Il se lève et s’approche de moi d’un regard noir. Je suis morte de trouille mais je ne le montre pas. Il m’attrape par les cheveux et me m’oblige à me lever. Un petit cri de douleur s’échappe d'entre mes lèvres mais il ne me lâche pas pour autant. Je n’ose pas croiser son regard, je sais qu’il est fou de rage. Toujours ma chevelure en main, il me traîne jusqu’au salon, je lui demande de me lâcher en vain. Il me pousse violemment sur le canapé avant de me gifler. Les larmes que je retenais jusqu’à maintenant coulent en abondance le long de mes joues.

 

-        Arrête de pleurer, ordonne-t-il.

 

J’essaye de réprimer les sanglots qui me compriment la gorge sans succès. Je reçois une nouvelle gifle, puis des coups. J’ai mal, j’ai peur. Même si ça arrive régulièrement je suis toujours autant effrayée. Parfois j’espère qu’il franchise la limite et qu’il me tue pour arrêter cette souffrance quotidienne mais il est bien trop malin. Il ne me tuera pas. Les coups pleuvent et mes larmes continuent de couler en abondance. Je le supplie d’arrêter mais je ne suis même pas sûr qu’il entende mes paroles.

 

Du coin de l’œil je le vois sourire ce qui n’augure rien de bon. J’observe ses mains descendre jusqu’à son pantalon et défaire sa ceinture. Je dégluti, je sais ce qui m’attend. Un frisson parcourt mon corps tandis qu’il saisit son nouvel instrument de torture.  Cette fois-ci ce n’est plus avec ses mains qu’il me frappe. Le cuir claque sur ma peau m’arrachant des cris. Je le supplie d’arrêter mais encore une fois il ne m’écoute pas au contraire il rit. Les minutes me paraissent des heures. Quand il s’arrête enfin je suis soulagée.

 

-        Je vais manger au restaurant, que tout soit nettoyé à mon retour, m’avertit mon bourreau.

 

Je le regarde partir en silence en serrant les dents. Ce n’est que lorsque j’entends la porte claquée que je m’autorise à laisser éclater un nouveau sanglot. Je pleure, je cris, je hurle. J’extériorise ma peur et ma douleur. Combien d’années vais-je encore supporter tout ça ? J’ai vingt ans et je suis toujours l’esclave de mon père. Mes camarades et mes professeurs savent que mon géniteur me bat mais personne ne fait rien, ni ne m’a jamais rien demandé. Les bleus que j’ai sur le visage et sur le corps sont assez équivoques. Je n’en parle pas non plus, je ne veux pas de leur pitié. Ma joue droite me lance, je n’ose même pas aller regarder le désastre dans le miroir.

 

Presque une heure est passée depuis le départ de mon père. J’ai les yeux rouges, la gorge qui me brûle mais la panique commence à m’envahir. Va-t-il bientôt revenir ? Je me lève et décide de sortir de la maison sans rien nettoyer. J’enfile un manteau et des chaussures avant de claquer la porte. Nous sommes au printemps mais les températures restent fraîches surtout le soir. Je marche dans le quartier en pleurant silencieusement. Décidément mon corps avait un nombre de larmes illimitées. Je bifurque au bout de la rue pour prendre un petit sentier menant vers le « pont des Amoureux ».

 

Je ne sais pas quoi faire, je ne veux juste pas rentrer à la maison. Mais où pourrais-je aller ? Je n’ai pas de famille ici à part mon père, pas d’amis. Je suis seule, personne sur qui compter. Plutôt triste pour une jeune fille de vingt ans.

 

J’arrive à destination. On raconte que deux amoureux ont mis fin à leurs jours en sautant de ce pont. Leurs familles étaient contre leur union et ils avaient décidés que s’il ne pouvait pas être ensemble en vie ils le seraient dans la mort. Triste histoire d’amour, j’espère qu’ils sont heureux aujourd’hui dans ce vaste ciel. Une idée germe petit à petit dans ma tête. Plus de souffrance, plus de tristesse. Je dois avouer que je suis très tentée. Je m’approche doucement du petit pont et effleure la pierre froide. Je pose mes paumes sur le rebord puis grimpe. Je suis debout, le regard droit devant. Je refuse de regarder en bas, pour ne pas me dégonfler.

 

-        C’est la meilleure solution Mikan, tu ne dois pas reculer. Tu peux le faire, je chuchote en encouragement.

 

Je m’approche à petits pas pour que la pointe de mes pieds soit dans le vide. Une dernière larme coule sur ma joue que j’essuie d’un geste brusque. Une pensée pour ma défunte mère et je saute en fermant les yeux. Tout se passe si vite, j’entre dans l’eau tel un poids mort. Je perçois une lumière bleutée derrière mes paupières closes. Ma curiosité a raison de moi. Je me débarrasse de mon manteau qui pèse une tonne, mouillé. Je nage et remonte à la surface afin de savoir d’où provient cette lumière étrange. Lorsque ma tête émerge de l’eau, je suis stupéfaite. J’observe les alentours mais rien ne m’est familier. Le pont semble récent, la pierre n’est pas abîmée par le temps. L’eau à l’air plus claire, non polluée.

 

-        C’est quoi ce bordel ? je murmure.

 

Je nage vers le rivage et me hisse sur l’herbe. Ma robe style bohème ouverte devant (image) me colle à la peau. J’attrape le bas et le tort comme je peux pour l’essorer. Je fais la même chose avec mes cheveux. J’ai un étrange pressentiment et décide de rentrer à la maison. Je suis au milieu du sentier pour rejoindre le village quand je m’arrête stupéfaite. Je regarde le paysage devant moi la bouche grande ouverte. Soit je suis en pleine hallucination, soit je suis morte. Le village que j’aperçois au loin n’a rien avoir avec le miens. Il y a beaucoup moins d’habitation et les maisons semblent très anciennes. Vous savez comme dans les films historiques. Je distingue des animaux un peu partout.

 

Une seule question me vient en tête…

 

Où suis-je ?


 

 

 

 

 

 

un clic sur l'image pour le chapitre suivant !

remarques : non Jess elle ne se fait pas violer par son père xD et son instrument de torture n'est pas celui que tu penses perverse ! XD je t'aime quand même <3

N'hésitez pas à me laisser des critiques positives ou négatives.

 

Si vous souhaitez être prévenu de la suite, laissez un commentaire avec le nom de votre blog, adresse mail ou autres.

Écrire commentaire

Commentaires: 11
  • #1

    xXMikan-NatsumeXx (mercredi, 07 juin 2017 19:55)

    Salut ! ^^ Je t'ai dit que j'allais te donner mon avis et voilà ;D ! Alors pour l'instant : j'aime beaucoup ton style d'écriture ça me change du mien, pour l'histoire mais je ne peux pas vraiment juger car c'est assez court, il y a quelques fautes d'orthographe mais je m'en moque un peu car j'en fait aussi ! Mais sinon ce que j'ai lu est très bien enfin selon moi ! J'attend la suite avec impatience ! U-U

  • #2

    xXMikan-NatsumeXx (mercredi, 07 juin 2017 19:56)

    J'ai mis un "mais" en trop XD

  • #3

    Hanna (mercredi, 07 juin 2017 20:09)

    Merci pour ton commentaire c'est gentil :)
    Oui le chapitre n'est pas très long , il sert a mettre en place le contexte et l'arrivée de Mikan dans ce lieu étrange :)

    Bisous

  • #4

    Ayumi (jeudi, 08 juin 2017 17:34)

    J'ai beaucoup aimé ton premier chapitre bestouille ^^
    Cela promet pour la suite :3
    J'adore toujours autant tes descriptions détaillées.
    Et si tu veux un coup de main pour les relectures, no souci i'm here baby ♥
    Pour être prévenue je dois vraiment te laisser mon site ou mon mail XD ? Ne le connais-tu donc pas par coeur depuis le temps !
    J'te bisoute ! ♥

  • #5

    Hanna (jeudi, 08 juin 2017 17:36)

    Oh contente que ca t'es plus :)
    Merci :) J'aurai recourt à tes services pour le chapitre II :p

    Non pas besoin toi xDDDD
    Bisous <3 je t'aime comme ma PS4 XDDD

  • #6

    misa (jeudi, 08 juin 2017 17:48)

    woaaa je veux crop la suite !!!!!!!!

  • #7

    Hanna (jeudi, 08 juin 2017 18:08)

    Elle sera en ligne la semaine prochaine :D

  • #8

    Mayumimie (jeudi, 15 juin 2017 18:42)

    sa pete sa maman le koala !!!!!!!!!!!!

  • #9

    ficgakuenalice99 (mercredi, 19 juillet 2017 18:45)

    Coucou !
    Comme tu me l'as demander je suis venue faire un tour et je t'avoue que l'histoire m'intéresse beaucoup et que si possible j'aimerais être prévenue de la sortie de tes chapitres ^-^
    Bye-bye !!

  • #10

    Hanna (jeudi, 20 juillet 2017 15:56)

    Oh cest super gentil :) je te préviendrais sans soucis pour la suite !! :D
    Bisous

  • #11

    Naa-san (mercredi, 03 juin 2020 14:53)

    Coucou Darling !

    Je viens de relire ce premier chapitre que j'avais déjà lu il y a quelques années. Cette histoire a l'air vraiment prometteuse. Un monde parallèle derrière un miroir d'eau ? Ça a l'air plutôt féérique. J'espère que cette nouvelle vie qui attend Mikan lui permettra d'être plus heureuse car mon Dieu quelles violences subit-elle de la part de son père. Elle a l'air d'être forte et de garder le sourire même si pour le coup, ce soir elle était vraiment sur le point d'en finir... Je me souviens que ça m'avait attristé de voir une Mikan aussi déprimée lors de ma première lecture mais j'ai l'espoir que sa détermination sans faille et son sourire espiègle reviennent vite.

    Le fait que les personnages soient plus vieux que ce qu'on a l'habitude de voir va peut-être permettre des scènes plus poussées à propos des sentiments amoureux et du désir naissant.

    Quelques fautes de conjugaison dans certains de tes paragraphes. Tu parles au présent mais parfois le passé-simple et l'imparfait s'invitent dans ton récit alors qu'il faudrait que tu gardes ta ligne de conduite présent/passé-composé. Fais-y attention lors de tes relectures.

    Autrement, il s'agit d'une belle mise en bouche pour débuter une fan-fiction.