Passion - Chapitre V

Je suis assise dans le salon avec Ino et son cousin, Kiba. Des petits amuse-bouche en guise d'apéro sont disposés sur la table basse devant nous. Mes invités sont là depuis environ une demi-heure. Je ne connaissais pas Kiba jusqu'à ce soir et je le trouve plutôt pas mal. Il est grand, avec les cheveux châtains et les yeux marrons. Du peu que j'ai pu parler avec, il a aussi l'air très sympa. J'ai appris qu'il était plus âgé que nous, il a vingt-huit ans et il est en train de finir ses études de médecine et compte encore fait quelques années pour se spécialiser et devenir médecin généraliste. Je suis admirative devant sa motivation. Je n'aurai jamais pu faire plus de dix ans d'études. Je suis bien contente d'avoir arrêté après le BTS pour me lancer dans le monde du travail. En parlant de boulot, je retourne au bureau demain, le week end se termine ce soir. Je n'’ai pas intérêt à me coucher trop tard, si je ne veux pas débarquer en mode zombie et effrayer mes collègues. Enfin, n’y pensons pas pour le moment et profitons plutôt de la soirée. J'apprends qu’il habite dans la ville d’à côté avec son chien Akamaru. Oh, trop mignon, j’adore les animaux ! 

Je sers un autre verre de punch à Kiba quand Sasuke débarque dans le salon. Je me pince les lèvres pour ne pas rire, visiblement il ne s’est pas encore aperçu de ma petite blague. Ino et son cousin rient doucement sous cape. Il s’approche de la table basse, se penche pour prendre un amuse-bouche et s’affale sur le fauteuil à côté du canapé. Qu’est-ce qu’il fabrique ? Il compte passer la soirée avec nous ou quoi ? Monsieur ne devait pas aller la passer chez Karin ? Décidément, il change de cible comme de chemise ! 

— Tu n’avais pas des plans pour ce soir, toi ? demandé-je. 

— Je dérange ? Pourtant, j’étais invité il me semble. 

— Et, il me semble, que tu avais décliné mon invitation plutôt dans la journée, dis-je en souriant. Oh, mais peut-être qu’elle a changé ses plans et n’a plus voulu de toi. 

Sasuke retient un petit rire. 

— Crois-moi, que si je l’appelle, qu’importe quand et avec qui elle est, elle accouera pour que je la saute, réplique-t-il en sourire aux lèvres. 

— Charmant, réponds-je en levant les yeux au ciel. 

— Non, mais j’hallucine ! Le mec fait le malin alors qu’il a des phallus sur les joues, rétorque sèchement Ino. 

Sasuke regarde mon amie, incrédule et perplexe. Bien évidemment, il ne comprend pas ce qu’elle veut dire. Je pince les lèvres pour ne pas rire, Ino lève les yeux au ciel avant d’ajouter. 

— Va donc te regarder dans un miroir, conseille Ino. 

Sasuke surpris et ne comprenant toujours pas ce qu’il se passe, se lève et disparaît dans le couloir. Quelques secondes plus tard on entend un « putain », un « Sakura » et un « tu vas me le payer ». Je grimace, l’heure de la vengeance à sonner. Je bondis du canapé et me cache derrière pour écharper aux représailles. J’entends des bruits de pas, suivis de la voix de Sasuke. 

— Elle est où ? Où est cette débile de touffe rose ? gronde-t-il. 

— Derrière la banquette, sourit Ino.  

— Traîtresse, craché-je. 

Je me redresse et sort de ma cachette en tirant la langue à mon “amie”. Sasuke bondit vers moi, mais je m'échappe du salon en courant. Je me dirige vers -ma- chambre et m'enferme à clef une fois à l’intérieur. Sasuke frappe à la porte. 

— Sakura, ouvre tout de suite cette porte, ordonne-t-il. 

— Non, répondé-je simplement.  

— Ouvre. Tes amis t'attendent au salon et ce n'est pas très sympa de les planter là-bas. 

— Va-t'en chez Karin. Tu étais si content d'y aller apparemment. Je sortirais après. 

— Je n'irais nulle part et s'il faut camper toute la nuit devant cette porte, je le ferais, prévient-t-il. 

Ça, je n’en doute pas ! 

— Mais ce n'est pas moi, c'est Naruto ! tenté-je pour m'en sortir. 

— N'essaye pas de remettre la faute sur ton frère, je sais que c'est toi.  

— Mais je ne veux pas avoir un phallus sur la tête, gémis-je. 

—  Et moi ? Je voulais en avoir un peut-être ? J'en ai déjà un gros entre les jambes. 

J'éclate de rire, quelle phrase de gros bœuf. Le pire, c'est que je l'imagine parfaitement derrière cette porte sortir sa réplique avec son petit sourire.  

— Pitié, ne me dessine pas sur le visage, demain je vais au boulot, lui rappelé-je. Je ne peux pas débarquer avec des restes de marqueur sur les joues. 

— Promis je ne te dessine rien sur la tête Maintenant ouvre cette porte maintenant. 

Je soupire et tourne doucement la clé dans la serrure. Puis, j'ouvre lentement la porte et découvre derrière un Sasuke tout sourire, un marqueur à la main. Il me pousse et entre à l'intérieur. Je recule tandis qu'il avance, mais le lit arrête ma progression. Je suis coincée entre le colosse devant moi et mon sommier. Génial. 

— Tourne-toi, ordonne-t-il. 

Je suis surprise de sa demande, je ne comprends pas où il veut en venir, mais je m'exécute. Je pivote lentement et fais maintenant face au sommier. Il me pousse sans ménagement sur le lit et je tombe à plat ventre sur la couette. Je veux me redresser, mais il me bloque avec son bras. De sa main libre il me baisse le pantalon, puis mon shorty. Il ne compte quand même pas me prendre ici et maintenant ? A moins qu’il a prévu de m’enfoncer le marqueur je ne sais où... Pourvu que personne ne rentre dans la chambre, je ne vous dis pas le spectacle qu'il découvrirait : moi allongée sur le lit, bloqué par Sasuke et le cul à l'air.  A quoi joue-t-il, bordel ?  

— Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je sèchement tout en essayant de me défaire de sa prise. 

— T'inquiète tu le sauras bientôt. 

Puis, je sens quelque chose de pointu bouger sur ma peau. Je comprends rapidement qu'il s'agit du marqueur. Ce trou du cul est en train de m'écrire sur les fesses ! Bon, je préfère ici que sur la figure, au moins personne au boulot ne verra l'inscription à cet endroit. Finalement, bonne joueuse, je me laisse faire et accepte la vengeance. Quand je sens la pression sur le haut de mon dos se relâcher, je devine qu'il a finis. Je me redresse et me précipite devant la glace du dressing. J'examine mes fesses et je lis "A" sur la droite et "SASUKE" sur la gauche. Un petit rire m'échappe, c'est tellement puéril. Aussi gamin que ma blague en fait. Je remonte mon shorty et mon pantalon avant de me retourner vers lui. 

— Gamin, souris-je.  

— Dixit la fille qui m'a dessiné des phallus sur les joues, sourit-il à son tour.  

— Aller, retournons là-bas avant qu'Ino pense que tu profites de mon corps de déesse. 

Sur ces mots, je n'attends pas Sasuke et retourne au salon où m'attend Ino et Kiba.  

— Alors ? demande Ino. 

— Rien. Je lui ai demandé pardon à genoux et lui ai rappelé que demain la personne adulte et responsable que je suis allai travailler, souris-je. 

Il est hors de question de raconter la vérité devant Kiba, ça serait la méga honte. Comme si j'allais dire "Oh bah il m'a baissé le pantalon et m'a juste écrit son nom sur les fesses." Il ne sait pas que Sasuke et moi avons fricoté intimement et c’est mieux ainsi. En parlant du loup, le voilà qui regagne le salon et son fauteuil. Visiblement, Karin a fini aux oubliettes et je ne m’en plains pas. J'attrape mon verre de punch pour étancher ma soif. 

— Au fait, merci pour la pipe Sakura, me remercie Sasuke. 

Je manque de m'étouffer et recrache le liquide dans mon verre. Mais, quelle enflure ! Le pire, c'est que c'est un affreux mensonge et que connaissant Ino, elle va surement le croire. 

— Non, mais ça ne va pas la tête ! Dire des mensonges pareils ! m’insurgè-je. 

— C'est vrai, Saku' ? me demande Ino les yeux tous pétillants. 

—  Mais, non ! Il n'a rien eu du tout, même pas un bisou, alors encore moins une pipe. 

— Pas encore, répond Sasuke un sourire en coin. 

Je vais l'encastrer dans le mur celui-là s'il n'arrête pas de faire son malin. Ses conneries, ça va cinq minutes.  

— Jamais !  Alors maintenant, met là en veilleuse ou dégage chez l'autre. 

Il ne bouge pas et ne répond rien. Je ne le comprendrais jamais. Qu'est-ce qu'il veut à la fin ? Le sait-il lui-même ?  

Le reste de la soirée se déroule tranquillement, nous commandons des pizzas tout en discutant. Ino nous parle de son copain et de leurs futures vacances en Thaïlande. Kiba nous en apprend plus sur son chien en nous montrant des photos et sur ces études. Sasuke lui reste silencieux dans son fauteuil et se contente d'écouter. Je fais exprès de sourire et à rire à toutes les petites blagues de Kiba, posant des fois ma main sur son bras ou sa cuisse. Je sais que ça agace mon ténébreux puisqu'il me lance des regards noirs dans ces moments-là. Quant à moi, je raconte la tromperie de Saï, bien qu'Ino connaisse cette histoire par cœur maintenant. Et puis, je décide d’aborder le cas Sasuke subtilement et légèrement arrangé à ma sauce. 
 

—  J'ai rencontré quelqu'un qui me faisait oublier Saï. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, mais quand j'étais avec lui, je ne pensais plus à toute cette histoire, dis-je avec un petit sourire. Mais quand un soir j'ai refusé de le voir, car il n'avait pas été très sympa avec moi, j'ai appris qu'il avait été couché avec une fille, soupiré-je. 

—  Oublie ce mec, c'est un gros connard. Il pense qu'avec sa bite ce mec, retorque sèchement Kiba. 

Sasuke le foudroie du regard, mais ce dernier ne s'aperçoit de rien. Ino est évidement au courant de la vraie histoire et elle sait que je parle de la personne qui fait la tête dans son fauteuil. 

— Je pense que tu devrais ignorer ce mec et fréquenter d’autres hommes plus mâtures que ce gamin, ajoute-t-il. 

— Parce qu'aimer donner du plaisir aux femmes, c’est être gamin ? rétorque Sasuke sèchement. 

— Oui. Un homme donne du plaisir à UNE femme. Les gamins eux butinent dans tous les sens. 

— N’importe quoi, crache Sasuke. 

Il n’a pas d’argument, Kiba lui a cloué le bec. Et il le sait. Je suis sûre qu’il est furax intérieurement. De toute façon que répondre à ça ? Kiba a bien raison. Sasuke se lève et part s'enfermer dans sa chambre sans dire un mot, pas même un au revoir. Quel homme des cavernes celui-là !  Le reste de la soirée se déroule dans une bonne ambiance, nous discutons tous les trois dans la joie et la bonne humeur. Nous dégustons des petites viennoiseries que Kiba à gentiment ramené. Ce mec est vraiment trop adorable, je l'adore déjà. Pourquoi Ino ne me l'a pas présenté avant, je suis sûre qu'il pourrait devenir un très bon ami. La soirée se termine un peu avant minuit et une fois mes invités partis, je me dirige vers la salle de bain. Une fois prête pour aller au lit, je vais dans ma chambre et me couche. Je sombre rapidement dans un profond sommeil, épuisée par ces jours particulièrement épuisants et riches en émotions.