Passion - Chapitre VIII

CHAPITRE 8 

 
La journée de cours a été monstrueusement longue. J'ai cru qu'elle n'allait jamais finir. Les professeurs ont eu la merveilleuse idée de nous blinder de devoirs. Ils doivent penser qu'on n'a pas de vie à côté, qu'on ne fait que réviser leurs stupides cours à deux balles. J'avais prévu de profiter un peu de Sakura et passer du temps avec elle. A peine rentré à l'appartement, je me dirige vers ma chambre et déballe mes affaires sur le bureau. Je vais lui faire sa rédaction philosophie à la noix. Bordel, je ne suis pas entré en fac d'ingénieur pour me taper des cours de philo ! "Qu'est-ce-que le bonheur ?" Je me croirais revenir en terminal, en pleine épreuve de bac. Ça me cassait déjà les couilles à l'époque alors, maintenant.... Qu'est-ce que j'en sais moi, ce qu'est le bonheur. Je n'ai pas commencé le devoir, que cette question me prend déjà la tête. 

Qu’est-ce que le bonheur ? Hum... Quand ma bite pénètre lentement le vagin chaud de Sakura avant de la prendre violement. Je suis sûre que ça serait excitant de la prendre sur ce bureau, en levrette pendant qu’elle gémit sous mes puissants coups de reins. 

Ouais, sauf que je ne suis pas censé être un scénario de porno. Et bravo, maintenant j’ai une demi- molle. Je pousse un soupir en passant la main dans mes cheveux. 

On toque à la porte. Sakura entre vêtue d'un pantalon de sport moulant noir. Bordel ! Elle est trop bandante ! J'esquisse un petit sourire. Ouais, c'est ça le bonheur, profiter de ma petite Sakura. Admirer son corps et son visage d'ange tous les jours. La faire crier le soir dans le lit, ou ailleurs. Bon, c'est malin, maintenant je bande comme un taureau alors que j'ai ce devoir à la con à faire. Elle s'approche, un petit sourire aux lèvres. Je crois que ma philosophie attendra... 

— Que fais-tu ? demande-t-elle. Je pensais que tu viendrais me voir dans ma chambre en rentrant. 

 — J’essaye de faire une rédaction débile de philo, soupiré-je. Crois-moi, j'aurais préféré te rejoindre et te montrer à quel point j'ai envie de toi, dis-je en empoignant mon érection. 

Ses yeux se posent sur la bosse plus que visible qui apparaît sous mon jean. Elle esquisse un petit sourire et s'assoit sur moi à califourchon. Elle veut ma mort ! Cette fille est pire que le diable, une vraie tentatrice. Mais je ne m’en plains pas. 

— Tu peux toujours me le montrer, chuchote-t-elle à mon oreille d'une voix suave. 

Puis, elle lèche délicatement mon lobe avant de le mordre. Bordel de merde ! Le sujet de rédaction aurait dû être "Est-ce que l'homme est faible ?" La réponse est oui. Face à des arguments de taille comme Sakura, l'homme est très, très influençable. Au diable la philosophie ! Je pousse d'un geste brusque mes affaires et agrippe fermement les fesses de mon amante. Je me lève de la chaise en la soulevant pour la déposer sur le bureau. Elle est maintenant assise sur le bois froid, et moi debout entre ses jambes. On se fixe quelques instants, je perçois du désir dans ses yeux. Ma bouche s'écrase sur la sienne, je l'embrase fougueusement. J'avais envie de ça depuis ce matin, retrouver la chaleur et la douceur de ces lèvres. Ma langue retrouve la sienne et je l’entends gémir. Nos baisers m’enivrent, cela pourrait devenir une addiction. Mon addiction. 

Il n'y a pas de romantisme ou de douceur, tout dans nos gestes est sauvage. On a désespérément besoin de sentir le corps de l'autre, comme un instinct bestial et primaire. On ne contrôle rien, on se laisse submergé par le désir.  Elle répond à mon baiser en s’agrippant à mes cheveux. Sa langue caresse la mienne. Je me sépare à contre cœur pour reprendre mon souffle. On se dévore mutuellement du regard, sa respiration est haletante. Je sens ses mains s'activer sur la boucle de ma ceinture, puis sur les boutons de mon pantalon. Je sens que Sasuke Junior va passer un bon moment. Elle baisse mon froc et sa main entoure ma verge quand un bruit ou plutôt un cri nous arrête net. Et merde !  

Je remonte et reboutonne mon jean en vitesse et nous sortons dans le couloir. Nous avançons vers le salon où l'on découvre Hinata et Naruto. Ce dernier est assis sur le canapé, le regard perdu dans le vide. Son visage est dénudé de toute expression, ce qui ne lui ressemble pas. Hinata est debout à quelques mètres de lui, le visage baigné de larmes. Je crois savoir ce qu’il se passe et ça ne sent pas bon pour mon ami.  Je jette un rapide coup d’œil à Sakura, vu sa tête, elle pense à la même chose.  La copine de mon meilleur pote s’aperçoit de notre présence et me foudroie du regard. Je ne comprends pas, qu'est-ce que j'ai fait bordel ? Elle n’a donc pas appris les infidélités de Naruto ? Ou alors ce mongol lui a dit que c’était moi son amant. Ne me dites pas qu’il a osé nous faire passer pour des PD refouler ? Parce que si c’est le cas, je le bute ! 

— C'est à cause de toi ! m'accuse-t-elle. 

Je la regarde perplexe. C'est quoi ce putain de bordel ! Je l'interroge du regard. 

— A force de coucher à droite et à gauche, mon copain a suivi ton exemple. Tu as toujours été un modèle pour lui et cet imbécile a voulu te copier. Alors, il m'a trompé, s'étrangle Hinata entre deux sanglots. 
 

 C’est quoi cette connerie ?! Il m’a mis tout ça sur le dos, vraiment ? 

— Et oh, je ne lui ai pas mis un vagin sous le nez ! me défends-je. Il est vrai que j'ai un peu laisser mon pénis se balader ces dernières années, mais il a choisi tout seul comme un grand garçon de te tromper. 

—  Ce n'est pas un grand garçon, c'est un gamin immature, s'énerve Hinata. 

Je suis surpris de la voir dans cet état. Elle a toujours été une fille douce et calme, je ne l'ai jamais vu s'énerver depuis que je la connais. Bon après, vu les circonstances, je la comprends. Il y a de quoi péter un plomb en apprenant qu'on est cocue. Mais je n'y suis pour rien moi, je ne l'ai pas forcé à coucher avec toutes ses filles. Bon, c'est vrai que je l'ai peut-être un peu poussé à regarder des gonzesses... mais c'est lui qui a pris la décision de passer à l'action. Je jette un regard à mon meilleur ami, toujours assit sur le canapé. Il n'a pas bougé depuis que je suis là, il a l'air triste et perdu. Il a perdu ses couilles ou quoi ? J'ai l'impression que toute cette merde est en train de me retomber dessus. Je n'ai trompé personne moi ! Je suis soulagé quand le regard d'Hinata se reporte sur sa fiotte de copain. 

— Comment as-tu pu me faire ça Naruto ? Tu ne m'aimes donc pas ? Je comptais si peu que ça pour toi ? questionne-t-elle. 

Mais son petit ami reste silencieux, je me demande même s'il l'écoute. A sa place, je crois que je lui aurais mis une baffe. Les larmes dévalent sur ses joues, elle a l'air si triste. Elle ne sait pas quoi faire, mon meilleur ami s'est refermé sur lui-même. On ne peut rien tirer de lui, il reste muet comme une carpe. 

— Bon sang Naruto, parle ! Réponds, dis quelque chose, supplie Hinata, impuissante face à la situation. 

J'ai de la peine pour elle, elle a le cœur brisé et elle n’a même pas le droit à des explications. 

— Mec, faut que tu parles, soufflé-je. 

Sakura s'approche doucement d'elle pour aller la prendre dans ses bras. Hinata s'y réfugie et pleure à chaudes larmes. Elle lui caresse lentement le dos, en lui répétant "ça va aller". Naruto revient enfin parmi nous, il lève la tête et dévisage les deux filles. Son visage passe de la tristesse à la colère. Il bondit du canapé et empoigne violemment le bras de Sakura qui pousse un petit gémissement de douleur. 

—  C'est toi ! Tu lui as dit, pas vrai ?! Tu as été tout cafter ! Tu n'as pas supporté d'être la seule cocue de service, alors il a fallu que tu ouvres ta bouche ! cri Naruto. 

Sakura tique, profondément blessée par la remarque de son frère. Même si elle est responsable de la fuite de l'infidélité de Naruto, elle ne l'a pas fait pour cette raison. Elle a dû avoir mal au cœur pour Hinata, sachant ce que c'est que c’est d'être trompée. Ses yeux s'humidifient et une larme s’échappe pour couler le long de sa joue. Moi qui déteste voir les filles pleurer, j'en ai deux dans la même pièce. Je suis furieux, ce n'est pas parce qu'il est triste qu'il doit se comporter comme le roi des cons. J'attrape le bras de mon meilleur ami pour lui faire lâcher Sakura et lui adresse un regard noir. 

— Ne la touches pas, menacé-je. Tu es le seul responsable de tes actes, Naruto. La tristesse et la colère font que tu n'es plus rationnel et accuse la mauvaise personne. Hinata va rentrer chez elle et toi tu vas réfléchir à tes conneries. Vous aurez une conversation d'adulte demain, une fois les émotions passées. 

J'attrape le poignet de Sakura et la fait passer derrière moi. Naruto écarquille les yeux avant de me fusiller du regard. Il s'approche de moi et me pousse violemment. Bordel, ne joue pas à ce jeu avec moi. 

— Tu défends ma sœur dans l'espoir de te la taper ? Tu as déjà baiser toute la fac ? Il te faut de la nouvelle chair fraîche à te mettre sous la dent ? Connard, m’insulte mon meilleur ami. 

Je dois faire appel à tout mon self-contrôle pour ne pas lui écraser mon poing dans la figure. Je ne sais pas ce qui m'énerve le plus, qu'il m'accuse d'avoir baiser toutes les filles de mon école devant Sakura ou qu'il m'insulte de connard. J'ai envie de lui répondre que j'ai déjà baisé sa sœur, mais je m’abstiens. Dans l'état qu'il est, il deviendrait fou. Je le pousse d'une telle force qu'il recule et tombe les fesses sur la banquette. 

— Dépasses pas les bornes avec moi Naruto. Tu es mon meilleur ami, mais si tu vas trop loin, je n'hésiterai pas à t'en coller une bonne, menacé-je. 

—  Calmez-vous ! intervient Sakura. Stop ! Naruto, vas dans ta chambre et calmes toi. Comme t'as dit Sasuke, réfléchis à tout ça. Hinata, rentres chez toi et mon frère viendra te voir demain pour discuter calmement. Comme un adulte, précise-t-elle en insistant sur le dernier mot et en fixant Naruto. Et toi Sasuke, dans ta chambre. 

Quoi ? Je la dévisage, choqué. Pourquoi moi ? J'ai l'impression d'être réprimander comme un gosse aussi. C'est Naruto qui a fait le con, pas moi. Au contraire, je me suis trouvé très adulte ! Hinata ramasse son sac à main par terre. 

— Je vais chez Temari, articule-t-elle entre deux sanglots.  

Puis, elle quitte l'appartement. Naruto reste silencieux et part en direction de sa chambre qui est maintenant celle de Sakura. Je dévisage cette dernière. 

— Quoi ? me demande-t-elle.  

— Tu as demandé à Naruto d'aller dans sa chambre. 

— Oui et ? m'interroge-t-elle sans comprendre. 

Je soupire, cette idiote n'a pas réfléchit plus loin que le bout de son nez. Elle a vite oublié que Naruto lui avait gentiment laissé sa chambre en découchant chez sa copine Hinata. Or ce soir, c'est compromis. Elle se retrouve SCF : Sans Chambre Fixe. 

— Tu vas dormir où bécasse ? taquiné-je. 

Elle comprend enfin où je veux en venir. Elle ouvre la bouche avant de la refermer, toute penaude. 

— Tu dors dans ma chambre, proposé-je ? 

Sakura me dévisage surprise. Je ne vais quand même pas la laisser pieuter sur le canapé. Le gentleman que je suis s’y refuse. 

— Et mon frère ? Tu as oublié qu’il dort ici ce soir ?  

— Non, je sais. Mais tu peux lui envoyer un message, pour lui dire que tu vas passer la nuit chez une amie. Alors qu’en fait, tu dormiras dans mes bras musclés, proposé-je avec un petit sourire. 

— Toi, tu as des idées derrière la tête, m’accuse-t-elle. 

— Pas du tout, me défends-je. Enfin peut-être un peu... 

Elle esquisse un sourire en me traitant de pervers et je lui réponds en haussant les épaules. Elle réfléchit quelques secondes avant d’accepter mon offre. J'ai hâte d'être ce soir. J’aime beaucoup la sentir dormir contre moi. Le gargouillis que fait l'estomac de Sakura, nous rappelle qu'il est l'heure d'aller manger. Elle se tient le ventre, gênée.  

— On va grignoter un petit truc en ville après toutes ses émotions ? proposé-je. 

Le visage de Sakura s'illumine, elle tape dans ses mains, ravie de ma proposition.  

—  Oh oui, s'exclame-t-elle. Mais... mon frère ?  

— Lui, il se démerde et il réfléchit à ses conneries, grogné-je. 

Je n'ai pas très envie qu'il vienne gâcher mon repas en tête à tête, avec sa mauvaise humeur. Sakura acquiesce avant d'enfiler son manteau et se baisse pour enfiler ses chaussures. Je l'imite. Quelques minutes plus tard, nous sommes prêts à sortir. J'ouvre la porte au moment où Naruto arrive dans le salon, en traînant des pieds. La mine déconfite, il nous jette un regard curieux. Dans le genre mauvais timing.... 

—  Vous allez où tous les deux ? nous questionne-t-il suspicieux. 

— Manger, réponds-je simplement. 

— On ne voulait pas te déranger, s'excuse Sakura. Mais tu peux venir avec nous si tu le souhaites. 

De nous deux, c'est elle qui craint le plus la découverte de notre secret par son frère. Au début, je voulais moi aussi le cacher à mon meilleur ami, à cause de ce foutu "bro'code" qui nous interdit de toucher ou sortir avec la sœur d'un ami. Mais maintenant, je m'en fiche un peu. S'il venait à le découvrir, il serait surement en colère dans un premier temps, avant de se rendre compte que je suis sérieux avec Sakura. Je veux vraiment essayer avec elle. J'aime sa présence à mes côtés qui m'apporte sérénité et apaisement. Je ne sais pas encore précisément où je vais, je n'ai jamais cru au coup de foudre. Mais je ne peux pas ignorer ce drôle de sentiment que je ressens lorsque je la regarde. Je ne sais pas mettre de mot dessus, c'est inexplicable pour moi. Je pense et espère, qu'en continuant à fréquenter Sakura, j'y verrai un peu plus clair. L'avenir m'apportera surement des réponses. Et je suis persuadé que Naruto acceptera notre relation. 

Ce dernier s'approche de nous avec autant d'énergie qu'un rat mort. Il m'agace quand il est comme ça. Ce sont ses conneries, qu'il les assume au lieu de faire sa victime au cœur brisé. Les mots qu'il vient de prononcer m'énervent encore plus. 

— Je viens avec vous. 

Non ! Bordel ... Non seulement ma tête à tête avec Sakura est fichu, mais en plus, je vais devoir me coltiner Naruto et sa tête d'enterrement. Le repas s'annonce joyeux. J'avais espéré qu'il refuserait de nous accompagner et qu'il resterait ici à faire sa loque. Il se baisse pour enfiler des chaussures et attrape sa veste. Sakura me lance un petit regard l'air de dire "ce n'est pas grave". Je hausse les épaules. C’est bien parce que c'est mon meilleur ami, que je le laisse s’incruster entre ma bite et un vagin.  

Nous arrivons au restaurant chinois sur la grande place de la ville, connu pour son bon rapport qualité/prix. Nous venons souvent ici avec les gars. Après tant d'émotion, j'ai envie de me remplir l'estomac, même si je doute que Naruto mange beaucoup ce soir. Nous prenons place, mon meilleur ami s'installe face à moi, et Sakura à mes côtés. Un serveur vient nous apporter les menus. Je n'ouvre pas le mien, je sais déjà ce que je prends. Nem et riz cantonais. Naruto et sa sœur sont concentrés dans leur lecture. Un sourire s'étend sur mes lèvres. Je dépose doucement ma main sur la cuisse de Sakura. Celle-ci lève les yeux pour me jeter un regard curieux avant de replonger le nez dans le menu. Je fais glisser délicatement ma main pour atteindre son entre-jambe. Je la caresse doucement à travers le tissu fin de son leggings. Je vois ses joues s'empourprer, j'aime beaucoup quand elle rougit à cause de moi. 

Ce que j'apprécie chez elle, c'est qu'on voit tout sur son visage. On lit en elle comme dans un livre ouvert. Elle est expressive, elle ne cache rien de ses émotions : joie, tristesse, colère ou encore déception. Ce n'est pas une fille fausse et manipulatrice comme j'ai pu rencontrer par le passé. Elle est vraie et sincère. 

— Bœuf au caramel, marmonne Naruto. 

Au son de sa voix, je retire doucement ma main. Ne jouons pas trop avec le feu aujourd'hui, je risquerai de m'y brûler les ailes. Le serveur arrive quelques minutes plus tard pour prendre nos commandes avant de repartir. Notre table est silencieuse, Naruto ne décroche pas un mot et Sakura ne sait pas quoi dire. L'ambiance est pesante.  Je décide de briser la glace. 

— Alors Naruto, qu'est-ce que tu as en tête ? demandé-je 

Sakura me fusille du regard en marmonnant entre ses dents "ce n'est pas le moment". Mon meilleur ami me fixe quelques secondes avant de pousser un long soupir. 

— J'ai fait le con... Je n'avais pas réellement conscience des choses. Je voulais faire comme toi, je voulais être toi, termine-t-il. Je sais que ça sonne comme une excuse, mais c'est vrai, c'est ce que je ressentais. Mais ça ne change pas que je suis coupable, j'ai grave merdé, termine-t-il dans un chuchotement.  

— Tu n'es pas moi Naruto, tu es toi. J'étais..suis, me reprends-je au dernier moment. Je suis célibataire, je peux aller voir des filles mais toi, t'étais en couple avec Hinata. Une fille chouette qui t'aime. T’aurais dû lui parler de tes problèmes. 

—  Je l'aime aussi, se défend Naruto. Je suis perdu... j'ai du mal à expliquer clairement avec des mots ce que je ressentais. J'avais comme l'impression d'être dans un jeu, dont le but était de ne pas se faire prendre. Et puis, c’était plaisant et flatteur de voir que je plaisais moi aussi. J'ai oublié la réalité et Hinata, murmure-t-il les larmes aux yeux. Je suis stupide... 

— T'as fait le con et joué avec le feu, intervient Sakura. 

— Je sais, gémit Naruto. Je ne suis pas sûr qu'Hinata me pardonne un jour. Je suis le roi des cons. 

— Tu n'es pas le seul à fauter malheureusement... et tu ne seras pas le dernier. Si tu as compris tes erreurs et que tu vas changer pour ne plus jamais refaire de mal à Hinata c'est un bon début, rassure Sakura. 

— Tu vas faire quoi maintenant ? demandé-je. 

Naruto reste silencieux pendant de longues minutes. Il réfléchit sans doute à la question que je viens de lui poser. Je sais que bien qu'il ait complètement merdé, il aime Hinata au fond de lui. Il va probablement tout faire pour la reconquérir. Mais il n'est pas seul dans le couple, est-ce qu'elle va bien vouloir lui pardonner ? Et même si elle le faisait, arriveront-ils à reconstruire leur couple en laissant les infidélités au passé ? 

— Je vais aller la voir maintenant, dit-il en se levant de sa chaise. Je dois lui dire que je suis désolé et que je l'aime. Je dois la reconquérir, s'exclame-t-il. 

Sur ces mots, il glisse la main dans sa poche arrière pour attraper son porte-feuille. Il fouille quelques secondes dedans pour y sortir un billet de vingt euros et le dépose sur la table.  

— Voilà des sous pour mon repas, mangez-le à ma place. Je dois aller demander pardon à la femme de ma vie.  

Puis, il sort du restaurant comme une furie. J'espère que tout se passera bien pour lui, je croise les doigts. J'esquisse un petit sourire, mon tête-à-tête avec Sakura va finalement bien avoir lieu.  

Je me lève pour m'installer en face de la sœur de mon meilleur ami. Je l'observe attentivement quelques secondes, elle détourne les yeux timidement. Elle est trop mignonne ! J'ai encore plus envie de la taquiner, gentiment bien sûr ! 

— Arrêtes, tu m'intimides, gronde-t-elle gentiment.  

— Tu m'as déjà vu tout nu, je ne devrais pas t’intimider, taquiné-je. 

— C'est juste qu'on est juste tous les deux, on dirait vraiment un rencard. Je suis troublée, chuchote-t-elle. 

— C'est un rencard, affirmé-je. 

Ses joues prennent une teinte rosée, elle est trop craquante quand elle rougit. Ça me donne encore plus envie de la taquiner. Enfin, je fais le malin, mais ce genre de chose est complètement nouveau pour moi ! Je suis un peu tendu, mais je ne le montre pas. Le serveur nous apporte les commandes, l'assiette de Naruto est placée au milieu. On discute de tout et de rien. Parfois je fais exprès de frotter ma jambe contre la sienne, ce qui l'a fait légèrement rougir. J'adore. Alors qu'elle m'explique en quoi consiste son boulot, mon téléphone sonne m’alertant l'arrivé d'un message.  

— Excuse-moi, dis-je. 

Sakura sourit et m'invite à regarder d'un geste de la main. C'est "fille26" qui me demande pour se revoir. Je n'ai aucune idée de qui ça peut être. Je réponds rapidement que je suis occupé puis reporte mon attention sur la magnifique femme en face de moi. Malheureusement, le répit est de courte durée, mon téléphone sonne encore une fois. Cette fois, c'est "fille56". Je tape rapidement une réponse. Nous continuons à discuter tranquillement tout en mangeant nos assiettes quand tout à tout Sakura pose bruyamment ses couverts sur la nappe. Ses yeux me lancent des éclairs. Je la dévisage surpris. J'ai loupé un épisode ? 

— Ça va durer encore longtemps ton cirque ? demande-t-elle sèchement.  

— Quoi ? réponds-je perdu. 

— Ma patience à des limites Sasuke et tu viens de les atteindre. 

—  De quoi ? 

— Quoi ? De quoi ? Tu sais dire que ça ? s'emporte Sakura. Tu te fous de ma gueule là ? 

Ouah ! J’ai loupé un épisode là ! Ses règles sont arrivées pendant qu’elle mangeait ou quoi ? 

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe, le repas se passait bien !  

— Tu ne comprends pas ce qu'il se passe et le repas se passait bien, répète-t-elle ironiquement. Ça fait quinze minutes que tu es pendu après ton téléphone et que tu réponds à je ne sais quelles pétasses ! Tu t'emmerdes avec moi, c'est ça ? Pour la politesse tu repasseras. Les mecs sont vraiment tous des cons.  Autant que je mange seule à une table. 

Tout se passe si vite. Elle sort un billet de son porte-monnaie et le pose sur la table. Puis, avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit, elle sort du restaurant, me laissant comme un idiot. Je reste abasourdi sur ma chaise. J'ai vraiment été à ce point sur mon téléphone ? Je n'ai pas fait attention... Je consulte rapidement mon téléphone afin de voir les derniers messages envoyés. Je grimace. Effectivement, j'ai répondu à plus d'une vingtaine de fille par réflexe. Je ne m'en suis même pas rendu compte. Je m’appuie sur mon dossier, la tête penchée en arrière. Putain, Sasuke t'es vraiment un con, le roi des cons ! Sakura doit être furax et je la comprends. Si les rôles avaient été inversés, j'aurais pété un câble. Je vais devoir me rattraper, car pour notre premier rencard, j'ai grave merdé.  

Je me lève précipitamment pour aller payer notre table et sort en courant du restaurant. Je regarde dans tous les sens, je cherche une touffe de cheveux rose. Elle n'est pas partie depuis longtemps, elle est encore peut-être dans le coin. Je choisis d'aller à droite, j'ai une chance sur deux. Je cours et me faufile entre les passants. Bordel, pourquoi y a-t-il autant de monde un soir en semaine ?! Je regarde partout, je cherche désespérément Sakura sans succès. Je ne la trouve pas... Merde ! Elle a dû partir à gauche. Ça m'apprendra à me porter comme un connard. 

Je marche lentement en traînant des pieds en direction de l'appartement. Je suis énervé après moi-même. C'est à ce moment que mon téléphone sonne. Mon cœur s'arrête de battre quelques instants, est-ce Sakura ? Je sors mon portable de ma poche et je suis déçu de voir le nom de Karin s'afficher à l'écran. Je suis en colère contre toutes ces gonzesses qui comme elle, me collent aux basques malgré mes refus. Et bien, tant pis pour elle, elle va prendre pour tout le monde. Ça sera mon défouloir du soir. Je décroche et sa voix pincharde ne fait qu'augmenter mon énervement.  

— Sasuke, minaude-t-elle au téléphone. Tu viens chez moi ce soir ? Je te promets une nuit de folie !  

— Dis-moi Karin, tu es conne de naissance où tu le fais exprès ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "fou moi la paix !" ? J'ai l'impression d'avoir une mouche à merde qui me colle au cul.  

— T'es méchant, pleurniche-t-elle au téléphone. 

Ses jérémiades m'énervent plus qu'autre chose. Elle pense que l’entendre chouiner comme un bébé va me radoucir et avoir pitié d'elle ? Elle se trompe lourdement. Au contraire, ça augmente ma colère. Si on en est là, c'est de sa faute. Elle ne comprend pas quand on lui dit gentiment les choses, alors je vais être très clair. 

— Et toi, tu es lourde ! Je te jure. Ne m'appelle plus, ne me demande plus pour se voir parce que sinon, je vais te détruire. Je vais anéantir ta réputation si tu ne me laisses pas tranquille. Tu m'as bien compris cette fois ? 

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle a déjà raccroché. Je pousse un long soupir, j'espère que cette fois le message est passé et qu’elle va me lâcher la grappe. Elle me rend zinzin à force. Je comprends les mecs qui finissent en hôpital psychiatrique avec des meufs pareilles. Je range mon téléphone et reprends ma route vers la maison. J'arrive devant l'appartement quand j’aperçois une touffe rose devant l'entrée de l'immeuble. Je souris, la voilà enfin ! Je suis soulagé.  

J'avance doucement vers elle et je remarque qu'elle n'est pas seule. Elle est en pleine discussion avec quelqu'un. Après quelques pas, je comprends qu'il s'agit d'un mec. La jalousie s'empare de moi, quel trou du cul ose discuter avec ma Sakura devant chez moi. Je suis à moins de deux mètres d'eux et je distingue enfin l'homme avec qui elle discute. C'est son ex : Saï. 

Je ressens une petite douleur à la poitrine. Qu'est-ce qu'elle fiche avec ce connard ? Et lui, comment ose-t-il réapparaître une nouvelle fois devant elle, après ce qui lui a fait. Et puis pourquoi cette idiote accepte de parler avec ce tocard après le mal qui lui a fait ?  

Je vois rouge, je suis rongé par la jalousie. Oui, je l'assume, mais ça, je ne l'admettrais jamais à haute voix. Moi, Sasuke, je suis actuellement très, très jaloux. Je ne supporte pas l'idée qu'elle discute avec un autre mec et encore moins avec son queutard d'ex. De quoi peuvent-ils bien parler ? Essaye-t-il de la reconquérir ? Il n'a pas compris qu'un pitbull répondant au nom de Sasuke montait la garde devant le vagin de Sakura ? Il a besoin que je lui rafraîchisse la mémoire le poisson rouge ?  

Je m'avance d'un pas déterminé vers Ma copine et trou duc'. Ma copine ? Ouais, elle l’est ! C’est ma meuf ! Elle est à moi. Saï me voit arriver en premier, Sakura qui est dos à moi, ignore encore ma présence. Quand elle s’aperçoit que son ex fixe un point derrière elle, elle se retourne. Je lis la surprise dans ses yeux, puis de la colère. C'est vrai que j'ai aussi le problème des messages à régler avec elle, mais ça attendra. Pour le moment il y a plus urgent : dégager cette merde de devant mon immeuble. 

— Qu'est-ce que tu veux toi ? me demande sèchement Saï.  

— Rentrer chez moi avec ma copine ici présente et la culbuter sur mon bureau, le provoqué-je.  

Sakura pousse un long soupir et se touche le front, d'un air exaspéré. Oui, je suis un gamin, mais je m'en fiche. Sasuke : 1 - trou duc : 0. 

— Tu ne veux pas me pisser dessus pour marquer ton territoire tant que tu y es ? s'agace Sakura.  

Hum... Bonne idée, si ça peut éloigner les mâles en chaleur. Quand elle voit le petit sourire qui se dessine sur mon visage, elle me fusille du regard. Saï attrape le poignet de Sakura en lui demandant d'aller parler ailleurs. Non, mais pour qui il se prend lui ? Je saisis l'avant-bras de ma copine pour la retenir. Hors de question qu'elle parte avec ce type. Nous nous dévisageons méchamment, chacun essayant de provoquer l'autre. S'il croit me faire peur avec son regard de bad boy du dimanche, il se met le doigt dans l’œil. Je n'ai peur de personne. Sauf peut-être de Sakura quand elle est en colère, parfois elle fait grave flipper.  

— Tu sais que je l'ai baisé bien avant toi ? Que c'est dans mon lit qu'elle a crié mon prénom pendant des années ? crache Saï. Pendant que je la sautais comme une salope, t'étais où hein ?  

Oh, bordel de merde ! Le petit con ! Je vais lui faire bouffer le bitume et lui râper la bouche contre le macadam. Cette petite bite ose me provoquer en parlant de Sakura comme ça ? J'ai bien entendu, il a traité ma copine de salope et en plus, devant moi ? Je vois rouge, je suis furax. Ce mec est suicidaire. Je m'avance et le choppe par le col de son pull. Avec mon mètre quatre-vingt-cinq et ma carrure de sportif, je suis plutôt imposant. Généralement on évite de me provoquer et de chercher la merde avec moi. Mais ce trou du cul qui m'arrive à peine au menton, est bien courageux. Ou stupide, car il va s'en ramasser une bonne. Je lève le poing dans le but de lui refaire le portrait, quand la main de ma copine m'arrête. Elle nous dévisage chacun notre tour d'un air mauvais.  

— Non mais ça ne va pas la tête là ! Vous allez arrêter de parler de moi comme ça tout de suite ou je vous en colle une à tous les deux ! Mais c'est quoi votre putain de problème à vous les mecs ? s'énerve Sakura. Quand est-ce que vous comprendrez que nous ne sommes pas vos objets ?! On n'est pas des objets, hurle-t-elle à pleins poumons. 

Des larmes de rages et de tristesse coulent maintenant sur ses joues. Elle a été blessée par nos mots et je m'en veux énormément. J'ai voulu faire le malin devant Saï en le provoquant et en utilisant des mots crus en parlant de Sakura. Je n'ai pas pensé une seule seconde à ce qu'elle pouvait ressentir. Non, pas une seule seconde. Je voulais juste provoquer son ex, le dégoûter. Et moi, comme le roi des connards, j'ai été irrespectueux dans mes mots envers elle. Au final, j'ai juste réussi à la blesser et à lui faire mal au cœur. Bravo Sasuke, t'es vraiment le meilleur. Elle s'en va sans nous jeter un seul regard. Elle peut, nous ne méritons même pas qu'elle pose les yeux sur les deux gros connards que nous sommes.  

Nous voilà seuls, planté au pied de mon immeuble comme des imbéciles. Saï affiche lui aussi une mine dépitée. Il s'en veut autant que moi je crois. Il s'assoit sur le trottoir, je l'imite.  

—  Je suis un connard, dit-il. 

— T'inquiète j'en suis un aussi apparemment, soupiré-je. 

— J'ai encore fait du mal à la fille que j'aime, je suis minable, se lamente-t-il. 

— Je crois qu'on est tous minable, nous les mecs. D'ailleurs, qu'est-ce que tu voulais à Sakura ? demandé-je. 

— La reconquérir, mais c'est foutu. Jamais elle ne me pardonnera. 

—  Mec, oublie-là. Car de un, elle ne te pardonnera jamais. Et de deux, elle est à moi maintenant. Et je ne te la donnerai jamais, avertis-je gentiment en accentuant le dernier mot. 

— Si elle t'entendait elle te frapperait et te disant "Je ne suis à personne", taquine Saï.  

— Surement, souris-je. On va boire un verre ? Entre minables ? proposé-je. 

Je n'en reviens pas moi-même. Si on m'avait dit que je demanderais à l'ex de Sakura d'aller au bar, je ne l'aurais pas cru. J'aurais même ri, tellement cette idée est ridicule. Mais voilà, visiblement se sentir comme des connards rapproche. Il accepte mon offre et nous partons en direction du bar le plus proche. On commande une bière chacun. Allez c'est parti pour une soirée piccolo avec Saï. Comme quoi, dans la vie tout peut arriver.